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Les insurgés libyens annoncent avoir repris la ville disputée de Misrata

De Karin Laub et Maggie Michael, The Associated Press

TRIPOLI, Libye — D’intenses combats avaient toujours lieu dans la ville libyenne de Misrata, faisant 24 tués samedi, alors que les forces de Mouammar Kadhafi cédaient davantage de terrain au sein de la troisième plus importante ville du pays.

Les États-Unis ont indiqué que leur première attaque à l’aide d’un drone Predator dans le pays avait permis de détruire un lance-roquettes gouvernemental qui menaçait les habitants de cette ville de l’ouest libyen.

Khaled Kaim, vice-ministre des Affaires étrangères de la Libye, a annoncé que les troupes avaient mis un terme aux opérations à Misrata, afin de permettre la tenue de négociations entre des tribus et les rebelles.

Des centaines de personnes ont été tuées dans la ville, qui est encore aux mains des rebelles, au cours de deux mois de siège gouvernemental appuyé par des chars, des mortiers et des tireurs embusqués.

Vendredi soir, le régime a fait savoir qu’il retirait ses forces militaires et permettait aux membres armés des tribus de poursuivre le combat.

L’opposition a cependant fait part de son scepticisme envers cette affirmation, déclarant qu’elle doutait que les troupes de Kadhafi se retirent complètement.

Selon Safi Eddin al-Montaser, un porte-parole rebelle à Misrata, les forces de Kadhafi se retiraient, mais néanmoins ajouté que les gens demeuraient nerveux car ils ignorent la prochaine étape des forces gouvernementales.

Jalal el-Gallal, un porte-parole pour le conseil rebelle dans le bastion de Benghazi, a dit douter d’un retrait total des forces gouvernementales de Misrata. Il a affirmé que les rebelles contrôlaient fermement la ville.

Misrata, le seul emplacement rebelle d’importance dans l’ouest de la Libye, est devenu le champ de bataille le plus dramatique de la révolte libyenne, qui a débuté en février après que des protestations similaires, en Tunisie et en Égypte, aient débouté leurs leaders respectifs. Les combats ailleurs sont arrivés à l’équilibre, même avec les frappes aériennes de l’OTAN qui ont débuté le mois dernier.

Les résidants ont fait état de combats intenses, de bombardements et d’explosions dans l’est et le sud de Misrata et des médecins ont déclaré que la journée était l’une des plus sanglantes depuis plusieurs semaines.

Au moins 24 personnes ont été tuées et 75 blessées, plusieurs grièvement, a dit un docteur d’un hôpital de Misrata qui a tenu à n’être identifié que par son prénom, par crainte de représailles gouvernementales.

Il a expliqué que des responsables de l’hôpital, craignant une attaque importante samedi, avaient fait déplacer certains patients la veille pour faire plus de place aux victimes.

Les insurgés, a expliqué un combattant qui a requis l’anonymat, ont réussi à déloger les pro-Kadhafi occupant plusieurs immeubles du centre de Misrata. L’un de ces immeubles de sept étages était utilisé par des tireurs embusqués.

La situation était calme dans la plus grande partie de Misrata, selon l’insurrection. Les seuls combats, samedi, ont eu lieu à la périphérie est de la ville de 300 000 habitants, où les insurgés affrontaient des élément pro-Kadhafi.

Vendredi, Khaled Kaim a expliqué que les chefs de clans tribaux avaient lancé un ultimatum à l’armée, lui demander de s’écarter si elle ne parvenait pas à reprendre le contrôle de Misrata.

«Nous allons laisser les tribus autour de Misrata et la population de Misrata gérer la situation à Misrata», avait-il dit à la presse, ajoutant que les chefs tribaux affronteraient les insurgés si ces derniers ne se rendaient pas.

«Tout ça, c’est pour gagner du temps», estimait samedi un combattant de l’insurrection en disant s’attendre à de nouvelles attaques.

À Tripoli, deux missiles apparemment tirés par des avions de l’Alliance atlantique sont tombés tôt samedi matin près du complexe résidentiel de Mouammar Kadhafi, dans le centre de Tripoli, sans faire de blessés.

Les journalistes ont été conduits sur un terrain à proximité du complexe de Bab Azizia, où on leur a montré deux cratères, apparemment laissés par les missiles qui avaient percé le béton armé pour exposer ce qui ressemblait à une structure de bunker. Une vingtaine de partisans du guide libyen sont arrivés, agitant des drapeaux en soutien à Mouammar Kadhafi.

Jeudi, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, avait révélé que le président Barack Obama avait approuvé l’utilisation de ces avions sans pilote pour améliorer la précision des frappes contre les forces fidèles à Mouammar Kadhafi en Libye.

Jusque-là, ces drones Predator n’avaient été utilisés en Libye que pour des missions de surveillance. Ces appareils évoluant à basse altitude ont déjà été employés en Afghanistan pour des missions de combats en zone urbaine et pour le bombardement de militants islamistes.

Dans l’est de la Libye, un commandant de l’insurrection libyenne, le colonel Hamid Hassy, a rapporté de son côté que l’aviation de l’OTAN avait détruit 26 véhicules transportant des forces pro-Kadhafi non loin de la ville disputée d’Ajdabiya.

Mais peu de combats étaient signalés entre les forces fidèles au dirigeant libyen et celles de l’insurrection. Depuis des semaines, le front dans l’Est est figé entre la ville pétrolière de Brega et celle d’Ajdabiya le long de la côte.

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