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Appel du 13 juillet 2011 : Le peuple gabonais face à la problématique des élections truquées depuis 1990

Par Jean Aimé MOUKETOU, Halifax Canada, Paris France.
« Quiconque applaudira le roi sera bastonné (…) »
(Assemblée française 1791)

Joël Mbiamany-N’tchoreret, universitaire gabonais[1] a publié ce mardi 12 juillet 2011, un article intitulé « Il faut empêcher la tenue des élections législatives sans garanties de transparence ». S’agit-il là d’un cri de désespoir qu’il lance ou bien, dit-il simplement tout haut ce que 95% des Gabonaises et Gabonais pensent tout bas ?

Face au Parti démocratique gabonais (PDG), un véritable parti-Etat anti-démocratique, à une élite dirigeante en faillite et aux pseudo-leaders de l’opposition « alimentaire » irresponsables, irrémédiablement corrompus, ultra destructifs, prédateurs des caisses de l’État, moribonds pour la plupart, déviants, sorciers et adeptes d’un ésotérisme syncrétique totalement biaisé, spécialistes des élections arrangées ou truquées, que doivent faire le peuple gabonais, la Diaspora gabonaise ? Que doit faire le peuple gabonais pour que la démocratie soit en marche ? La liberté est-elle garantie au Gabon ?

Après la période d’une presque monarchie absolue, entre 1967 et 1989 marquée par le règne du despote Albert-Bernard BONGO (feu président Omar Bongo-Ondimba, paix à son âme), la Conférence nationale de 1990 a eu pour conséquence majeure la réouverture du multipartisme et de grandes réformes à l’instar de la nouvelle Constitution adoptée en mars 1991, les droits du citoyen gabonais notamment le droit de vote et celui de participer à la vie politique en élisant des représentants ou en étant élu lui-même, un Conseil national de la démocratie garantissant ces droits, un conseil économique et social et un système judiciaire indépendant.

Cette conférence nationale n’a guère changé la situation politique dans notre pays. En effet, une crise morale, économique et sociale traverse le Gabon. Aucun homme politique n’incarne les valeurs qui sont en faillite dans le pays. Les différentes élections de 1990, 1991, 1993, 1996-1997, 1998, 2005 et 2009 n’ont pas permis de valider des élections libres, honnêtes et crédibles. Elles n’ont pas laissé présager une issue politique alternative et heureuse pour le peuple gabonais. Ces processus électoraux ont tous abouti à des jours d’humiliation du peuple gabonais, et au désordre. Le parti-Etat PDG et sa pseudo-opposition ont instauré une véritable tontine politique. La quasi-totalité des députés, sénateurs, maires des communes appartiennent à la bourgeoisie affranchie du PDG et à ce qui lui tient lieu d’opposition.

Au Gabon, depuis 1990, il n’y a pas à proprement parler de partis politiques et même aujourd’hui, deux groupes d’associations de personnages très dangereux pour l’avenir du pays, « des hommes politiques inassouvis, assoiffés de pouvoir, des hommes politiques qui trahissent » le peuple gabonais et surtout des valets de la Françafrique, « pillent, humilient » le Gabon et « déciment sa souveraineté ». Comme l’a affirmél’ancien brésilien président Luiz Inácio Lula da Silva au 17e sommet de l’Union africaine, ils n’ont aucun « sens de la responsabilité, de l’humilité, de la dignité » (…).

Le peuple gabonais est en face d’une classe politique vieillissante avec des idées surannées. Plus de 20 milliards de CFA ont été détournés dans les régies financières pendant la confusion autour de la mort du président Omar Bongo-Ondimba entre avril et juin 2009.Guy Nzouba-Ndama, avoir détourné 7 milliards 920 millions de CFA est toujours président de l’Assemblée nationale gabonaise composés de 120 députés. C’est la République gabonaise de l’impunité totale, une République bananière. Des milliards de CFA sont versés annuellement aux partis politiques, pour la plupart de véritables entreprises ou petites et moyennes entreprises contrôlées par des familles ou des groupes de copains qui ne participent pas à l’enracinement de la démocratie et à la connexion du Gabon sur la voie de l’industrialisation. Ces entreprises et petites moyennes entreprises politiques sont connues au Gabon et tournent leurs activités vers des élections arrangées ou truquées. Grâce à des détournements importants et une omniprésence du parti-Etat PDG, le Gabon a développé une forte industrie des pillages des caisses de l’Etat de 1967 à nos jours. Elle est surtout performante dans l’industrie d’achat d’automobiles, la construction des villas luxueuses, l’achat des consciences, l’empoisonnement ou l’emprisonnement des cadres opposants au régime mafioso, la délation, l’infiltration des leaders de la Diasporas (Dr Daniel Mengara, Pr. Bruno Ella-Nguema, Dr Bruno Ben Moubamba, Joël Mbiamany-N’tchoreret (…), la délinquance politique, le lancement des projets de développement mirages,…

In fine, face à cette situation, le peuple gabonais doit :

1. Comprendre qu’aucune alternance n’est possible avec l’élite politique délinquante et mafieuse au pouvoir depuis 1967 et la pseudo-opposition qui encouragent tous deux l’enracinement de la monarchie et l’organisation des élections truquées. Le PDG doit se mettre maintenant en jachère pour se ressourcer. Le moment est venu pour que le peuple gabonais blâme et chasse ces dirigeants qu’il ne contrôle pas. Nous savons qu’ils travaillent tout simplement pour la Françafrique et leurs familles.

2. Comprendre qu’il est impossible d’atteindre à une alternance politique avec le parti-Etat PDG qui est allergique à la démocratie.

3. Empêcher par tous les moyens l’organisation d’élection sans la démission de l’actuelle présidente de la Cour constitutionnelle, la dissolution de l’Assemblée nationale et du Sénat. Les députés et les Sénateurs actuels ne sont pas l’émanation du peuple gabonais ; ils ont tous été élus à la suite des falsifications des résultats électoraux dans les bureaux de vote, les commissions électorales, au ministère de l’intérieur.

4. Lancer un mandat d’arrêt contre tous ceux qui ont pillé les budgets des ministères et des directions publiques entre 1967 et 2011;

5. Libérer tous les prisonniers politiques notamment le général Ntumpa Lebani

6. Créer un recensement fiable de la population gabonaise et des étrangers vivant au Gabon ;

7. Créer une liste électorale fiable ;

8. Dissoudre la garde présidentielle et la faire remplacer par une garde républicaine non ethnicisée ;

9. Créer une Nouvelle Constitution qui limitera le pouvoir exécutif et renforcera le pouvoir législatif ;

10. Contester par tous les moyens le président de la République et le Parlement actuel (Assemblée nationale et Sénat) parce que les Gabonaises et les Gabonais ne sont pas naturellement soumis à la puissance d’un maître ou des voyous de la République. La dictature du PDG et des enfants de Bongo-Ondimba n’est pas un système politique naturel. Le peuple gabonais veut d’un président de la République et d’un Parlement qui détiennent leur pouvoir du consentement de la Nation gabonaise, des citoyens gabonais et non d’une bande de voyous politiques et de l’Elysée;

11. Instaurer un régime le plus démocratique possible qui permettra comme aux Etats-Unis, aux citoyens gabonais d’élire les responsables du pouvoir législatif et le président de la République, responsable du pouvoir exécutif ;

Quant à la Diaspora gabonaise, prompte parfois à accepter des postes politiques bidons, il est urgent qu’elle :

1. S’unifie et évite de travailler avec les infiltrés du régime politique corrompu PDG qui sont toujours prêts à torpiller son travail ;

2. Crée une troisième force politique capable de tenir tête aux deux blocs mafieux qui conduisent le Gabon dans une crise morale, culturelle, économique, politique, sociale depuis 1967 ;

3. Fasse émerger un candidat du centre, un leader politique responsable, attaché au respect de la souveraineté de l’Indépendance du Gabon, capable de parler au peuple gabonais, ayant une vision pour le Gabon, croyant « aux forces de l’esprit », libre à l’égard du temps, non obligé des réseaux occultes et mafieux de la Françafrique, cultivé, intelligent, ayant soif de démocratie, capable de prendre langue avec la société civile du pays, capable de tenir un discours de responsabilité et de pensée économique, parlant de la place des nouvelles générations et des différentes mondialisations ;

4. Prépare les moyens matériels, financiers et humains pour affronter politiquement et par tous les moyens le PDG et l’élite délinquante de l’opposition. Pour un corps électoral de moins de 900.000 électeurs, le pays n’a plus besoin de continuer de mobiliser autant d’argent du contribuable car les résultats sont toujours négatifs. Il faut construire une base de donnée électorale fiable : photo, empruntes digitales.

Dr Jean Aimé MOUKETOU
Docteur en géographie (Université Paris 7)
Professeur certifié – Nouvelle-Ecosse (Canada)
Professeur d’histoire-géographie (Académie de Versailles)


[1]Joël Mbiamany-N’tchoreret est enseignant et chercheur à l’Université Laval et à l’Université d’Ottawa , spécialiste de la construction des savoirs et des compétences des enseignants en situation de pratique professionnelle et, auteur d’un essai sur l’État et l’organisation politique au Gabon et de nombreux billets et post sur la vie politique Gabonaise.

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