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Libye: La rébellion affirme avoir pris la ville de Brega

CRISE – Ce qu’a démenti le porte-parole du régime de Mouammar Kadhafi…

Les rebelles ont affirmé lundi s’être emparés du port de Brega dans l’est libyen après plusieurs jours de combats, alors que de hauts diplomates américains ont rencontré récemment des représentants de Mouammar Kadhafi pour l’exhorter à quitter le pouvoir. Une prise de Brega, à 800 km à l’est de Tripoli et à 240 km au sud-ouest de Benghazi, fief des rebelles, représenterait une victoire majeure pour les rebelles et leur permettrait de se saisir d’infrastructures, notamment pétrolières, vitales pour l’avenir économique du pays.

«Le gros des forces de Kadhafi s’est retiré à Ras Lanouf», à une cinquantaine de km à l’ouest de Brega, a déclaré Shamseddine Abdelmolah, un porte-parole des rebelles, précisant qu’il restait 150 à 200 loyalistes bloqués sur le site pétrolier. «Leurs approvisionnements en nourriture et en eau sont coupés», a-t-il dit. «Ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils ne s’en rendent compte, nous espérons ne pas verser le sang.»

Le porte-parole du régime a démenti

Mais le porte-parole du régime de Mouammar Kadhafi à Tripoli a démenti, affirmant que les troupes loyalistes avaient repoussé l’offensive des rebelles en leur infligeant de lourdes pertes. Il a aussi reconnu 30 morts dans les rangs des pro-Kadhafi. «Brega est complètement sous le contrôle de nos forces, aidées par les tribus et les volontaires, et tout ce qui a été annoncé par le soi-disant Conseil national de transition (organe des rebelles) relève du mensonge et de la désinformation», a déclaré à la presse le porte-parole, Moussa Ibrahim.

Selon lui, les rebelles ont «tenté de reprendre la ville mais ont été repoussés, perdant dans la bataille 500 de leurs membres». L’AFP n’était pas en mesure lundi soir de confirmer ou d’infirmer les informations fournies par les deux camps. Côté diplomatie, de hauts responsables de la diplomatie américaine, dont l’ambassadeur en titre en Libye, Gene Cretz, ont rencontré récemment des représentants du régime de Kadhafi, hors du pays, pour exhorter le dirigeant libyen à céder le pouvoir. Gene Cretz n’est plus présent sur le territoire libyen.

«Il ne s’agissait pas d’une négociation, mais de faire passer un message», a souligné lundi une responsable américaine sous couvert de l’anonymat. «Il n’y a pas de nouvelle rencontre prévue, car le message a été livré.» Moussa Ibrahim a rétorqué sur la chaîne CNN qu’il s’agissait au contraire d’«une première étape du dialogue» entre Américains et fidèles de Kadhafi. Selon CNN, citant un porte-parole du régime à Tripoli, les discussions ont eu lieu samedi en Tunisie.

Les troupes du régime chassées commandées par l’un des fils Kadhafi

Une source de la rébellion a affirmé lundi que les troupes du régime chassées de Brega étaient commandées par l’un des fils Kadhafi, Moutassem. Selon le porte-parole des rebelles, les installations pétrolières ne semblent pas avoir été mises à feu ou sabotées mais ont en revanche été minées. «La plupart des combattants qui entrent maintenant font partie d’équipes de déminage», a indiqué Shamseddine Abdelmolah. «Nous avons trouvé une quantité incroyable de mines anti-personnel», a-t-il expliqué. Le nettoyage est en outre freiné par des tirs de missiles en provenance du village de Bishr, à environ 20 km.

Sur la route entre Benghazi et le front, plus à l’ouest, les rebelles ont laissé éclater leur joie face à l’annonce de la prise du port. «Ce soir, on dort à Brega!» a lancé un jeune homme de 25 ans, depuis le pick-up maculé de sable sur la route qui l’emmenait avec d’autres vers le front. A l’hôpital d’Ajdabiya, 80 km avant Brega, les médecins s’accordaient un moment de détente pour la première fois après avoir dû traiter une grande partie des 300 rebelles blessés au cours des 5 jours de bataille, a constaté l’AFP.

Quoiqu’il arrive à Brega, le conflit, lancé le 15 février par une révolte contre le colonel Kadhafi qui reste combatif et refuse de quitter le pouvoir, est loin d’être terminé. Dans l’Ouest, au moins 23 rebelles ont été blessés avant l’aube dans des combats contre les pro-Kadhafi à une vingtaine de km de Misrata, enclave rebelle située à 200 km à l’est de Tripoli, selon la rébellion. «Nous avons réussi à repousser les loyalistes, qui ont perdu de nombreux combattants et abandonné beaucoup de véhicules militaires, d’armes et de munitions», assure-t-elle.

Combats à l’ouest

En outre, les insurgés ont affirmé que les pro-Kadhafi avaient bombardé leurs positions à quelques kilomètres du centre de Zliten (ouest), leur prochaine cible à 150 km à l’est de Tripoli. Au sud-ouest de Tripoli, l’heure était encore à la consolidation des positions, après de brusques avancées au début du mois. Les loyalistes ont tiré des roquettes sur les positions des rebelles à Goualich, un hameau dans les montagnes, et à Bir Ayad, dans une vallée proche, selon les insurgés.

Ceux-ci ont tiré pour leur part au moins deux roquettes sur Al-Assabaa, ville stratégique à 80 km au sud de la capitale où les forces du régime se sont retranchées le 13 juillet après d’intenses combats, a constaté l’AFP. «Le plus important, c’est de garder les territoires que nous avons conquis, de sécuriser avant d’attaquer. Nous ne laisserons pas les forces de Kadhafi reprendre les secteurs que nous avons pris», a confié à l’AFP le général Mokhtar Farnana, commandant des rebelles pour la région.

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