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« Le fondateur de l’UPG a dit en son temps que les jeunes poursuivraient son œuvre », Bruno Ben Moubamba

Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction via internet et dont nous vous proposons l’intégralité, le nouveau militant de l’Union du Peuple Gabonais (UPG, opposition), Bruno Ben Moubamba (ancien candidat à la présidentielle 2009) a accepté de répondre à certaines préoccupations de ces concitoyens le concernant.

GN : Dans les coulisses des obsèques de PM à Ndéndé, nombreux sont les militants qui estimaient que la politique est une affaire de générations : Et en cela, ils voyaient en vous l’unique successeur de Pierre MAMBOUNDOU : Êtes-vous de cet avis ?

BBM : Aujourd’hui, Pierre MAMBOUNDOU nous a quittés de façon prématurée. Son expertise dans la quête du développement de la démocratie au Gabon va nous manquer. Il a laissé, dans le sillage du combat politique mené avec ceux de sa génération, un véritable héritage politique : des idées, une philosophie, une science du politique que ma génération ne peut ignorer si elle veut faire évoluer notre pays vers sa maturité politique.
J’ai rencontré Pierre Mamboundou à plusieurs reprises en 2009 mais cela ne fait pas de moi son successeur d’office et je suis touché que l’opposant historique m’ait accueilli favorablement chez mon aîné maître Louis-Gaston Mayila en juillet 2009 lorsqu’il a dit devant les leaders de l’ACR « vous reprenez un peu mon combat d’il y a vingt ans ». Le fondateur de l’UPG a dit en son temps que les jeunes poursuivraient son œuvre. C’est un géant, sans doute l’un des derniers du Gabon postcolonial après Germain Mba ou Joseph Rendjambè, et personne ne peut lui succéder en tant que tel tant son parcours est indépassable : du Gabon en France, de la France au Sénégal, du Sénégal au Gabon …etc.

GN : En voyant en vous la doublure de Pierre MAMBOUNDOU, les populations de Ndéndé disent que votre place est à Ndéndé : en cela ils veulent vous offrir sur un plateau la confiance et le pouvoir qu’ils avaient légué à PM : votre réaction ?

BBM : Je vous laisse la responsabilité de ces affirmations… Pour ma part je n’ai pas eu vent de ces échos de Ndendé.
Mamboundou était « une grande personne et une personne grande », pour reprendre les propos de l’honorable Zachary Myboto aux funérailles de l’illustre défunt. Je ne suis qu’une modeste personne de bonne volonté.
Continuer le combat de Pierre Mamboundou, pour tous les membres de l’UPG et donc pour moi, c’est d’abord mériter le respect qu’il a reçu des populations gabonaises et en effet en particulier celles de Ndéndé, sa terre natale. Servir les populations de Ndéndé, à la suite de Pierre Mamboundou sera un grand honneur pour toute personne qui se verra chargée de cette mission. Pour ma part, je n’ose l’envisager pour le moment. Tout ce que je souhaite c’est servir le Peuple Gabonais au mieux, aider à la modernisation de l’UPG et, par voie de conséquence, favoriser la « Réforme » de l’Etat gabonais. L’UPG doit vivre malgré le départ prématuré de son fondateur charismatique. C’est essentiel pour la démocratie gabonaise !

GN : Pour eux, une fois au Gabon, votre place serait à Ndéndé. Selon elles votre candidature aux locales est vivement attendue à Ndéndé : Que dites-vous ?

BBM : A nouveau je n’ai pas eu les informations que vous affirmez dans votre question. Avant tout, il faut penser à reconstruire le parti, élargir sa base militante, recruter de nouveaux cadres et implanter le parti de façon structurelle et idéologique dans l’ensemble du pays. Il y a à l’UPG des militants extraordinaires qui ont toujours agi de façon désintéressée. Il y a aussi des personnalités éminentes qui prendront les bonnes décisions au bon moment. Moi, je ne suis qu’un militant de plus qui fera de son mieux. Nous n’avons que quelques mois pour booster l’UPG avant la tenue des élections locales qui seront là rapidement.

Si les chefs de l’Union du Peuple Gabonais (UPG) le veulent bien, avec tous les organes de base du mouvement, je ferai des propositions qui pourraient être une synthèse de l’évolution possible que nous devons faire connaître à l’UPG à la suite de l’énorme travail fait par le défunt président Pierre Mamboundou. Celui-ci a cité un certain nombre de préalables dans ses discussions avec le pouvoir gabonais. Les prochains chefs de l’opposition gabonaise devront s’assurer de la mise en place des « préalables de Mamboundou » afin de conserver leur liberté d’hommes libres, conscients et crédibles pour les militants, le Peuple Gabonais et la communauté internationale.

GN : Pour terminer, que pensez-vous de ceux qui disent que le pouvoir de PM se trouvait à Ndéndé? Accepteriez-vous d’abandonner votre famille pour poursuivre le combat mené par PM en acceptant d’être à Ndéndé et vivre dans cette localité qui n’est pas la votre?

BBM : Il faut éviter d’enfermer PM dans ses origines. Il est une figure nationale et même panafricaine qui dépasse Ndéndé, sa ville natale.

Pour ma part, le combat pour le Gabon peut se faire dans une certaine mesure en France, ainsi que nous l’avons quelque peu démontré ces dernières années et comme l’a montré en son temps Pierre Mamboundou. Mais c’est sur le terrain au Gabon qu’il doit être mené pour l’essentiel, avec toutes les garanties nécessaires car nul n’ignore la dangerosité relative de notre pays… Je vais prendre mes responsabilités à l’égard du parti et à l’égard des Gabonais qui me suivent. Le moment venu, je les inviterai à m’imiter en venant à l’UPG.
Encore une fois, il s’agit tout simplement d’aider modestement une évolution positive de notre pays.

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