spot_imgspot_img

Influencé par la Côte d’Ivoire et la Tunisie, Mba Obame se proclame président du Gabon

L’opposant gabonais André Mba Obame s’est autoproclamé président du Gabon en s’inspirant des exemples ivoirien et tunisien. Même s’il n’appelle pas explicitement à l’insurrection, l’ancien ministre de l’Intérieur est accusé d’avoir commis un crime de « haute trahison » par le gouvernement d’Ali Bongo Ondimba.
Un coup d’État institutionnel en Côte d’Ivoire, une révolution en Tunisie et la diffusion d’un documentaire intitulé Françafrique ont eu une conséquence imprévisible : l’arrivée d’un second président au Gabon, André Mba Obame. Le 25 janvier, dans une « adresse au peuple gabonais » diffusée sur sa propre chaîne de télévision privée TV+, le candidat malheureux à la présidentielle à tour unique du 30 août 2009 (25,33 % des voix contre 25,66 % pour Pierre Mamboundou et 41,79 % pour Ali Bongo Ondimba), s’est tout simplement autoproclamé président.
Solennellement, en fin de journée, l’ex-ministre gabonais de l’Intérieur, qui a toujours revendiqué la victoire à la présidentielle, prête serment sur la Constitution gabonaise « consacrant l’entrée en fonction du président de la République ». La cérémonie a lieu devant une foule de partisans et de journalistes à Libreville, au siège de l’Union nationale (UN), coalition d’opposition fondée avec les ex-candidats à la présidentielle Jean Eyéghé Ndong (ex-Premier ministre), Casimir Oyé Mba (ex-Premier ministre et ex-ministre des Mines), Jean Ntoutoume Ngoua Bruno Ben Moubamba et Zacharie Myboto.
« Le vote des Gabonais est plus fort que la décision d’une Cour constitutionnelle aux ordres. […] Le Gabon doit être dirigé par celui que les Gabonaises et les Gabonais ont réellement choisi », a-t-il estimé, citant et répétant avec insistance un article de « la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 » : « Quand le gouvernement viole le droit du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »
« Nous y sommes ! »
« Mes chers compatriotes, nous y sommes! […] Prenons nos responsabilités. Personne ne le fera à notre place. Nous ne sommes pas plus lâches que les Ivoiriens. Nous ne sommes pas plus lâches que les Tunisiens. Alors, l’Histoire est en marche, on y va ! », a-t-il lancé. Et de joindre la parole aux actes en nommant son propre gouvernement. Son Premier ministre est Raphaël Bandega Lendoye, professeur à l’université Omar Bongo de Libreville et cadre de l’UN. Suivent les noms de 18 ministres, dont Bruno Ben Moubamba aux Affaires étrangères.
Mais Mba Obame n’appelle pas explicitement à l’insurrection, il demande une adhésion populaire à ses principes et objectifs tout en précisant être « prêt à tout ». « J’avais décidé qu’il était de ma responsabilité de vainqueur de cette élection de privilégier l’intérêt supérieur de notre pays et accepter la mort dans l’âme l’inacceptable en laissant l’imposture s’installer au pouvoir. C’est pourquoi à l’époque, je n’avais pas donné le mot d’ordre que tous attendaient et que plusieurs me suggéraient fortement. Je ne vous avais pas demandé à l’époque de descendre dans la rue », a-t-il dit, avec beaucoup d’ambiguïté.
Il en a aussi appelé « aux amis du Gabon, à la communauté internationale » : « La restauration de la démocratie effective est la condition de la stabilité du Gabon. […] Je n’ai ni arme, ni armée. J’ai le peuple gabonais et sa détermination. » Mais Mba Obame a surtout en face de lui un régime qui a déjà treize mois de pouvoir. Et la réaction du gouvernement ne s’est pas fait attendre.
« En prenant la lourde responsabilité de s’autoproclamer président de la République et en formant une équipe gouvernementale insurrectionnelle », M. Mba Obame, les membres de son équipe et « ceux qui les y ont encouragés et soutenus viennent de violer gravement les dispositions constitutionnelles » du Gabon, selon un communiqué lu par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean-François Ndongou, dans la nuit de mardi sur la télévision publique RTG1.
« Haute trahison »
« La violation de ces dispositions […] constitue un crime de haute trahison puni par la loi », a ajouté Ndongou, entouré de ses collègues de la Défense nationale, Pacôme Rufin Ondzounga, et de la Communication, Paul Ndong Nguema, tous présents à Tchibanga (sud-ouest) où le président et le gouvernement séjournent en prélude à un Conseil des ministres sur place, jeudi.
Selon Ndongou, André Mba Obame et son gouvernement « encourent les sanctions et les peines prévues par la loi », dont « la traduction des intéressés devant les tribunaux compétents, la demande de la levée de l’immunité parlementaire » de Mba Obame auprès de l’Assemblée nationale. La loi prévoit aussi la dissolution possible du parti et « la radiation de la Fonction publique des agents de l’État concernés ».
Par ailleurs, le gouvernement se réserve le droit de prendre « toute autre mesure légale et réglementaire nécessaires dans cette situation », a poursuivi M. Ndongou. Il a invité les populations à « vaquer librement à leurs occupations » et à « ne donner aucun crédit à cette situation incongrue et bien inutile ». Enfin, il a demandé aux diplomates et étrangers vivant au Gabon de garder leur sérénité. Une chose est sûre : au Gabon, l’opposition n’a pas fini de faire parler d’elle. (Avec AFP)

Exprimez-vous!

  1. Au Dr Daniel Mangara,

    Bonjour j’aimerais savoir si vous pouvez m’indiquer si des manisfestations seront organisees dans la diaspora Nord Americaine (USA et Canada)?

    Si oui, j’aimerais vivement en faire partie.

    Il faut faire tomber l’usurpateur Ali Ben.

    Ensemble, peuple uni, cela est possible.

    Svp, ne laisse pas lettre morte ma requete.

    Merci et que Dieu benisse le Gabon.

  2. Le problème du Gabon est avant tout le manque d’impliacation de sa jeunesse (élite) dans la politique. En effet, nous avons une jeunesse instruite, talentueuse. Mais elle est malheureusement peu interressée par la politique. C’est normal avec toute ces années d’endoctrinement menées par le PDG( partie maçonique). Comme dans toutes les révolutions actuelles, le changement du Gabon viendra avec l’implication de ses enfants pour défendre et construire leur avenir. Pour se faire, il faut créer des résaux de communication, d’implication afin de promouvoir le débat. Cette vision des choses manque terriblement à nos leadeurs politiques.
    Je vous invite à une discution sur ce sujet. Que Dieu bénisse la jeunesse Gabonaise.

  3. La parole du peuple, c’est la Parole de Dieu, et personne, quoique fut-il fils d’un ancien président ne peut changer cette donne. Ce qu’on constate avec les Franc maçons, ils se prennent pour les dieux de l’Afrique, voire du monde.li BONGO; peuvent-ils dire que son opposant s’est-il autoproclamé? La libération totale de l’Afrique du joug colonial a sonnée et nul ne pourra l’arrêté. Les gabonais doivent entrer dans l’histoire la tête haute. Les patriotes Ivoiriens sont prêts à les y accompagnés. Envoyé nous des bateaux, des avions, et nous boosterons ce régime de sorciers dehors.
    Vive l’Afrique indépendant, vive l’Afrique fier de ses fils.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES