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Message du BDP à André Mba Obame et partisans : Une insurrection ne s’improvise pas – On l’assume jusqu’au bout ou on laisse tomber

En tant que leader du mouvement politique en exil « Bongo Doit Partir » (BDP-Gabon Nouveau), je tiens aujourd’hui à faire, dans ce message à Monsieur André Mba Obame et partisans, mais aussi au peuple gabonais, le point sur la situation actuelle au Gabon, et partager mes réflexions avec ceux que ces réflexions pourraient intéresser, tout en clarifiant, pour ceux qui se posent des questions sur l’engagement du BDP-Gabon Nouveau, la position officielle de notre mouvement ainsi que la mienne propre.

Je demande donc à tous ceux qui auront le temps de lire ce message de le lire jusqu’au bout, malgré sa longueur.

Devant ce qu’il convient aujourd’hui d’appeler un certain amateurisme de la part de ceux qui ont commencé une révolution bâclée et improvisée au Gabon, cette mise au point était devenue nécessaire, surtout dans le contexte de passions déchaînées actuel, où il me semble que plus personne ne prend le temps de réfléchir, et tout le monde va dans tous les sens. C’est dire qu’à mes yeux, la révolution commencée par Monsieur André Mba Obame est un vrai chaos qui risque de n’aller nulle part si elle n’est pas reprise en mains par les hommes et les femmes qui ont su, dans ce désordre, garder tête froide.

La première remarque à faire ici est que Monsieur André Mba Obame n’est pas le Gabon. Nous, au BDP, nous nous refusons à un culte de Mba Obame, spécialement parce qu’il n’y a aucune raison d’en faire un culte au vu non seulement de son passif de bongoïste, mais aussi de la légèreté de l’acte « insurrectionnel » posé. Le fait pour lui de s’être autoproclamé président de la République ne veut pas dire qu’il fait l’unanimité parmi les Gabonais ou que nous avons la preuve que c’est lui, et non Pierre Mamboundou, qui a gagné cette élection. Si nous pouvons en effet affirmer avec un degré de certitude absolue qu’Ali Bongo ne peut gagner aucune élection transparente au Gabon, nous ne pouvons cependant dire avec le même degré de certitude que c’est André Mba Obame, et non Pierre Mamboundou, qui fut le vainqueur des élections présidentielles d’août 2009, et ceci nonobstant le fameux documentaire de France 2 qui vient étrangement « proclamer » l’élection gabonaise un an et demie après l’acte. Mais André Mba Obame avait-il vraiment besoin d’attendre le documentaire de France 2 pour remettre en cause la légitimité d’Ali Bongo, et poser un acte qui aurait dû être posé en août ou septembre 2009, et non en janvier 2011 dans un contexte de démobilisation totale ?

C’est dire que nous, au BDP, comprenons l’acte de Monsieur Mba Obame uniquement et simplement comme un acte symbolique qui avait besoin d’être posé, et tout le crédit va à Mba Obame de l’avoir posé, mais cet acte se devait d’être posé de la bonne manière pour mériter le titre d’acte insurrectionnel. A nos yeux, Monsieur Mba Obame n’a pas encore posé d’acte insurrectionnel. Se proclamer président et former un gouvernement n’est pas en soi un acte insurrectionnel. N’importe qui peut le faire.  Nous disons donc que Monsieur André Mba Obame a non seulement mal posé l’acte, il risque également, s’il ne va pas au bout de la logique insurrectionnelle, de compromettre et de galvauder toute chance de véritable révolution au Gabon pour les 30 années qui viennent. Et cela ne pourra profiter qu’à la monarchie des Bongo (nous y revenons plus bas).

La seconde remarque à faire est la suivante: l’Union Nationale (UN) n’étant pas le parti unique de l’opposition gabonaise, il est insensé pour les partisans de Monsieur André Mba Obame et de l’Union Nationale d’adopter une attitude monolithique tendant à disqualifier toute méfiance ou toute hésitation des Gabonais vis-à-vis de Mba Obame comme une trahison ou du tribalisme, comme si la seule manière de mériter de s’exprimer politiquement dans l’opposition au Gabon consistait à faire allégeance à André Mba Obame et à l’Union Nationale. La meilleure attitude serait de s’interroger sur les raisons de cette méfiance et d’y remédier par des attitudes et discours qui rassurent.

Il serait également insensé pour les partisans de Monsieur Mba Obame et de l’UN de croire qu’une révolution pourrait réussir au Gabon en la limitant à une affaire partisane organisée autour de la promotion d’un seul homme et d’un seul parti. Il y a en effet un certain malaise à constater que, devant un acte pourtant salutaire qui aurait pu, si savamment préparé, communiqué et nationalisé, mener à une révolution véritablement libératrice, d’aucuns parmi les partisans de Monsieur André Mba Obame aient, de par leur attitude fanatique, suscité plus de méfiance que de rassemblement, compromettant finalement sans s’en rendre compte les chances de succès d’une insurrection qu’ils désirent pourtant de toute leur passion. Pour ces partisans fanatisés, en formant un gouvernement parallèle et en s’autoproclamant président de la République, André Mba Obame aurait posé un acte si extraordinaire et si courageux que tout le monde devait se taire, se plier et avancer à la façon des moutons. Mais encore faut-il que les Gabonais perçoivent dans l’acte et l’attitude de Mba Obame le type de détermination révolutionnaire qui mobilise parce que garante de victoire absolue. Les partisans de Monsieur Mba Obame doivent donc arrêter de demander aux Gabonais de devenir des « citoyens moutons » devant soutenir sans objection, et à la manière d’automates, l’insurrection de Mba Obame, même quand ils n’ont aucune réelle lisibilité de l’intention réelle d’André Mba Obame.

Une remarque s’impose cependant : ces personnes qui veulent une allégeance aveugle de tous à André Mba Obame se sont-elles arrêtées un moment pour se poser les deux questions suivantes : 1) Mba Obame est-il réellement sincère ? 2) Est-il réellement capable ou désireux de réussir, et prêt à déclencher, une insurrection au Gabon qui soit réellement synonyme d’évincement total du régime Bongo ? Autrement dit, André Mba Obame est-il vraiment capable ou désireux d’aller au bout de la logique insurrectionnelle, je dis bien AU BOUT D’UNE LOGIQUE INSURRECTIONNELLE qui eût comme finalité concrète et immédiate une prise de pouvoir effective au nom du peuple gabonais ?

Il y a, à ce titre, une importante réalité à considérer ici. Au Gabon, nous semblons tirer des parallèles erronés entre les situations insurrectionnelles en Tunisie et en Egypte, et la situation au Gabon, qui est loin d’être insurrectionnelle. Ce serait se mentir en effet que de confondre les deux situations. La raison pour laquelle les Américains et la communauté internationale n’accordent encore aucun crédit à la situation gabonaise est claire : elle ne répond pas encore aux critères qui permettent de la qualifier comme insurrectionnelle. Autrement dit, le Gabon est encore « trop calme » et aucun discours prononcé du fond d’un bureau du PNUD n’y fera. Pour devenir insurrectionnelle, la situation a besoin de se détériorer jusqu’au point fort d’une ingouvernabilité évidente qui ne laissât de choix à Ali Bongo qu’entre la fuite ou la vindicte populaire (ou militaire), contraignant par la même la communauté internationale (Les Etats-Unis et la France) à un constat inviolable : la nécessité du départ immédiat d’Ali Bongo pour éviter la prolongation du chaos insurrectionnel au Gabon. La preuve : malgré le fait que Hosni Moubarak ait été un allié inviolable des Etats-Unis pendant 30 ans, ayant souvent servi d’interface entre Israël et le monde arabe, l’ampleur de l’insurrection en Egypte a été telle qu’Obama a été obligé de dépêcher un émissaire en Egypte pour dire à Hosni Moubarak que le temps était venu pour lui de partir.

Il y a aussi lieu de distinguer clairement, et ce sur un autre plan, la situation du Gabon de celle des autres pays africains actuellement en ébullition. Les soulèvements populaires en Tunisie et en Egypte, il me semble, représentent ce qu’on peut appeler des « insurrections populaires sans leaders », donc nées de mouvements spontanés, alors que dans le cas du Gabon, la situation actuelle n’est ni spontanée ni populaire, mais purement et simplement instiguée par un leader et son élite politique. Prendre le soin de distinguer les contextes d’insurrections populaires spontanées et les contextes d’insurrections populaires instiguées par des leaders peut aider à comprendre pourquoi, en Tunisie et en Egypte, les choses semblent être allées d’elles-mêmes, alors qu’au Gabon, on sent qu’il faut presque les forcer pour que l’insurrection prenne et s’enflamme. C’est que, en fait, quand un leader prend sur lui d’instiguer une insurrection, il doit lui-même se mettre en avant pour forcer cette insurrection en s’engageant pleinement, directement et personnellement. Il doit donc être capable d’enflammer cette insurrection de manière artificielle en ajoutant de l’huile sur le feu et en utilisant tous les moyens propagandistes et autres en son pouvoir pour soulever le peuple, envenimer les choses, et fanatiser les masses autour de l’idéal de changement. Il ne doit en aucun cas s’attendre naïvement à voir le peuple, surtout un peuple non préparé comme celui du Gabon, à réagir à froid en se lançant dans un processus d’insurrection spontanée sans y avoir été préparé et conduit de manière explicite par le leader instigateur.

En d’autres termes, dans les cas particuliers où c’est un leader politique qui a pris sur lui de susciter un mouvement insurrectionnel, ce leader doit avoir pris le soin non seulement de préparer le peuple, mais aussi et surtout de tout prévoir, tout prédire, tout contrôler, aux fins de pouvoir justement mieux  instiguer le mouvement et le mener à finalité. Il doit avoir étudié comment il allait, de manière presque artificielle, pousser les populations au soulèvement. Toute une stratégie de propagande, de communication, mais aussi d’actions de « motivation » à l’insurrection, doit avoir été prévue pour justement pousser le peuple à la révolte conformément au but visé.

La confusion actuellement en cours au Gabon est donc que tout le monde attend du peuple gabonais une réaction insurrectionnelle spontanée similaire à celle de Tunisie ou d’Egypte, alors qu’en réalité rien n’a été fait au préalable pour préparer ce peuple, non pas à une insurrection spontanée, mais à une insurrection contrôlée, fomentée et instiguée de « A » à « Z » et de toutes pièces par le leader qui l’aura initiée, en l’occurrence Monsieur André Mba Obame. Or, une bonne partie de cette instigation est tributaire d’un discours et de mots d’ordre clairs qui ne doivent laisser aucun doute, aucune ambiguïté, et aucune hésitation quant à l’intention et à la finalité recherchée (insurrection pour chasser le dictateur du pouvoir et prendre immédiatement le pouvoir ou « insurrection » de façade juste pour pousser le dictateur à des négociations de partage de pouvoir, comme à l’accoutumée ?). Il me semble que ces options ou finalités n’ont pas été suffisamment clarifiées dans le cas du Gabon, et le peuple gabonais s’en est quelque peu retrouvé confus, ne sachant en réalité quoi faire puisqu’il n’y a jamais eu de mots d’ordre clairs et le leader lui-même qui a déclenché l’insurrection s’est coupé du peuple en allant se cacher volontairement dans les bureaux du PNUD (nous y reviendrons plus bas).

Certes, certains naïfs et semeurs d’illusions voudraient que, dès lors qu’un leader aurait commencé « courageusement » une révolution, cette révolte devienne automatiquement la révolution de tous, que tous s’engageraient automatiquement derrière ce leader, et que tous prendraient, sans mots d’ordre clairs de la part de ce leader, des initiatives insurrectionnelles isolées qui, comme par miracle, viendront chasser le dictateur pour le compte de ce leader. Cela ne se passe pas comme cela. Il faut au leader insurgé une grande capacité non seulement de coordination et d’organisation, mais aussi d’implication personnelle. Le leader ayant fomenté la révolte a la responsabilité et l’obligation de se constituer lui-même en meneur. Il doit donner des mots d’ordre clairs, rassembler, montrer la direction du combat et le coordonner ouvertement et publiquement. Les populations doivent le savoir et le sentir directement engagé et impliqué dans sa propre insurrection. S’attendre, comme le fait André Mba Obame, à ce que ce soit le peuple lui-même qui prenne indépendamment des initiatives insurrectionnelles ou que des individus ou des groupes s’engagent dans des actes isolés, et ce de par leurs propres initiatives elles aussi isolées et sans coordination, est la recette d’un chaos voué à l’échec, et représente une utopie, surtout quand ceux qui voudraient bien s’engager n’ont aucune réelle lisibilité de l’action et des intentions du leader ayant initié la révolte. Les populations, dans des cas flous et improvisés comme ceux du Gabon, ont certainement le droit de se poser des questions : Mba Obame veut-il oui ou non aller au bout de la logique insurrectionnelle et le montre-t-il clairement et suffisamment pour ne laisser aucun doute auprès de ceux qui voudraient s’engager à ses côtés ? Son refuge volontaire dans les bureaux du PNUD est-il de nature à rassurer les populations sur son désir d’aller jusqu’au bout, et donc de se faire meneur de sa propre révolution ?

Ce sont donc là les questions sur lesquelles je souhaitais, dans ce texte de réflexions, apporter un certain éclairage, tout en attirant l’attention des uns et des autres sur les incohérences de l’action de Monsieur André Mba Obame. J’ose espérer que ceux qui aujourd’hui s’activent à fomenter la révolution au Gabon pourront en tirer des enseignements et démontrer aux Gabonais s’ils sont vraiment désireux d’aller jusqu’au bout de la logique insurrectionnelle et chasser immédiatement Ali Bongo du pouvoir, ou s’ils vont faire aux Gabonais le même vieux coup des « Accords de Paris » et aller ensuite manger le manioc à la table des convives des Bongo une fois qu’ils auront renégocié, sur le dos du peuple, une énième « paix des braves » obtenue à coup de postes ministériels, dont celui de Premier ministre garanti à André Mba Obame ?!

La raison de la faiblesse de l’engagement et de la mobilisation des Gabonais dans l’acte insurrectionnel tenté par Monsieur André Mba Obame ne doit donc pas surprendre. Les Gabonais se posent des questions et ont des doutes.  

Depuis un certain temps, par exemple, la direction du mouvement « Bongo Doit Partir » (BDP-Gabon Nouveau) est en effet bombardée d’appels de nombreux Gabonais et Africains essayant de comprendre ce qui se passe actuellement au Gabon. Parmi les Gabonais qui appellent, certains demandent si le BDP-Gabon Nouveau soutient la personne d’André Mba Obame comme « Président » du Gabon, et si le mouvement est impliqué ou compte s’impliquer aux côtés de Mba Obame et ainsi appuyer « son insurrection ».

Sur ces questions, nous avons généralement apporté les réponses suivantes :

–          Le BDP-Gabon Nouveau n’est en rien et ne s’est pas encore impliqué dans le processus initié par André Mba Obame. Mais cela ne veut pas dire que demain, et en fonction de l’évolution des choses, cette implication ne se fera pas. La question de l’engagement ferme et direct du BDP-Gabon Nouveau tient à un certain nombre de choses. Comme tout le monde le sait, par exemple, le 23 décembre dernier, le BDP avait lancé un appel à l’Union Nationale (UN), invitant ses leaders à un « Sommet de la Libération Nationale » à Paris ou à Washington, en vue justement de discuter de l’éventualité d’une action de prise de pouvoir au Gabon. L’idée était de préparer, ensemble, et avant le lancement de toute action, une insurrection en bonne et due forme qui ne laissât aucune chance de survie politique au régime des Bongo, avec la garantie d’un changement incisif et rapide une fois l’insurrection déclenchée en conformité avec des étapes politiques préalables et obligatoires. L’Union Nationale n’ayant jamais répondu à notre appel, il nous aura été impossible d’avoir une réelle lisibilité de l’action de Mba Obame, et donc d’identifier ses objectifs réels et la manière d’y intégrer une éventuelle action du BDP-Gabon Nouveau. On ne s’engage pas dans une telle activité sans maîtriser les tenants et les aboutissants du projet, surtout dans le contexte de flou idéologique dans lequel L’union Nationale et Mba Obame ont navigué.

Il me faut également signaler qu’il n’existe actuellement aucun pourparler de collaboration entre l’Union Nationale et le BDP, notre mouvement n’ayant jamais reçu la réponse de l’Union Nationale à notre invitation. Ceci veut dire que s’il existe quelque part une personne ou des groupes se présentant comme membres du BDP soutenant l’action de Monsieur Mba Obame, ces personnes ne représentent pas la position officielle du BDP-Gabon Nouveau et sont engagées auprès de l’Union Nationale à titre personnel ou individuel. Le BDP n’a donné mandat à personne, absolument personne, pour parler en son nom, et n’a encore à ce jour délégué personne auprès de Monsieur Mba Obame ou de l’Union Nationale, ni en soutien direct ou indirect, ni en pourparlers, ni en conseil. Toute personne engagée auprès de Monsieur Mba Obame et qui se présenterait comme parlant pour ou au nom du BDP-Gabon Nouveau, doit être vue comme un imposteur. Le BDP-Gabon Nouveau informera les Gabonais en toute transparence de toute situation évolutive, notamment au cas où un éventuel début de pourparlers avec l’Union Nationale s’engageait dans le cadre de l’action actuellement initiée par Mba Obame. Conformément à son communiqué du 23 décembre, le BDP-Gabon Nouveau reste ouvert à la possibilité de tels pourparlers, dès lors qu’ils seraient officiels et sincères.

–           S’agissant du soutien que le BDP-Gabon Nouveau pourrait apporter à Monsieur André Mba Obame, je dirais que nous sommes, pour le moment, en situation d’observation attentive et nous continuons à faire, pour le moment, une nette distinction entre un soutien personnel à Monsieur André Mba Obame comme « Président » autoproclamé du Gabon, et un soutien aux actes posés par Monsieur André Mba Obame. Rien ne s’oppose a priori à ce que le BDP-Gabon Nouveau puisse soutenir les actes de Monsieur Mba Obame dès lors que ces actes cadreraient avec l’idéologie du BDP et impliqueraient le peuple gabonais dans son ensemble. Mais entre soutenir de tels actes en faveur du peuple et soutenir Monsieur André Mba Obame en personne en sa qualité de « Président » autoproclamé, il y a une grande et nette différence qui demande un tout autre débat. Mais comme nous l’avons toujours affirmé, notre mouvement soutiendra tout acte insurrectionnel au Gabon d’où qu’il vienne, pourvu que cet acte soit perçu par notre mouvement comme un acte véritablement insurrectionnel, et pourvu que les initiateurs de cet acte aient souhaité l’implication officielle du BDP. Le semblant d’insurrection commençant au Gabon n’étant pas spontané, mais instigué, il appartient à ceux qui l’ont suscité d’en assumer le leadership, conformément aux arguments présentés plus haut. Cela veut dire des actions fortes allant au-delà de la simple proclamation d’un gouvernement parallèle ou d’un président bis.

Il me semble à ce niveau que la théorie insurrectionnelle de Monsieur Mba Obame et partisans souffre d’énormes manquements. Elle part de la présupposition selon laquelle il aura suffi qu’un leader, fût-il Mba Obame, se proclamât président et allât se cacher dans les locaux du PNUD pour causer une insurrection spontanée des Gabonais, indépendamment de tout mot d’ordre, de toute organisation, de toute préparation, de tout leadership. Ils ont supposé que la responsabilité de causer le mouvement de désordre insurrectionnel n’était pas la leur, mais celle du peuple qui saurait spontanément et indépendamment quoi faire. Ce qu’ils ont omis de leur équation c’est qu’un peuple, qu’on le veuille ou non, attend de la lisibilité dans l’action et les intentions de ses leaders. Le peuple, pour se soulever, veut généralement de la clarté sur six points essentiels :

1) le leader qui appelle à l’insurrection a-t-il une légitimité populaire ou non ? (Dans le cas de Monsieur Mba Obame, la réponse est « oui » ; il est donc capable de faire du peuple une arme, pourvu qu’il sache comment utiliser cette arme ou veuille vraiment l’utiliser) ;

 2) le leader est-il sincère dans son engagement ou non ? (dans le cas de Mba Obame, la réponse n’est pas automatiquement « oui » au vu de son passif et de son passé pas si lointains; tout un travail de communication était nécessaire à ce niveau pour purifier l’image de Mba Obame, ce qui n’a jamais été fait ; l’une des conditions de cette purification était l’abandon du bongoïsme, chose que Monsieur Mba Obame n’a jamais pu faire puisqu’il continue à avoir positivement Omar Bongo à la bouche comme une femme amoureuse; c’est désastreux) ;

3) la cause pour laquelle le peuple est appelé à se battre est-elle clairement énoncée, stipulée, communiquée, explicitée ? A-t-on bien expliqué le pourquoi et le « pour qui » de l’insurrection ? Son intention, par exemple, est-elle de chasser Ali Bongo du pouvoir ou de forcer Ali Bongo à partager le pouvoir (il n’y a que ces deux options)? Le peuple a-t-il été éduqué et préparé à la nécessité obligatoire et immédiate de l’insurrection, et pourquoi maintenant et pas en 2009 ? (Dans le cas de l’action de Mba Obame, on peut clairement dire que rien d’efficace n’a été fait à ce niveau en dehors de deux discours vagues qui contenaient même encore en eux des relents bongoïstes qui voyaient en Omar Bongo un des grands du Gabon ; un discours contradictoire donc, qui peut laisser le peuple perplexe quant aux réelles intentions de Monsieur Mba Obame) ;

4) le leader qui appelle à l’insurrection va faire cette insurrection avec qui ? A-t-il pris le temps, avant de lancer l’insurrection, de coaliser toutes les factions les plus influentes du monde politique, syndical et associatif, autant dans le pays que dans la diaspora ? A-t-il su nationaliser son discours pour faire de l’insurrection une affaire nationale et non seulement une affaire de son propre parti et de sa propre personne ? A-t-il su tempérer les ardeurs fanatiques de ses militants fangs pour que les autres ethnies ne prennent pas son action comme une action de Fangs uniquement au lieu d’une action de tous les Gabonais ? (Sur ces questions, Mba Obame a manifestement échoué, y compris au niveau des méfiances tribalistes envers lui, qui sont encore trop légion, à cause justement du fanatisme aveugle de ses militants fangs) ;

5) le leader qui appelle à l’insurrection a-t-il su expliquer comment l’insurrection allait se faire, avec quels moyens et par quels moyens ? Attend-il passivement que l’insurrection qu’il a provoquée se fasse spontanément tandis qu’il est caché dans un bureau du PNUD ou a-t-il su prendre le bâton de pèlerin pour conduire et mener lui-même l’insurrection qu’il a déclenchée ? A-t-il mis en place un minimum de coordination et d’organisation susceptible de garantir le succès de l’insurrection ou attend-il le miracle ? L’insurrection est-elle une affaire qu’il a improvisée ou quelque chose qu’il a passé du temps à murir, jauger, évaluer, consolider, pour justement se donner toutes les chances de réussir ? (Il me semble, là encore, que Monsieur Mba Obame a échoué) ;

6) le leader qui appelle à l’insurrection et la déclenche est-il capable de se sacrifier, au risque de sa vie, pour faire réussir son insurrection ? Se réfugie-t-il d’emblée et volontairement dans un bureau du PNUD moins de 48 heures après avoir lancé son insurrection ou reste-t-il au quartier à mener, amplifier et diligenter le mouvement qu’il a lui-même suscité ? (Sur cette question, les Gabonais savent la réponse, surtout que, comparativement, Mba Abessole n’avait jamais recherché à se cacher quand de 1993 à 1994, il mena le mouvement insurrectionnel au Gabon qui força Omar Bongo aux infâmes « Accords de Paris » ; ceci a tendance à mettre en doute le qualificatif de « courageux » que certains partisans de Monsieur Mba Obame aiment à utiliser pour parler de leur champion, surtout quand on sait qu’il y avait déjà eu la couarde grève de la faim de Medouneu en 2009…).

Sur, donc, les 6 questions fondamentales qu’il fallait se poser, Monsieur Mba Obame n’a que 1 sur 6. C’est peu pour faire réussir une insurrection. Cela ne veut pas dire que l’insurrection actuellement en gestation au Gabon ne va pas finir par aboutir, mais cela ne serait pas parce que Mba Obame y aura travaillé comme il faut. Il faudra probablement le génie d’autres personnes pour éventuellement récupérer ce mouvement et trouver la formule insurrectionnelle qui permettrait le déclenchement d’une vraie révolution, mais ce ne sera pas parce que Mba Obame aura montré de véritables qualités de leadership. On comprend donc l’hésitation du BDP-Gabon Nouveau à s’impliquer d’emblée dans quelque chose d’aussi bâclé, d’aussi impréparé, d’aussi improvisé, et à la fin, d’aussi irresponsable. On n’improvise pas une insurrection.

–          Nous maintenons cependant que notre mouvement continuera à condamner tout acte de barbarie exercé par les Bongo contre des citoyens gabonais, quels qu’ils soient. C’est dans ce cadre, par exemple, que dans un communiqué du 27 janvier, nous avions condamné non seulement l’agression faite contre les militants de l’Union Nationale au Siège du PNUD à Libreville, mais également déploré comme inacceptable la dissolution de l’Union Nationale par les autorités totalitaires du Gabon. Il nous est donc possible de soutenir, dès lors que nous les trouverions insurrectionnelles, les actions de Mba Obame sans forcément nous sentir obligés de devenir membres de l’Union Nationale ou des partisans de Monsieur André Mba Obame, et encore moins ses moutons. Il faut donc s’éloigner de l’attitude de mouton qui voudrait que tout Gabonais qui exprimerait ses doutes vis-à-vis de Mba Obame devienne automatiquement un ennemi du peuple. André Mba Obame n’est le dieu de personne, encore moins celui des Gabonais. Le débat qui préoccupe les Gabonais aujourd’hui ne doit ni tourner autour de  l’UN, ni être ramené à la seule personne de Mba Obame.

Pour le BDP-Gabon Nouveau, donc, le débat ne tourne pas autour de savoir si oui ou non il faut soutenir André Mba Obame. Le débat, pour nous, tourne plutôt autour de savoir si les actions initiées par Mba Obame et, partant, l’UN, méritent d’être soutenues et amplifiées, et de quelle manière ?

Cette question m’amène à un certain nombre d’observations.

Le drame qui a souvent miné toute possibilité de changement au Gabon est peut-être, encore une fois, en train de se dérouler sous nos yeux. Ce drame aura souvent résulté de l’irresponsabilité de leaders politiques qui, recherchant souvent leurs propres positionnements et les compromissions de partage de pouvoir, se seront souvent activés à galvauder les aspirations du peuple par des actes aux apparences insurrectionnelles, mais qui ne sont jamais allés jusqu’au bout de la logique insurrectionnelle.

Il faut donc dire les choses telles qu’elles doivent être dites : l’acte posé par Monsieur Mba Obame est certes un acte « courageux » que personne ne peut minimiser, mais cet acte n’est pas unique en République gabonaise. Paul Mba Abessole avait déjà posé des actes similaires  au sortir des élections présidentielles de 1993, mais en plus impressionnant et en mieux organisé. Il jouissait également à l’époque d’un contexte de plus grande unité de l’opposition, même si organisée autour de puissantes coalitions comme le FUAPO, la COD, etc. Pourtant, malgré cet énorme capital, l’opposition de l’époque finit par aller se faire duper à Paris où elle signa les fameux « Accords de Paris » qui ont permis aux Bongo de consolider leurs dictature et mainmise sur le Gabon. C’est que l’opposition gabonaise, malgré le capital politique dont elle a souvent disposé, n’a jamais eu la détermination d’aller jusqu’au bout.

Il ne fait pourtant aucun doute, non seulement depuis l’élection présidentielle tronquée de 2009, mais également depuis 1989, que les Gabonais veulent le changement. Ils souhaitent et ont toujours souhaité l’éradication pure et simple des Bongo du pouvoir. Parfois nos leaders aiment à se réfugier derrière des accusations d’indolence à l’encontre du peuple gabonais qui, à leurs yeux, serait passif et incapable de se soulever, alors même que l’histoire du Gabon a souvent démontré que les indolents, ce n’est certainement pas le peuple gabonais, mais ces leaders qui croient qu’il leur suffit d’aller s’asseoir dans un bureau du PNUD pour que la révolution qu’ils affirment être en train d’initier se passe, comme par un coup de baguette magique. La réalité, en fait, est toute autre : entre les aspirations à un changement fondamental et le peuple se sont souvent dressés des leaders incapables ou non désireux de traduire ces aspirations en une réalité libératrice. En 1993 et 1998, Mba Abessole et l’opposition de l’époque ne purent aller au bout de la logique insurrectionnelle. En 2005, c’est Mamboundou et Myboto qui déçurent les aspirations des Gabonais. Puis en 2009, ce fut l’hécatombe générale. C’est par le silence, le manque de mots d’ordre insurrectionnels et des grèves de la faim que l’opposition défendit le vote des Gabonais. Elle découragea même le peuple par des appels au calme aux moments où le peuple était pourtant surchauffé et prêt à en découdre. Et c’est paradoxalement après avoir démobilisé le peuple qu’ils reviennent souvent, à froid, demander à ce même peuple de se soulever.  C’est ce qu’on appelle du « hors sujet » politique.

Aujourd’hui, c’est André Mba Obame qui, revenant sur une élection qu’il avait déjà, selon ses propres dires dans son propre discours d’« investiture », concédée à Ali Bongo, a décidé de se lancer dans une revendication tardive du pouvoir qui lui aurait été volé. Mais peut-on pour autant considérer l’acte posé par Mba Obame comme un acte insurrectionnel ?

Le premier aspect problématique de l’acte posé tourne autour de l’incroyable incapacité de Mba Obame et de ses acolytes de l’UN à communiquer avec le peuple gabonais. Préférant le silence et les tractations secrètes, ils n’ont jamais su communiquer leurs intentions au peuple gabonais. Le silence assourdissant observé par Mba Obame lors de son long séjour en France me semble à ce niveau assez édifiant. Il manqua même de réellement coaliser et travailler avec la diaspora gabonaise, passant ainsi cinq mois en France à cultiver des mythes et des rumeurs presque puériles sur son immense tact politique, sa maîtrise des stratégies politiques, les réseaux d’amis français qui le soutenaient et autres mythomanies de ce genre. Dès lors que les intentions de Mba Obame ne s’exprimèrent que par des mythes et des rumeurs, elles laissèrent les Gabonais dans la confusion la plus totale, et donc, la démobilisation.

Le plus frappant était que les rumeurs qui circulaient avaient en effet tendance à présenter Mba Obame comme un homme que les Français auraient adoubé pour aller prendre le pouvoir au Gabon. Ces rumeurs le présentèrent non seulement comme un fin politicien qui savait exactement ce qu’il faisait, mais également comme un homme disposant de tellement de réseaux que sa prise de pouvoir au Gabon ne faisait plus aucun doute. Quand, malheureusement, on base sa communication sur ce genre de rumeurs, on ne se rend pas compte du message contradictoire que reçoit le peuple : ce qu’on dit en fait au peuple, dans ce cas, c’est « ne vous inquiétez pas. Mba Obame a la situation en main. Vaquez tranquillement à vos occupations. Ne vous mobilisez pas. « Moïse » a déjà le pouvoir. C’est déjà dans la poche. La locomotive est en marche. Vous n’aurez même pas besoin de vous soulever puisque les réseaux et leurs amis martiens feront tout à votre place. Vive « Moïse » ! ».

Autrement dit, en colportant le mythe d’un Mba Obame ultra puissant, ultra connaissant, ultra soutenu, ultra adoubé, ultra réseauté, son équipe a, sans le savoir, démobilisé les Gabonais. Quand, par la suite, au moment insurrectionnel, on appelle ces mêmes Gabonais démobilisés à se mobiliser à froid et à se lancer dans l’insurrection, sans préparation mentale, idéologique et politique aucune, comment s’étonner que l’étincelle de la révolution ne se fasse pas ?

Le deuxième aspect problématique de l’action de Monsieur Mba Obame fut de ne pas savoir nationaliser le débat en amont, et donc, en préparation de son action. Autrement dit, avant que de former un gouvernement ou de se proclamer président, tout un travail de communication et d’information visant à préparer, donc à mobiliser, les Gabonais était obligatoire. Nationaliser le débat, dans ce cas, visait à impliquer toute portion de la population et à coaliser tous les groupes et structures qui, au sein de la diaspora comme dans le pays, avaient la capacité d’aider à rendre l’acte et l’intention insurrectionnels incisifs et clairs pour tous. Malheureusement, la manière précipitée et fanatisante avec laquelle toute cette action a été conduite a eu tendance à créer la perception selon laquelle il s’agissait plus d’une affaire de Mba Obame et de l’Union Nationale plutôt qu’une action devant engager le peuple gabonais dans son entièreté. Mba Obame a tout simplement omis un préalable : celui de coaliser tous les Gabonais et de présenter son acte non pas comme un acte pour Mba Obame et l’UN, mais un acte pour le Gabon. Le fait de tout simplement appeler les Gabonais à se mobilier « à nos côtés », et ceci dans un simple discours, n’était pas suffisant. Il fallait au préalable les coaliser autour du projet, sans ambages, en toute transparence, et laisser clairement entrevoir les intentions et les moyens, aux fins de faire de ce projet un projet national susceptible d’une adhésion nationale. Tout un travail de communication, de propagande et de mobilisation aurait donc dû précéder l’auto-proclamation, donnant ainsi plus de chance de mobilisation massive et incisive au jour « J ». Un bon plan insurrectionnel, dans ce contexte, aurait dû prévoir la chute du régime Bongo au bout de deux semaines d’ingouvernabilité totale et de chaos intentionnellement fomenté à partir d’un leadership national qui ne serait pas uniquement celui de l’UN, un parti qui, il ne faut jamais l’oublier, est un assemblage des plus gros caciques du bongoïsme reconvertis en opposants, de quoi donner un peu de pause aux observateurs avertis. C’est dire que l’UN, plus que tout autre parti politique au Gabon, avait un gros travail de nettoyage de son image à faire avant que de solliciter le sacrifice des Gabonais.

Je passerai rapidement sur l’erreur qui a consisté pour Mba Obame à rentrer au Gabon par surprise et presqu’à froid, sans avoir au préalable préparé le peuple à son retour et sans faire de ce retour un moment phare du processus insurrectionnel. Lancer un gouvernement parallèle un mois plus tard, et là encore à froid, sans bien y préparer le peuple, et surtout, comme nous l’avons dit plus haut, sans nationaliser le débat du changement au Gabon, fut une assez grosse gourde politique.

Dès lors, les constats suivants s’imposent:

–          la démarche qui a consisté pour Monsieur Mba Obame à nommer un gouvernement parallèle, puis à aller en moins de 48 heures volontairement occuper les locaux du PNUD, sans avoir au préalable  pris le temps de d’abord affirmer l’autorité de ce gouvernement sur le plan national et international, est un des actes les plus surprenants et incompréhensibles que l’on puisse imaginer de la part de quelqu’un qui venait de commencer une « insurrection » visant à asseoir une autorité parallèle!

–          Pire, une fois dans les locaux du PNUD où il était normalement parti pour simplement déposer une lettre, le fait d’avoir décidé de n’en sortir que quand l’ONU apporterait une solution à la situation du Gabon demeure, là encore, un acte incompréhensible. Quand un leader lance une insurrection en s’autoproclamant président et en nommant un gouvernement, c’est une curieuse manière d’affirmer l’autorité de son gouvernement que d’aller ensuite demander à l’ONU de venir résoudre la situation du Gabon ! Normalement, on attend, dans ces cas-là, d’un président de la République insurgé, non pas qu’il aille demander à l’ONU de venir libérer le Gabon à sa place, mais plutôt des actes d’affirmation de l’autorité de son gouvernement, qui doit s’organiser pour rapidement débouter l’autre ! Doit-on donc conclure que Monsieur Mba Obame va vivre un an, deux ans, trois ans ou plus, peut-être toute sa vie, dans les bureaux du PNUD attendant que l’ONU vienne libérer le Gabon ?

La quatrième erreur, si l’on veut, réside dans la confusion des messages, qui apparaissent comme contradictoires et, parfois, contre-productifs. Normalement, en situation insurrectionnelle, on affute un message clair à l’endroit non seulement du peuple, à qui le leader insurgé doit clairement signifier ses attentes par des mots d’ordre clairs, mais aussi de l’ennemi (le pouvoir combattu). Les messages à l’endroit du peuple doivent être suffisamment clairs pour constituer des mots d’ordre explicitant les attentes du leader insurgé et de ses collègues. Ces attentes doivent toutes tendre vers la construction d’un message, d’une mouvance et d’un mouvement insurrectionnel dont l’objectif est d’évincer le dictateur par tous les moyens possibles. Or, dans le cas de Monsieur Mba Obame et des leaders de l’Union Nationale, les discours et les proclamations restent timides et mous, presque « légumiques ». On n’y sent rien qui soit vraiment insurrectionnel ou qui soit  orienté vers l’insurrection. Par exemple:

–          Quand le 25 janvier Monsieur André Mba Obame se proclame président de la République, il cite Omar Bongo Ondimba comme l’un des pères fondateurs de la nation, c’est-à-dire l’un de ceux qui ont légué au Gabon  « l’équilibre des fondamentaux qui font l’unité » du pays, « construites aux prix d’efforts, de sacrifices et de consensus pendant 50 ans ». Ah bon !?? C’est presque scandaleux, voire insultant pour les Gabonais de voir quelqu’un qui veut défaire Ali Bongo mettre le père de son ennemi sur le même pied d’égalité que des hommes d’honneurs comme Léon MBA MINKO, Jean Hilaire AUBAME, Émile ISSEMBÉ, Paul INDJENDJET-GONDJOUT, Georges DAMAS ALEKA, René Paul SOUSATTE, Pierre Louis AGONDJO OKAWÉ, Jean-Pierre NZOGHE NGUEMAH, BOUKA-BU-NZIENGUI, etc. Omar Bongo, un homme qui a enseigné des valeurs républicaines aux Gabonais ! Où ça ??? Omar Bongo, un homme qui a enseigné l’effort, le sacrifice et le consensus aux Gabonais et construit l’unité nationale ! Où ça ???  Voilà le type de messages contradictoires et contre-productifs qui restent en travers de la gorge des Gabonais, et qui font parfois douter de la sincérité de gens comme André Mba Obame. Ce genre de discours bongoïstes a tendance, hélas, à semer la confusion dans les esprits des Gabonais, qui deviennent par la suite réticents et méfiants. On ne peut pas vouloir chasser Ali Bongo du pouvoir et continuer à présenter Omar Bongo, son père dictateur, comme un démocrate et un homme de valeurs dont l’héritage, pourtant, est à l’origine de tous les malheurs politiques, sociaux et économiques que le Gabon connaît actuellement!

–          Quand le 29 janvier, Zacharie Myboto, Président de l’Union Nationale, lance un communiqué à ses militants toujours en attente de mots d’ordre, c’est pour leur dire de se calmer et de vaquer tranquillement à leurs occupations. On se serait pourtant attendu à des appels à la désobéissance civile (quand on est dans l’esprit insurrectionnel), et non des appels invitant les militants à éviter les provocations alors même que ce sont ces provocations qui doivent être recherchées en vue du déclenchement et de l’explosion de l’insurrection. Ne parlons même pas des communiqués « légumiques » de l’Union Nationale, à l’instar de celui du 31 janvier, qui sont si mous qu’ils ressemblent plus à des appels au calme qu’à des mots d’ordre insurrectionnels.

–          Quand enfin, le 1er février, l’un des vice-présidents de l’Union Nationale, Casimir Oyé Mba, écrit dans l’Union et intervient à la RTG pour appeler le régime au dialogue, on a du mal à croire que ce soit là l’un des leaders qui sont supposés avoir lancé un mouvement insurrectionnel. Logiquement, quand on nomme un gouvernement parallèle, on n’est plus supposé reconnaître le gouvernement en place. Les appels au dialogue, dans ce cas, deviennent contradictoires. On doit plutôt, dans des cas comme celui-là, lancer un discours incendiaire demandant au président illégitime de partir ou de souffrir les conséquences. Non ?

Je pourrais citer de nombreux autres exemples de ce type qui auraient tendance à semer le doute sur la volonté des leaders de l’Union Nationale à aller jusqu’au bout de la logique insurrectionnelle qu’ils ont semblé vouloir initier.

Ce qui se dessine ici c’est une configuration bizarre par laquelle les leaders qui ont initié l’insurrection, plutôt que de passer le temps à consolider l’autorité de leur gouvernement insurrectionnel, se sont rangés dans la passivité, attendant du peuple qu’il leur produise lui-même, sans mot d’ordre, une révolution à la tunisienne. Ceci me rappelle quelque peu ma rencontre de septembre 2009 avec Mba Obame quand je lui demandais ce qui avait été prévu comme plan B (que je voulais insurrectionnel), et qu’il me répondait qu’il n’était pas pour des actions violentes parce qu’il faisait confiance à la Cour constitutionnelle qui, selon lui, allait dire le droit. Et de me dire aussi que si des Gabonais voulaient eux-mêmes prendre l’initiative d’actions indépendantes, ils pouvaient le faire, mais lui ne voulait pas associer son nom ni être associé à ces violences. C’est un peu la même configuration que je vois actuellement, c’est-à-dire des leaders qui veulent que le peuple se soulève, mais qui ne veulent pas du tout assumer la responsabilité de ces soulèvements.

Evidemment, mon analyse ici n’est basée que sur mes perceptions des éléments dont j’ai la visibilité. Je supposerais que Monsieur Mba Obame étant adulte, il sait exactement ce qu’il fait et qu’il y a un moment où il plongera pleinement dans une approche véritablement insurrectionnelle débarrassée de toutes les ambiguïtés et contradictions ici notées.

Mais si j’ai un conseil de patriote à donner à Monsieur Mba Obame et ses partisans, ce conseil est le suivant:

1)      Ne confondez pas les contextes d’insurrections spontanées avec les contextes d’insurrections de leaders. Vu que c’est le leadership de l’UN qui a initié une approche insurrectionnelle, il ne faut pas s’attendre à une insurrection spontanée et miraculeuse du peuple. Le type d’insurrection que vous avez commencée demande du forcing et du tonus politique de la part des leaders eux-mêmes pour pousser les Gabonais à la révolte, si tel est évidemment votre intention. Vous ne pouvez donc pas attendre des Gabonais qu’ils se soulèvent tous seuls sans mot d’ordre ni clarté au niveau du message insurrectionnel. Vous devez vous impliquer directement et fermement pour diligenter vous-mêmes cette insurrection, sinon elle échouera. Vous devez assumer directement votre acte et non le laisser à l’aléatoire d’un peuple auquel vous n’avez pas su communiquer le bien-fondé d’une insurrection, un an et demi trop tard.

2)      Il faut immédiatement nationaliser le discours et la finalité : il faut se départir d’une perspective spécifiquement liée à l’UN et à Mba Obame  et adopter une attitude qui met en avant la nécessité de débarrasser immédiatement le Gabon des Bongo, ce qui ne peut être fait par l’UN et Mba Obame tous seuls, mais par tous les Gabonais. Cela suppose la formation d’une plus grande coalition de Gabonais de tous bords ethniques, provinciaux, etc., autour de cette nécessité. Le combat doit devenir un combat national et non un combat de, ou pour, Mba Obame et l’UN.

3)      Le discours insurrectionnel doit rapidement prendre le dessus sur le discours « responsable » et modéré actuel qui ne cadre pas du tout avec l’acte de formation d’un gouvernement parallèle. S’il faut appeler un chat un chat, il faut le faire. S’il faut vilipender quelqu’un, y compris Omar Bongo, il faut le faire. Quand on s’autoproclame président de la République et qu’on nomme un gouvernement parallèle, on assume la logique jusqu’au bout. Les  Gabonais ne doivent plus voir les leaders de l’UN tenir des discours conciliateurs ni contradictoires. C’est soit vous exigez le départ immédiat d’Ali Bongo et vous vous activez à provoquer ce départ dans les meilleurs délais, soit vous laissez tomber. Le peuple sait détecter les ambiguïtés. Il ne se soulèvera pas si ces ambiguïtés persistent.

4)      Mba Obame doit immédiatement sortir des bureaux du PNUD et aller assumer la « présidence » qu’il s’est octroyée. C’est hautement antinomique de se proclamer président de la République et aller demander ensuite à l’ONU de venir libérer le Gabon. Le fait de se proclamer président insurrectionnel veut dire qu’on doit assumer directement cette responsabilité soi-même et on doit se mettre soi-même en avant du combat. Sinon à quoi sert un gouvernement parallèle ?  Sortir du PNUD est obligatoire car le PNUD ne viendra jamais décider à la place des Gabonais. C’est aux Gabonais de libérer le Gabon, pas à l’ONU. En réalité, l’ONU ne pourra intervenir dans le cas du Gabon que si, effectivement, il y règne une situation de chaos tendant à rendre ingouvernable le pays. Soit, donc, vous êtes prêts à assumer cette responsabilité en organisant vous-mêmes cette ingouvernabilité et en appelant le peuple à y contribuer, soit vous abandonnez. L’insurrection ne marchera pas au Gabon sans mots d’ordre clairs de la part des leaders qui ont initié cette insurrection.

5)      Clarifiez vos intentions : que voulez-vous vraiment ? Le départ immédiat d’Ali Bongo ou le partage du pouvoir avec Ali Bongo ? Les interventions de Casimir Oyé Mba, vice-président de l’Union Nationale, appelant au dialogue avec le pouvoir, ne sont pas de nature à rassurer les Gabonais sur votre désir ou détermination à causer une insurrection susceptible de chasser Ali Bongo du pouvoir, tout de suite. Elles sont plutôt précurseurs de compromissions de partage de pouvoir sur le dos des Gabonais. Et cela, les Gabonais le détectent tout de suite.

6)      Identifiez clairement les trois ennemis du peuple que sont Ali Bongo, Madeleine Mborantsuo et Rose Rogombé et dirigez la rage du peuple vers ces monstres. La vindicte populaire doit les viser personnellement et vous devez être capable d’articuler clairement, pour le peuple, ce que vous attendez de lui par rapport à ces trois animaux. Les trois monstres en question doivent être diabolisés à outrance et ciblés. Le peuple doit les rechercher, les pister et les mettre hors d’état de nuire. Mais le peuple ne le fera pas sans mot d’ordre clair du « président » insurgé.

7)      Plutôt que d’attendre d’Ali Bongo qu’il cède le pouvoir par le miracle de la grâce de la vierge Marie, et plutôt que de tenir des discours tendant à demander aux militants d’éviter la confrontation ou les provocations, il faut plutôt encourager ouvertement et directement les provocations et les confrontations, car il faut, en réalité, pousser Ali Bongo à la violence pour démontrer non seulement la nature violente et dictatoriale de son régime, mais aussi le confronter à la réalité d’un pays devenu ingouvernable, donc un pays qui lui échappe. Ce n’est pas la peine de vous réfugier derrière de faux discours de responsabilité. Cela ne marche plus auprès des Gabonais. C’est soit vous assumez, soit vous laissez tomber. A ce titre, seules des stratégies visant à établir l’ingouvernabilité au Gabon seront à même de mettre Ali Bongo et la communauté internationale (dont les Français) devant le fait accompli de l’inviolable désir des Gabonais de voir Ali Bongo partir immédiatement. 

Autrement dit, donc, je ne vois pas comment le BDP-Gabon Nouveau, et encore moins les Gabonais, pourraient activement porter appui aux actions initiées par Mba Obame quand l’action de Mba Obame manque cruellement de lisibilité, d’organisation et de sens de l’engagement, c’est-à-dire un engagement réellement insurrectionnel. Pire encore, je ne vois pas comment des Gabonais pourraient valablement se sacrifier pour la cause quand la personne qui a déclenché cette cause va elle-même se terrer dans les bureaux du PNUD, laissant le peuple dans le flou le plus total. Ces tergiversations font que, même quand on soutient moralement une action comme celle de Mba Obame, les marges de manœuvres n’existent réellement pas. Il en découle que l’action de Mba Oabme n’est ni préparée, ni coordonnée, ni menée d’une manière qui montrât qu’il a vraiment une action réellement insurrectionnelle en tête.

La preuve en est que mes informations font état du fait que des manipulations diverses ont conduit certaines personnes à se présenter à Mba Obame et à ses amis comme des membres du BDP envoyés officiellement par le BDP, alors même qu’aucune communication directe n’existe entre la direction du BDP et Mba Obame. Jusqu’à présent, le BDP attendait une réponse de l’UN par rapport à son appel à sommet du 25 décembre.

Mais quelle n’a pas été notre surprise d’apprendre que Mba Obame avait en fait entrepris de contacter individuellement des membres du BDP au Gabon et dans la diaspora à notre insu pour les induire à s’engager auprès de l’UN dans des actions insurrectionnelles, et ceci sans passer par un protocole d’accord avec la direction du BDP. Pire, nous avons découvert que ce n’est finalement que sur ces membres présumés du BDP que reposerait toute la stratégie insurrectionnelle de Monsieur Mba Obame. C’est léger. Qu’a préparé Mba Obame de son côté pour alimenter sa propre insurrection ?

Ce que cela nous a montré, finalement, c’est que si c’est sur des éléments du petit BDP que nous sommes que Monsieur Mba Obame compte pour sa révolution bâclée,  cela montre qu’il n’a rien préparé du tout pour appuyer son insurrection. Pire, ce sont des membres du BDP qui doivent devenir sa chair à canon alors que lui-même se terre dans les bureaux du PNUD. C’est de l’irresponsabilité.

Je donne donc ici un mot d’ordre clair et direct aux membres du BDP-Gabon Nouveau où qu’ils soient :

1)      Aucun membre du BDP ne se lancera dans quelque action insurrectionnelle que ce soit tant que Mba Obame restera terré au PNUD. Ceux qui le feront sans attendre le mot d’ordre de la direction du BDP encourront l’exclusion du mouvement. Le jour où Mba Obame sortira des bureaux du PNUD pour assumer publiquement son acte, le BDP pourra s’engager, et selon des conditions bien spécifiques. Mais le BDP ne laissera pas ses membres devenir la chair à canon de Monsieur Mba Obame sans savoir les tenants et les aboutissants de l’action de Mba Obame. On ne soutient pas un « président de la République » caché volontairement au PNUD alors que sa vie n’était pas menacée. Et même si elle l’était, il faut parfois savoir forcer votre adversaire à la réalité de devoir accomplir son forfait ou reculer. Soit Mba Obame assume son statut de président autoproclamé en allant au combat, soit il laisse tomber.

2)      Aucun membre du BDP ne se lancera dans l’insurrection initiée par Mba Obame tant que Mba Obame n’aura pas dit publiquement qu’il assumera directement les conséquences de ce qui va arriver. S’il y a des morts, il assumera, s’il y a de la casse, il assumera. Tant qu’il se défilera personnellement en laissant les gens dans le flou et en évitant d’endosser directement  les conséquences de l’insurrection, l’on doit comprendre qu’il ne sait même pas lui-même ce qu’on appelle une insurrection visant à démonter un régime, à moins que ce soit une fourberie de plus au profit de son frère Ali Bongo.

3)      Aucun membre du BDP-Gabon Nouveau ne s’engagera si Mba Obame n’est pas prêt à intégrer dans son discours des mots durs et incendiaires qui auraient pour but de mobiliser les Gabonais pour une vraie insurrection. Par exemple, un bon point de départ serait de désigner immédiatement et clairement Ali Bongo, Madeleine Moborantsuo et Rose Rogombé comme les trois cibles de la rage populaire, c’est-à-dire les ennemis que les Gabonais doivent rechercher avec rage pour une décapitation immédiate de régime. Le BDP est prêt, s’il le faut, à écrire les discours qui doivent être prononcés pour provoquer cette phase de décapitation, y compris définir les étapes suivantes de la lutte, mais uniquement si Mba Obame et les leaders de l’UN sont sincères avec la notion d’insurrection.

Vu que le BDP-Gabon Nouveau a passé tout son temps depuis 12 ans à imaginer, justement, les contours d’une insurrection capable de défaire le régime des Bongo, le BDP ne s’engagera pas dans les approximations et les faux semblants actuels qui risquent, encore une fois, de tuer les espoirs de libération du peuple gabonais. Ce que nous disons donc est que Monsieur Mba Obame et tous les leaders de l’UN doivent publiquement assumer leur acte et le BDP tout comme le reste des Gabonais suivront et s’organiseront en connaissance de cause. Si Mba Obame et l’UN veulent une vraie insurrection, qu’ils arrêtent de passer derrière le dos de la direction du BDP à vouloir engager des membres du BDP dans une lutte pour laquelle le BDP est pourtant prêt à s’engager ouvertement. C’est inutile d’essayer de manipuler ou d’essayer de contourner la direction du BDP vu que le BDP est prêt à s’engager dans toute lutte qui se veut réellement insurrectionnelle. Autrement dit, nous sommes prêts à rattraper les improvisations et les erreurs de Mba Obame et de son groupe, et donner un peu plus de chance à ce qui a été initié. Mais pour rattraper ces improvisations, il faut que Mba Obame et l’UN s’engagent à faire exactement ce que le BDP leur dira et à suivre les étapes qui leur seront commandées. Ce n’est qu’à ce prix qu’ils montreront qu’ils sont prêts pour une vraie insurrection, pas les approximations. Une insurrection a un prix. Il faut accepter de payer ce prix ou renoncer si on n’est pas capable.

Mais, encore une fois, le BDP refuse de participer à une révolution où le leader qui en est la cause va se terrer volontairement dans les bureaux du PNUD, laissant les Gabonais se débrouiller dans le désordre et dans tous les sens pour faire réussir une insurrection qu’ils n’ont pas déclenchée de manière spontanée. Pourtant, Dieu seul sait si les Gabonais sont prêts pour une véritable insurrection !

Le BDP croit tout simplement que ce n’est pas des bureaux du PNUD que Mba Obame réussira l’insurrection. Même en son temps, Mba Abessole n’avait pas eu à aller se réfugier au PNUD. Il avait assumé son acte en restant au quartier comme tous les Gabonais. Nous tenons à faire comprendre à tous que ce n’est pas l’ONU qui libérera le Gabon, mais les Gabonais eux-mêmes. Mba Obame doit donc sortir des locaux du PNUD pour assumer son insurrection s’il veut que les Gabonais suivent. Je demande d’ailleurs aux Gabonais qui veulent le succès de cette insurrection de se mobiliser pour aller sortir Mba Obame des bureaux du PNUD et l’obliger à venir assumer son acte au quartier en compagnie des Gabonais.

En 2009, on a fait aux Gabonais le coup de la grève de la faim passée à Medouneu patte de porc-épic dans la main droite et manioc dans la main gauche. En 2011, c’est le coup du PNUD qui viendrait apporter des réponses aux problèmes gabonais en lieu et place du président insurgé ! Il faut arrêter avec ce genre de fourberies. Cela ne fait pas sérieux.

Une insurrection ne s’improvise pas. Nous attendons.

Dr. Daniel Mengara
Président

Mouvement « Bongo Doit Partir »
P.O. Box 3216 TCB
West Orange, NJ 07052, USA
Tél./Fax : 973-447-9763

Exprimez-vous!

  1. Vraiment, je suis decu de MENGARA dans sa vision pour un Gabon ébranlé par la guerre. Une fois mort sur la route, pourai je bénéficier du développement de mon pays? Or toi MENGARA(aux USA), la famille d’AMO (femme+enfants sont à Paris, je les ai vu la semaine dernière), et AMO et compagnie (au PNUD e exil) seront encore vivant. Et vous vous retrouverez avec Ali pour faire la paix après 1an et manger sur la même table, puis enterrer vos morts(les moutons ki vous auront suivi et les innoncents). Arretez vos conneries, le gabonais veut avancer loin d’ABO et AMO. Un jour, DIEU ki donne le pouvoir (me, te) le donnera s’il nous trouve digne. JONAS SAVIMBI n’est il pas mort, et l’ANGOLA en paix? OMAR BONGO n’est il pas mort? Si vous en avez assez de vivre, immolez vous, mais n’envoyez pas les autres mourrir pendant ke vous tous attendez la fin pour sortir manger. En Cote d’Ivoire, BAGBO mange bien, OUATARA de même, mais le peuple souffre à cause des deux. Kelle injustice!!!!!

  2. toi mm t fous quoi MENGARA!descends au gabon et assume tes idees!t fais tn long discourt la pour rien!on en as eu pendant plus de 40! viens et agis au lieu d’ecrire des longs discourts

  3. Mr mengara pensait qu’AMO viendrait lui demander des conseils pour mener son action et il n’en a rien été. depuis que mengara promet l’insurection, c’est quand AMO fait son mouvement qu’il veut critiquer alors que depuis là, on attend sa fameuse insurrection. lui qui est si bien preparer et outillé, pourquoi depuis de années, il ne rentre pas en action? AMO sort du PDG, lui qui est opposant depuis, ou sont ses oeuvres? la jalousie c’est pas bon mes freres.

  4. Docteur Mengara, votre analyse est juste, mais où en est le MAMBA? la critique est facile, surtout lorsqu’il s’agit des autres, mais nous n’avons pas en mémoire une seule tentative du BDP. Au lieu de critiquer, associez vous aux autres et matérialisez des actions d’envergures. Considérons simplement que Mba Obame est le fer de lance, mais les autres forces doivent maintenant assurer le relais et le peuple vous suivra.

  5. Tres bonne analyse du Dr Mengara .

    Tout ce que vous avez dit est claire ,coherent et vrai . Dieu le sait.

    J’ai retenu 2 phrases qui me font rire tellement ,Mengara est au USA mais il garde toujours le ton de chez nous a minvoul et j’en suis fier . Il dit les verites a travers l’humour :

    Les morceaux choisis sont:

    : » l’une des conditions de cette purification était l’abandon du bongoïsme, chose que Monsieur Mba Obame n’a jamais pu faire puisqu’il continue à avoir positivement Omar Bongo
    à la bouche comme une femme amoureuse; c’est désastreux

    Je demande d’ailleurs aux Gabonais qui veulent le succès de cette insurrection de se mobiliser pour aller sortir Mba Obame des bureaux du PNUD et l’obliger
    à venir assumer son acte au quartier en compagnie des Gabonais.  »

    Hahaha
    Mengara c’est moi ton frere depuis l’asie

  6. Je trouve le message très pertinent.
    Effectivement, nous ne sommes pas au niveau des autres peuples africains tel que le cote d’ivoire, la tunisie ou l’egypte !

    Je caracterise le comportement des gabonais d’idolents !

    On ne peut pas demander une révolution et être caché au PNUD…..

  7. n’importe quoi ce que le zima vient de dire. Les exemples sont mal pris pour une comparaison. D’autre part Mengara je finis par me demander qu’est ce qui prime le plus, un Gabon meilleur ou le départ de Bongo pour le pouvoir? Déjà je suis confus, dans les articles du 28 Janvier, Mengara soutenait clairement l’UN et AMO et aujourd’hui il vient dire qu’il le soutient pas ou que c’est un soutien sous réserve. Peut être que c’est moi lis mal, va savoir. Bref!
    Je suis, mais repentance ou pas repentance, j’estime inconcevable de soutenir un pure produit du système qui veut me faire croire que comme par hasard il vient maintenant avec de bonnes intentions. C’est peut être idiot mais je me pose une interrogation; et si à la place de Ali ce fut AMO que le PDG avait choisi comme candidat à la présidentielle de 2009, est ce qu’il fairait tout ce tapage sur sur les agissements pervers du PDG et du pouvoir en place? J’en suis pas si sur. Mais je me trompe surement, et ce n’était qu’un « si ».
    Tout cela pour dire que pour ma part AMO manque atrocement de crédibilité dans le fond et dans la forme. Et que le BDP envisage même de soutenir ce « distracteur » sème en moi un petit doute. Le plus important est il que l’on se batte pour un Gabon meilleur ou que l’on se batte pour le départ de Bongo quitte à hisser au sommet du pouvoir un serpent à la place du serpent actuel? Mengara lui même l’a précisé, il est prèt à soutenir un quelconque mouvement de révolution d’où qu’il vienne.
    Moi je pardonne mais je n’oublie pas, et de ce fait j’ai dû mal à ignorer le passé d’AMO. Mais ce n’est que moi

  8. Votre remarque est bizarre. Comment voulez-vous que dans un article sur Mba Obame et adressé à Mba Obame, on ne trouve le nom de Mba Obame 100 fois? Remarque puérile pour un « Docteur ». Ce dr. Zima est nul.

  9. Nous ne connaissons pas de Dr. Zima au BDP. En qualité de quoi parlez-vous du droit du Dr. à entrainer le BDP dans sa haine personnelle de Mba Obame? D’abord, où voyez-vous la haine? Le Dr. a toujours exprimé la vérite sur tout le monde. Il l’a fait avec Mba Abessole, Myboto, Mamboundou. Pourquoi ne le ferait-il pas sur Mba Obame? Vous etes des fanatiques. Heureusement encore qu’il y a des gens comme le Dr. qui savent mettre les points sur les « I » et dire la vérité qui s’impose. Vous voulez tromper les gens et entrainer les Gabonais dans des histoires qui n’ont pas de sens. Votre chef est enfermé au PNUD et vous nous parlez de quoi là?

  10. Je ne peux m’empecher de constater que le Dr. Mengara a finalement raison. Voici un exemple du fanatisme des gens de Mba Obame dont il parle dans son message. Ce gars de Dr. Zima je ne sais quoi voit la haine dans le message du Dr., qui est pourtant plein de propositions. On voit que la vérité que dit le Dr. Mengara blesse ce fanatique et il est incapable de raisonner. Vous prenez effectivement les Gabonais pour des moutons. C’est quoi cette histoire de se battre et poser les questions après? vous vous croyez où? le dr. vous a posé des questions simples, réfléchies, raisonnées. Répondez à ces questions au lieu de tourner autour du pot. Je ne vois pas la haine dont vous parlez dans ce message du dr. qui me semble bien raisonné et qui pose les vrais problèmes. Le drn n’est pas un homme politique comme Mba Obame. Le Dr. est un activiste. Si Mba Obame en tant que homme politique commence une révolution, qu’est-ce qu’on a à foutre qu’il soit au Gabon et que le Dr soit aux USA? Mba Obame doit assumer comme le dr. dit au lieu de s’amuser avec les Gabonais.

  11. C’est triste de vous lire. C’est long, indigeste et haineux. Vous citez plus de cent fois Mba Obame et vous vous en prenez à l’UN. Vous avez besoin d’une psychanalyse pour vous libérer. Vous avez sûrement des pb personnels avec Mba Obame, mais choisissez une autre tribune pour cela (surtout n’embarquez pas le BDP dans votre combat personnel). Il est au PNUD et vous vous êtes un « cyber-opposant » qui passe son temps à pérorer sur le net. AMO est au PNUD, mais il a le mérite d’être au Gabon. Vous voulez le pousser à sortir dans quel intérêt? C’est peut-être la mission que vous ont confié vos alliés du PDG pour en finir avec lui.
    A propos, d’où écrivez-vous? De Minvoul? D’Akébé? De Bongoville? De Mouila?…
    Lisez la bible et vous verrez que parmi les disciples de Jésus, il n’y avait pas que des saints. Prenez Barabas, toujours dans la Sainte Bible, ce voyou qui est cricifié en même temps que Jésus et à qui Jésus promet le Royaume de son Père par ce qu’il a reconnu ses fautes. La chrétienneté d’aujourd’hui doit beaucoup à la reconversion de Roi et d’Empereurs (aux trajectoires jonchées de cadavres) au christianisme. Chacun d’entre nous mérite une dernière chance.
    Vous manquez cruellement de la culture de la libération.
    Au lieu d’être soupçonneux, vous gagneriez à proposer des pistes (si toutefois vous en avez) pour réussir la lutte. Mba Obame ne peut pas avoir toute la solution au problème du Gabon. C’est un humain (j’allais dire heuresement). Un proverbe dit « Si tu trouves ton frère en train de se battre, bats-toi d’abord à ses côtés et seulement après tu lui demanderas pourquoi il se battait ». Par frère j’attends ici quelqu’un qui travaille ou qui dit travailler pour la même cause que vous.
    Moi je continue à croire que vous avez aussi une part, si petite soit-elle, de la vérité dans ce combat. Si vous vous libérez de votre haine de AMO, vous pourrez apporter quelque chose à notre combat commun.
    Pour terminer, je vous laisse réflechir à ceci: si un jour, en traversant un pont, votre enfant tombe dans un fleuve et que pour le sauver, un bandit de grand chemin, assasin connu, mais bon nageur se propose de plonger. Lui demanderiez vous de laisser mourir votre enfant parce qu’il a un casier judiciaire?
    J’espère qu’un jour, le Seigneur nous permettra de rire de ces moments de souffrance.
    Que Dieu vous garde et qu’il protège le Gabon.
    Fraternellement.

    Dr. Zima-Ebeyard Minault.

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