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Sortie de crise en vue dans le secteur de l’éducation au Gabon (Par Lucien Minko)

La sortie de crise est en vue dans le secteur de l’éducation au Gabon, perturbé par la grève déclenchée samedi 2 octobre dernier, à deux jours de la rentrée scolaire 2010-2011, par la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (CONASYSED), rejoint par le Syndicat des enseignants contractuels de l’Etat gabonais (SECEG).

Le puissant syndicat des enseignants avait préparé, pour cette rentrée scolaire, une véritable « bombe », qui est en train d’être désamorcée petit à petit par le gouvernement. L’incorporation dans la fonction publique des enseignants qui étaient en attente d’intégration est une avancée significative réalisée par les pouvoirs publics.

Les 889 instituteurs et les 219 professeurs adjoints concernés devraient percevoir leurs premiers salaires sous forme de bons de caisse le 25 octobre prochain, a annoncé le gouvernement mercredi. La satisfaction des autres revendications contenues dans le protocole signé avec la CONASYSED en mai dernier est cependant loin d’être une sinécure.

Si le paiement de la prime d’incitation à la fonction enseignante (PIF) et des rappels de soldes sont des exigences à la portée du gouvernement, l’octroi des parcelles à tous les enseignants s’avère, en revanche, une revendication autrement plus difficile à satisfaire, au regard du nombre des demandeurs.

Mercredi, à l’occasion d’une visite au Lycée Nelson Mandela, le président Ali Bongo Ondimba, a invité « le gouvernement et l’ensemble des partenaires sociaux du monde de l’éducation (écoles, collèges, lycées, universités, instituts de recherche), à privilégier le dialogue franc et sincère pour la mise en œuvre efficace d’une politique éducative ambitieuse, porteuse d’espoir pour notre jeunesse ».

C’est la première fois que le chef de l’Etat s’implique dans la crise qui mine le secteur de l’éducation, afin d’apaiser la tension qui prévaut dans le secteur et d’y ramener la sérénité, dans l’intérêt supérieur de la nation, pour que ne soit pas sacrifié sur l’autel des revendications matérielles l’avenir d’une jeunesse qui représente le futur du pays.

Les pouvoirs publics ne sont cependant pas au bout de leurs peines, qui doivent également se préoccuper de résoudre les problèmes des enseignants expatriés. Ces derniers, qui représentent 98% du corps enseignant dans les matières scientifiques (mathématiques, physique-chimie, biologie..), sont également entrés en grève pour réclamer une amélioration de leurs conditions matérielles.

Toutefois, la grève déclenchée cette année par la CONASYSED est loin d’avoir la même ampleur et la même rigueur que le mouvement initié par le même syndicat le jour de la rentrée scolaire 2008-2009 qui avait paralysé le système éducatif national plus de six mois durant.

Au cours d’une assemblée générale, samedi 9 octobre dernier, la CONASYSED a mis un bémol à son mouvement en instituant un service minimum de six jours, du lundi 11 au samedi 16 au octobre, au cours duquel les cours seront dispensés de 8h00 à 10h00 dans les établissements du premier degré et de 7h30 à 9h30 dans le second degré.

En outre, dans plusieurs établissements du pays sinon tous, le mot d’ordre du syndicat est peu ou pas du tout suivi. C’est ainsi que les cours se déroulent normalement dans bon nombre d’entre eux, à l’instar du lycée technique de Ntoum, chef-lieu du département du Komo-Mondah, à une quarantaine de km de Libreville.

Le ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, le Pr. Léon Nzouba, s’est rendu sur place pour assister à la rentrée dans cet établissement qui a démarré ses activités cette année, avec un effectif de quelque 450 élèves.
A l’école publique du Cap Estérias, localité à 25 km au nord de Libreville, les cours se déroulent aussi normalement. Tous les enseignants sont à leurs postes. Tout comme à l’école publique du premier campement, dans le même département du Cap Estérias.

« Les cours se déroulent normalement dans notre établissement. Il n’y a pas de place ici pour le service minimum. Nos enseignants ne sont pas syndiqués », a indiqué le directeur de l’école.

Au lycée public Lubin Martial Ntoutoume Obame de Ntoum, où les cours ont démarré une semaine après la rentrée officielle le 4 octobre, la CONASYSED a saisi le proviseur de l’établissement, Placide Ebet Békalé, d’une note circulaire invitant les enseignants à observer le service minimum, de 7h30 à 9h00.

Le censeur du lycée, Jean de Dieu Ikouakangoye, a affirmé que les cours se déroulement normalement de la 6ème en terminale, malgré le mouvement de grève de la CONASYSED. « Chaque élève a reçu son emploi du temps, tout comme les enseignants. Certains sont en classe au moment où nous parlons », a-t-il dit, soulignant que « c’est la preuve que les cours ont bel et bien démarré ».

Au cours d’une conférence de presse, lundi dernier, le ministre de l’éducation nationale Séraphin Moundounga a estimé que la grève de la CONASYSED se déroule « dans les esprits, pas sur le terrain ». Selon lui, 93% d’enseignants ont repris les cours et ceux qui sont absents ne sont que des cas isolés.

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