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Gabon : Au secours il n’y a pas d’étudiant gabonais à l’U.O.B !

Créée au début des années 70, l’UNIVERTE NATIONALE DU GABON devenue par la suite U.O.B reste la première institution universitaire du pays et, sauf réajustement de calendrier, elle devrait célébrer avant la fin de cette année, son quarantième anniversaire !

C’est le lieu ici de rendre un hommage mérité aux autorités politico-administratives de l’époque qui prirent par cette décision salutaire, un pari plus qu’osé. Que des railleries n’ont-ils pas essuyé de la part des tenants d’un certain ordre établi et savamment entretenu et supposé immuable.

Dans le but de donner à l’U.O.B, une feuille de route idéelle, une devise fort à propos fut adoptée : SAVOIR-UNIVERSALITE-PROGRES.

Depuis lors, nous pouvons affirmer que la première université du Gabon vit ce triptyque à sin rythme, selon ses spécificités nonobstant les innombrables écueils d’ordre structurel inhérents (malheureusement) à la plus part des temples du savoir implantés sous les tropiques. Et l’élection toute récente de l’un de nos enseignants les plus représentatifs (professeur MBATCHI) au prestigieux poste de secrétaire général du CAMES est à notre sens, la parfaite illustration de l’assertion déclamée ci-dessus.

Mais ne serait-ce pas là, le pied de palétuviers qui cache la forêt de Boué ?

Force est de reconnaître que l’U.O.B passe bien plus dans l’opinion nationale comme le berceau de la contestation estudiantine dont les revendications au demeurant légitimes, tournent autour des questions récurrentes du non-paiement régulier des allocations des bourses d’études ainsi que de l’obsolescence patente des structures d’accueil. Des écrits émanant de plumes avisées rendent abondamment cette triste réalité.

En revanche, je n’ai pas en mémoire un papier qui se soit intéressé à la vie socio-culturelle des étudiants sur le modèle de ce qui a cours sous d’autres cieux.

Un retour vers les trois valeurs fondatrices de notre première université : savoir-université-progrès nous emmène à croire que les pères fondateurs de l’U.O.B avaient résolument fixé le cap sur le caractère universalisant du savoir qui y est dispensé, lequel savoir porte en lui-même la source intarissable du progrès intellectuel, culturel et social. S’il pouvait effectuer un retour dans notre bas monde, et être immédiatement transporté sur le campus de Libreville, Monseigneur RAPONDA Walker perdrait à coup sûr son sang froid de prélat en lisant les affiches placardées sur les tableaux des annonces. Comment en serait-il autrement de la part de cet homme qui passa une bonne partie sa vie à étudier tous les aspects sociolinguistiques des peuples du Gabon ? En effet, au lieu d’être les continuateurs Zélés de cette précieuse œuvre, les apprenants de l’U.O.B ont tout bonnement transporté leur village au sein de l’institution. Comment comprendre qu’au 21e siècle, au moment où le monde s’est irréversiblement engagé sur la voie de la globalisation, nos quêteurs du savoir évoluent encore en vase clos ? Et c’est peu dire !

L’on trouve pêle-mêle l’association des étudiants nés dans les Etas-unis d’Akebe ; l’association des ressortissants de Ntoum, Kango, Bitam, Ndjole, Lambarene, Oyem, Bollossoville, Mouila, Moabi, Koulamoutou, Ndende, Tchibanga, Lac-bleu,… voir même montagne Tchad appelant à grand renfort de publicité leurs membres à des réunions, des assemblées générales.

AMICALES DES ETUDIANTS DE L’OGOOUE-LOLO

BANA MEKAMBO (Ogooué-Ivindo)

ASSOCIATION DES ETUDIANTS DE LA NGOUNIE

AGNOS Bitam

ELAM Bitam

OBAMGAME/Oyem

ASSOCIATION DES ETUDIANTS DE NDENDE

ASSOCIATION DES ETUDIANTS DE MULUNDOU

ASSOCIATION DES ETUDIANTS DE KOULAMOUTOU

ASSOCIATION DES ETUDIANTS DE NDJOLE

ASSOCIATION DES ETUDIANTS D’OKONDJA

ASSOCIATION DES ETUDIANTS DE MASSOUKOU

ASSOCIANTION DES ETUDIANTS D’AKIENI…

Je voudrais relever la tolérance mille (1000) dont font montre les autorités rectorales depuis toujours à l’égard de ces associations « campementales » inappropriées et surannées en milieu universitaire. Je me vois déjà objecté l’argument selon lequel ces regroupements n’ont jamais été une quelconque source de conflit entre étudiants. Mais quel objectif académique et social poursuivent-ils alors ? S’il faut convenir avec le Duc de Montesquieu que tout être humain est avant tout le fils de son père et de sa mère, et passant par le village, la tribu, le clan, le canton…nous ne devrions pas pour autant oublier que le même Montesquieu conclue, que nous sommes in fine, citoyens du monde ! Il est pour ma part surprenant de constater que les enseignements des Maitres dispensés sur la base des théories universalisantes des grands Maitres tels que Platon, Ferdinand de Saussure, Lévi-Straus, Keynes…

N’ont toujours pas achevé de convaincre les postulants à la maitrise de ces savoirs universels à se regrouper non pas comme des ressortissants d’Anhéo par dépit exilés en terre Gabonaise ; mais plutôt dans des cercles de réflexion véhiculant des valeurs tout aussi universelles. Au demeurant, comme un candidat au savoir de la philosophie, la linguistique, la sociologie ou même de l’économie serait-il au fait de l’étant à explorer et à améliorer si déjà il ne peut bénéficier de la ressource qui se trouve à sa portée via son camarade originaire d’une autre contrée du territoire national ?

Non contents de cloisonner le temple du savoir universel en de minuscules agrégations géographiques dépourvues de toute passerelle les unes avec les autres, ces exilés des villages environnants échoués sur l’île immense de la connaissance universelle ont récemment encore engendré un nouveau type d’apartheid : religieux ! Il n’est donc pas rare de trouver sur les murs de l’U.O.B des annonces s’adressant uniquement aux étudiants de conféssion musulmane par ci, aux chrétiens dits éveillés par la ! DIEU du ciel !

Et même lorsque certains esprits alertes tentent de sortir de ce carcan restrictif aux accents moyenâgeux ; ils retombent malgré tout dans le cloisonnement. A tel date, c’est la journée du géographe, à telle autre la nuit du philosophe ; à telle autre encore la matinée (ombrageuse) des économistes, juristes historiens, anglicisants, hispanophones, etc.

Des mouvements fédérateurs comme des soirées théâtrales ; journées culturelles, des rencontres sportives, conférences publiques, quand ils ne sont pas eux aussi victimes de ségrégation, font cruellement défaut à l’U.O.B. Quand on connait le rôle majeur que joue notre Université dans la formation de l’élite du pays, il y a lieu de se poser des questions.

A quel moment par exemple cette élite en devenir va-t-elle s’approprier les objectifs du millénaire pour le développement (O.M.D.) ; l’économie sociale et solidaire, le dialogue civil… pour ainsi donner le change à leurs pairs d’ailleurs ? D’autre part, faut-il que l’unité nationale si chère aux politiques de tous âges dans le décagone fasse l’objet d’un cours à part entière pour qu’elle devienne un reflexe pavlovien de ces dirigeants en herbes du Gabon de demain ?

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