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Gabon : Meyo-kye s’engage dans la lutte finale contre ali bongo

Plusieurs centaines de sympathisants d’André Mba Obame ont battu le pavet de Meyo-Kye cet après-midi. Ils manifestaient, comme cela se fait depuis près d’une semaine dans toutes les localités du Gabon. Lecture…

Meyo-Kye.Les cloches de quinze heures viennent de sonner, ce mercredi 2 février
2011 dans cette bourgade d’à peine 600 habitants, située à l’extrême nord du Gabon. C’est le point de passage entre le Cameroun et le Gabon, mais aussi le poste-frontière avec la Guinée Equatoriale, située à quelques encablures d’ici.

Très peu de localités au monde bénéficient d’un tel privilège ou de cette situation particulièreà savoir trois frontières en un même point. Et l’imagination fertile des habitants du bord du Ntem les a amenés à batiser Meyo-Kye « zone des trois frontières ».

Pour autant, Meyo-Kye ne tire aucun avantage particulier et ne bénéficie d’aucune retombée économique à la dimension de sa situation stratégique. Dans les années 50, les échanges commerciaux – très florissants – entre le Gabon et la Guinée Espagnole en faisaient un centre névralgique. Le Gabon exportait son café et son cacao, les Espagnols, eux, trouvaient un terrain favorable pour vendre leurs biens de consommation courante: vins d’Espagne, poisson salé, thon en boîtes de conserve (atun), très apprécié des populations autochtones.Aujourd’hui, ce n’est plus qu’un souvenir lointain qui, du reste, suscite beaucoup d’amertume.

En arrivant au pouvoir en 1967, Omar Bongo Ondimba ne se préoccupe pas de développer l’agriculture, source de revenus des populations locales ou, à tout le moins, la maintenir en l’état.Qu’on en juge:le Gabon est passé d’une production cacaoyère annuelle de 5 à 6000 tonnes à moins de 1000 tonnes aujourd’hui.

Les retombées économiques étaient perceptibles à l’oeil nu.
Certains planteurs pouvaient se permettre le luxe de s’acheter des camions ou de construire de belles villas.Actuellement la misère tutoie les rares planteurs survivants. Les maigres dons offerts par le PDGaux populations démunies à la veille des consultations électorales ne peuvent rien pour assurer leur plein épanouissement.

43 ans après, c’est une population totalement révoltée qui est descendue dans la rue cet après-midi pour manifester son ras-le-bol: « Ali Vas-t-en », pouvait-on lire sur les pancartes. L’exemple tunisien a fait école. D’où cette autre
pancarte: « En Tunisie, Ben Ali est parti, au Gabon, Ali Ben doit partir ». Cette septuagenaire, totalement essouflée après la marche de cet après-midi n’a pas caché sa détermination: » même s’il faut organiser des marches tous les jours, dit-elle, nous le ferons jusqu’au départ de ce « Kaleba » (ndlr nom donné aux Ibos par les Fangs qui les rencontrèrent dans les exploitations cacaoyères coloniales de l’ile de Bioko, ex Santa Isabel dans les années 40).

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