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Gabon : Union Nationale(UN) le mensonge d’Etat érigé en morale de gouvernement

Indignez-vous donc,
Mesdames et Messieurs du PDG !

Dans un communiqué publié dans le journal L’Union du lundi 3 janvier 2011, relatif aux détournements constatés à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), le gouvernement « de l’émergence » a franchi un pas supplémentaire dans la désinformation, le ridicule et l’amalgame, en essayant d’établir une connivence imaginaire entre les dirigeants de l’Union Nationale et des médias étrangers, contre de supposés intérêts du Gabon et du peuple gabonais. En réalité, ce gouvernement ne fait que révéler au grand jour sa fébrilité, sa vacuité, son irresponsabilité et son incompétence proverbiale.

Oui, l’Union Nationale est un parti de gouvernement qui entretient des relations d’amitié et de coopération avec des partenaires étrangers dans la perspective des partenariats utiles à notre pays. Qui peut s’en offusquer ? Ce n’est certainement pas le PDG dont le candidat, convaincu de sa défaite dans les urnes à la présidentielle d’août 2009, s’est précipité à l’étranger pour rechercher une reconnaissance que le peuple gabonais lui a clairement refusée.

Avant de revenir aux arguties d’un gouvernement en mal de légitimité et de résultats, il est important de relever une incongruité contenue dans le communiqué du gouvernement, où les membres de l’Union Nationale sont traités de «marginaux». N’est-il pas ridicule de vouloir marginaliser une formation politique qui compte parmi ses membres un certain André MBA OBAME, le vainqueur de la dernière présidentielle avec 42% ? Le PDG et ses alliés, qui n’ont obtenu que 37%, sont mal placés en s’exprimant ainsi. L’Union Nationale n’attend qu’une seule chose : que le pouvoir lui soit restitué, conformément à la volonté du peuple gabonais clairement exprimée le 30 août 2009.

Les vrais marginaux sont plutôt du côté des tenants d’un pouvoir usurpé, qui bien que minoritaires dans le pays, cherchent à faire main basse sur toutes les institutions de l’Etat, comme le montre malheureusement la dernière révision constitutionnelle, taillée aux seules mensurations d’Ali BONGO ONDIMBA, et en violation flagrante des dispositions de la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance du 30 janvier 2007 signée sans aucune réserve par le Gabon.

Quel Gabonais peut prendre au sérieux les élucubrations de gouvernement « de l’Emergence » ?

A qui veut-on faire croire que la déception exprimée par feu le président Omar BONGO ONDIMBA, dans son allocution du 1er décembre 2007, ne s’adressait qu’aux seuls cinq anciens membres du gouvernement aujourd’hui à l’Union Nationale ? L’usage par le défunt président lui-même du « nous » lorsqu’il affirme que « Dieu ne nous a pas donné le Gabon pour en faire ce que nous en avons fait » n’est-il pas édifiant à cet égard ?

Alors que certains thuriféraires, restés au PDG, ont essayé de convaincre Omar BONGO de ne pas prendre cette posture, d’autres, dont certains sont aujourd’hui à l’Union Nationale l’ont plutôt encouragé à prononcer ce discours bilan, pour ouvrir de nouvelles perspectives. Décidément l’amnésie frappe les PDGistes et le gouvernement illégitime qu’il soutient.

Ali BONGO ONDIMBA lui-même, son Premier ministre, de nombreux ministres encore en exercice et des membres éminents du cabinet présidentiel et du PDG n’ont-ils pas participé aux différentes équipes incriminées par le défunt chef de l’Etat ? Pourquoi s’acharner sur cinq membres dans un gouvernement qui en comptait près d’une cinquantaine ? Faut-il rappeler aux rédacteurs du communiqué que le gouvernement est un organe solidaire et hiérarchisé, et que l’action d’un gouvernement implique tous ses membres, du Premier ministre, au dernier des secrétaires d’Etat.

La tactique consistant à reporter les échecs et les manquements d’une équipe à quelques personnes est bien connue des Gabonais. Elle a souvent été abondamment utilisée par le président Omar BONGO ONDIMBA en son temps. Elle est remise au goût du jour par les tenants actuels du pouvoir. Mais, suffit-il d’être resté au PDG pour s’exempter à si peu de frais d’un héritage qui relève d’une responsabilité collective?

Ainsi donc, selon le gouvernement « de l’Emergence », ce sont les seuls cinq anciens ministres qui sont aujourd’hui à l’Union Nationale qui devaient « apporter la route jusque dans le Gabon profond, maintenir le système éducatif au niveau où, jadis, il se distinguait admirablement en Afrique ; et garantir le niveau de modernisation des structures hospitalières dont les Gabonaises et les Gabonais étaient fiers.
Ces affirmations appellent les commentaires suivants:

1- les fêtes tournantes n’en étaient pas à leur première édition. Elles avaient déjà été organisées dans notre pays, avec le résultat que tous les Gabonais connaissent. Pourquoi avoir reconduit le même mode opératoire, si la première expérience avait échoué ?

2- Comment expliquer que les résultats aient été les mêmes partout ? Les cinq anciens ministres actuellement à l’Union Nationale ont-ils supervisé les travaux dans toutes les provinces ?

Un fait est clair, nombreux sont, parmi les zélateurs actuels du PDG, ceux qui ont pris part à cette organisation et qui tentent aujourd’hui de se défausser sur les autres en se drapant d’une fausse virginité. Ils seront bientôt confondus.

En un mot, c’est une affaire de système. Et c’est pour mettre fin à ce système calamiteux que d’anciens membres de ce « parti des masses » ont eu le courage de sortir de ce PDG sclérosé et profondément tribaliste, pour donner une chance réelle à notre pays.

Peut-on raisonnablement le leur reprocher ?

S’agissant de la transition qui a suivi la disparition du président Omar BONGO ONDIMBA et des conditions dans lesquelles le candidat du PDG a été désigné, le culot du gouvernement n’a d’égal que sa mauvaise foi et sa malhonnêteté intellectuelle. Dans tout parti politique démocratique, la désignation du candidat à l’élection présidentielle se fait dans le cadre d’un congrès. Or à quoi avons-nous assisté ? A des conciliabules nocturnes pour écarter tous les postulants du fait de leur appartenance ethnique. En quoi Ali BONGO ONDIMBA était-il plus habilité à diriger le Gabon qu’un Casimir OYE MBA dont on sait par ailleurs qu’il avait remporté les élections primaires devant désigner le candidat du parti, ou un Jean EYEGHE NDONG, tous deux anciens premiers ministres et membres éminents du PDG ?

Rappelons au gouvernement de l’émergence que la possibilité de revenir aux affaires ne dépend pas de sa volonté étriquée, mais du peuple gabonais. Est-ce pour contrarier une fois de plus cette volonté souveraine que le gouvernement d’amateurs s’obstine à rejeter l’usage de la biométrie pour les prochaines élections législatives ? La raison budgétaire ne tient pas. En une seule année, Ali BONGO ONDIMBA a englouti la somme faramineuse de 300 milliards de francs Cfa pour des voyages d’agrément à l’étranger.

Quant aux révélations du site WikiLeaks, l’Union Nationale ne voit pas en quoi celles-ci émaneraient d’elle. A moins de prétendre que ce parti est aussi à l’origine des révélations qui ont concerné les gouvernements américains, français, russes, chinois, italiens etc.

La vérité est que le pouvoir de l’émergence est aux abois. L’Union Nationale est certes un grand parti politique respecté à l’extérieur. Mais cela lui donne t-il, comme essaie de le faire croire le gouvernement, le pouvoir de manipuler des médias étrangers et la justice d’un pays comme la France, où d’anciens présidents de la République et d’anciens Premiers ministres sont régulièrement mis en examen ?

A ce rythme, il y a de sérieuses craintes pour notre démocratie balbutiante et l’on peut s’interroger sur la nature réelle de nos contradicteurs d’aujourd’hui. Disposent-ils encore de toutes leurs facultés mentales ?

Le combat politique n’est pas un combat physique. C’est un débat d’idées qui met aux prises des acteurs politiques civilisés chargés de défendre, dans le respect mutuel, leurs points de vue, leurs projets. Il n’y a donc aucun « rôle de diable » à jouer et encore moins celui de quelques « anges » que ce soit, mais des Gabonais déterminés à construire leur pays qui, chaque jour, recule un peu plus.

L’image que renvoie le gouvernement «de l’émergence » est celle d’une équipe de légionnaires au front, armés de kalachnikovs et prêts à brûler la cervelle à tout ce qui ose s’opposer aux thèses officielles. De telles pratiques relèvent de la barbarie et sont l’œuvre d’hommes à l’épiderme frustre, de prédateurs incapables de mobiliser les Gabonais autour d’un projet politique sérieux, des comédiens de foire en mal de talent, rivalisant de flagornerie pour être, comme toujours, agréables au prince, qu’ils se permettent d’assimiler à Dieu lui-même.

Dans tout système démocratique, le rôle d’une opposition responsable est de dénoncer les travers de ceux qui gouvernent et de leur demander des comptes. C’est également la fonction première de la presse, fût-elle française ou internationale. Le « logiciel mental » d’Ali Bongo Ondimba doit donc intégrer cette donnée fondamentale.

L’Union Nationale ne se laissera pas distraire par les gesticulations de ces politicards en mal de légitimité, dont le seul souci est de prendre définitivement en otage la République. Ce n’est ni le terrorisme d’Etat, ni les injures, ni les contre vérités distillées dans la presse aux ordres, ni les quolibets, ni les menaces proférées par le pouvoir PDG qui arrêteront la volonté de notre parti à conduire le Gabon vers l’alternance politique !

source: UN

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