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« Biens mal acquis »: appel au boycott des produits de Total Gabon

Une association proche du pouvoir au Gabon a appelé mardi à boycotter pendant une semaine les produits du groupe français Total, qu’elle accuse d’être « le symbole de l’occupation française », pour protester contre la France dans l’affaire dite des « biens mal acquis ».

Dans une déclaration lue devant la presse par sa présidente, Chantal Ondo, le Mouvement Génération Omar Bongo Ondimba (OBO) – du nom du président gabonais décédé en juin 2009 – affirme avoir décidé ce boycott « suite à la réouverture en France du dossier des présumés biens mal acquis » par M. Bongo, « affaire introduite il y a quelques années par les ONG Transparency International (TI) et Sherpa ».

En décembre 2008, la section française de TI, TI-France, avait déposé une plainte à Paris avec constitution de partie civile pour « recel de détournement de fonds publics » contre les présidents Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang Nguema de Guinée équatoriale et Omar Bongo.

Cela faisait suite à deux plaintes simples en mars 2007 et juillet 2008, d’après TI-France, qui accuse les trois chefs d’Etat d’avoir acheté d’importants biens immobiliers en France avec de l’argent provenant des fonds publics de leurs pays.

Le 9 novembre, la Cour de cassation française a jugé recevable la constitution de partie civile de TI. Cette décision a ouvert la voie à une enquête et à la nomination d’un juge d’instruction indépendant.

Selon le Mouvement Génération OBO, l’opération de boycott, « dénommée +Tout sauf Total Gabon+ », doit être lancée jeudi pour sept jours.

Elle « consiste à refuser tout produit Total Gabon, à savoir le carburant, le gaz, les huiles et autres accessoires », explique cette organisation qui revendique quelque 2.000 membres nés à partir de 1967, année de l’arrivée au pouvoir d’Omar Bongo qui a dirigé pendant 41 ans le Gabon. Le pays est aujourd’hui présidé par son fils aîné, Ali Bongo Ondimba, élu en 2009.

« Charles de Gaulle (ex-président français) l’a dit: +La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts+, et parmi ces intérêts chez nous, il y a Total Gabon », ajoute le mouvement.

Il qualifie Total de « symbole de l’occupation française en Afrique et au Gabon » et dénonce une « cabale » des ONG françaises « dont l’objectif est de défendre les intérêts français et non du peuple gabonais ».

Total Gabon est une société de droit gabonais détenue à 58% par le groupe Total à travers sa filiale Elf Aquitaine, à 25% par l’Etat gabonais, le reste (17%) appartenant à d’autres actionnaires, selon le site Internet de l’entreprise.

Le mouvement Génération OBO entend privilégier les manifestations pacifiques pendant la durée du boycott, a précisé à l’AFP Chantal Ondo, par ailleurs membre du Parti démocratique gabonais (PDG, créé par Omar Bongo et actuellement présidé par Ali Bongo).

Lundi, plusieurs associations et ONG gabonaises – mais pas Génération OBO – ont déposé une plainte au parquet de Libreville contre TI « pour propos diffamatoires et calomnieux » envers Omar Bongo.

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