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Après la mort de Kadhafi, la Libye se prépare à proclamer sa « libération »

Les nouvelles autorités libyennes se préparaient à proclamer dimanche la « libération » totale du pays, après la mort du dirigeant déchu Mouammar Kadhafi et la chute de son dernier bastion qui ont mis un point final à 42 ans de règne sans partage.

Dans le même temps, l’Otan a annoncé qu’elle mettrait fin le 31 octobre à son opération maritime et aérienne en Libye après un « accord préliminaire » en ce sens entre les représentants des 28 pays membres de l’Alliance à Bruxelles.

« C’est confirmé. Nous annoncerons la libération totale de la Libye dimanche à 17H00 (15H00 GMT) sur la place du tribunal de Benghazi », a déclaré vendredi un responsable du Conseil national de transition (CNT) sous couvert de l’anonymat.

C’est sur cette place sur le front de mer, rebaptisée place des Martyrs, à un millier de kilomètres à l’est de Tripoli, que les opposants -devenus ensuite des rebelles puis les nouvelles autorités, avaient défié le régime Kadhafi aux premiers jours de la révolte à la mi-février.

Cette proclamation doit mettre ainsi fin à un conflit qui a duré huit mois et coûté la vie, selon le CNT, à au moins 30.000 personnes.

Début septembre, le CNT avait publié une feuille de route vers une nouvelle « Libye libre », qui prévoit la mise en place un mois après la libération d’un gouvernement de transition chargé d’organiser en huit mois des élections générales et de remettre ses pouvoirs à une Assemblée élue.

Le numéro deux du nouveau régime, Mahmoud Jibril, s’est rendu à Misrata (200 km à l’est de Tripoli) pour voir la dépouille de Mouammar Kadhafi, exposé dans une chambre froide, se disant « soulagé » que son sort soit réglé.

Des milliers de personnes se sont succédé pour venir observer le cadavre de formant une queue de plusieurs centaines de mètres de long.

« Il nous reste encore deux étapes: Seif et Senoussi », a dit M. Jibril en allusion à Seif Al-Islam, fils de Kadhafi qui avait souvent été présenté comme son successeur potentiel, et Abdallah Senoussi, son chef des renseignements, tous deux recherchés par la Cour pénale internationale sur des soupçons de crimes contre l’humanité.

Des informations contradictoires circulent depuis jeudi sur leur sort -capture, mort ou fuite-, sans qu’aucune ne soit confirmée.

Mouammar Kadhafi, 69 ans, en fuite depuis la chute de Tripoli fin août, a été capturé vivant jeudi dans sa région d’origine Syrte (360 km à l’est de Tripoli) et a été tué par balles peu après, dans des circonstances encore floues.

Troisième dirigeant historique à tomber sous l’effet du « Printemps arabe » après ses homologues tunisien et égyptien, Kadhafi est néanmoins le premier tué dans cette succession de soulèvements contre des régimes autoritaires qui continuent de secouer le Yémen et la Syrie.

Selon plusieurs sources, il se trouvait dans un convoi qui a été bombardé par des avions de l’Otan alors qu’il cherchait à fuir Syrte en passe de tomber. Il s’est réfugié dans un égout, d’où il a été tiré par des combattants du CNT avant d’être mortellement blessé dans des échanges de tirs, à une épaule et à une jambe selon un responsable militaire, à la tête selon M. Jibril.

Sur une vidéo diffusée sur internet, un jeune combattant de Benghazi, présentant une bague et une veste présentées comme appartenant à Kadhafi, raconte cependant avoir arrêté l’ancien dirigeant, et l’avoir tué de deux balles quand des combattants ont insisté pour l’emmener avec eux à Misrata.

Alors que la communauté internationale a salué la mort de l’ancien dictateur en appelant les Libyens à se réconcilier et à construire un pays libre et démocratique, plusieurs voix se sont élevées pour dire le malaise devant les circonstances du décès.

La veuve de Mouammar Kadhafi, Safia, réfugiée en Algérie, a réclamé une enquête de l’ONU, et demandé que les dépouilles de son époux, ainsi que de son fils Mouatassim, tué également jeudi à Syrte, soient rendues à la famille.

Selon plusieurs sources au conseil militaire de Misrata, le cadavre devrait être enterré dans un lieu secret, pour éviter tout pèlerinage sur sa tombe.

Le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a lui aussi demandé une enquête, et les Etats-Unis ont appelé le CNT à la « transparence » dans ce dossier, tandis qu’Amnesty International évoquait un possible crime de guerre et que la Russie s’interrogeait sur la légalité de la frappe de l’Otan.

Dans tout le pays, la mort du leader honni a en revanche provoqué la liesse. De Tripoli à Benghazi, les tirs de joie d’armes légères et lourdes vers le ciel se sont poursuivis jusque tard dans la nuit.

Et dans le monde arabe, la blogosphère, les médias et les militants pro-démocratie ont assuré que la mort de Mouammar Kadhafi sonnait le glas pour les autres dirigeants contestés de la région, en particulier pour le Syrien Bachar al-Assad et le Yéménite Ali Abdallah Saleh.

« Kadhafi est parti, à ton tour Bachar », proclamait ainsi un internaute sur Twitter.

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