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« La tolérance est l’harmonie dans la différence » selon Mgr Patrick Edou, Lauréat de l’UNESCO 1992 pour la Paix et le Développement

A l’ occasion de la célébration de la journée internationale de la tolérance ce mercredi 16 novembre, GABONEWS vous propose une interview de Monseigneur Patrick Edou, Lauréat UNESCO 1992 pour la Paix et le Développement.

GABONEWS : – Que vous inspire la Journée Internationale de la Tolérance ?

Monseigneur Patrick : La journée de la tolérance est un grand rendez-vous de prise de conscience et de remise en question de notre vivre ensemble. Cette journée, célébrée chaque 16 novembre a une signification importante.

« La tolérance est le respect, l’acceptation et l’appréciation de la richesse et de la diversité des cultures de notre monde, de nos modes d’expression et de nos manières d’exprimer notre qualité d’êtres humains. Elle est encouragée par la connaissance, l’ouverture d’esprit, la communication et la liberté de penser, de conscience et de croyance. La tolérance est l’harmonie dans la différence. Elle n’est pas seulement une obligation d’ordre éthique ; elle est également une nécessité politique et juridique. La tolérance est une vertu qui rend la paix possible et contribue à substituer une culture de la paix à la culture de la guerre ».

Il ne faut pas confondre la tolérance avec une forme de concession, ni de condescendance, et encore moins de complaisance. « La tolérance est, avant tout, une attitude active animée par la reconnaissance des droits universels de la personne humaine et des libertés fondamentales d’autrui. En aucun cas la tolérance ne saurait être invoquée pour justifier des atteintes à ces valeurs fondamentales. La tolérance doit être pratiquée par les individus, les groupes et les Etats ». La tolérance est la porte ouverte à la paix, aux droits de l’Homme, au pluralisme culturel, à la démocratie et à un Etat de droit. La tolérance est incompatible avec l’absolutisme.

Pratiquer la tolérance ce n’est ni tolérer l’injustice sociale, ni renoncer à ses propres convictions, ni faire de concessions à cet égard. La pratique de la tolérance signifie que chacun a le libre choix de ses convictions et accepte que l’autre jouisse de la même liberté. « Elle signifie l’acceptation du fait que les êtres humains, qui se caractérisent naturellement par la diversité de leur aspect physique, de leur situation, de leur mode d’expression, de leurs comportements et de leurs valeurs, ont le droit de vivre en paix et d’être tels qu’ils sont. Elle signifie également que nul ne doit imposer ses opinions à autrui ».

GN : – Pensez-vous que le Gabon est un pays où règne la tolérance ?

Mgr P : – La tolérance fait partie du « Dialogue-Tolérance-Paix » du Gabon, mais cela est resté un slogan beau qui n’est pas toujours réalité du quotidien. Il y a des exclusions dans des textes comme dans des faits qui sont en contradiction avec cette vertu. Il nous faut encore mieux nous investir dans l’éducation car c’est le moyen le plus efficace de prévenir l’intolérance en enseignant aux individus quels sont leurs droits et leurs libertés afin d’en assurer le respect et également à promouvoir la volonté de protéger les droits et libertés des autres souvent bafoués chez nous.

Nous avons un ministère en charge du civisme ; alors l’éducation à la tolérance doit être considérée par eux comme un impératif prioritaire ; et avec eux l’ensemble des acteurs de l’éducation d’où la nécessité de promouvoir des méthodes systématiques et rationnelles d’enseignement de la tolérance centrées sur les sources culturelles, sociales, économiques, politiques et religieuses de l’intolérance, qui constituent les causes profondes de la violence et de l’exclusion.

Le Gabon a sa manière, peut dire vivre de temps en temps de cette vertus que nous retrouvons dans nos valeurs culturelles. Mais il y a encore des grands pas à faire. A Rio, il y a un monument dit place de la tolérance… avez vous vu déjà une célébration de la tolérance à cet endroit, enfin je ne pense pas, ce que l’on sait de là c’est l’intolérance qui s’y exprime par des braquages réguliers. Il y a l’éducation à la tolérance, à la paix et à la non violence qui peut aider à contrecarrer les influences qui conduisent à la peur et à l’exclusion de l’autre et doit aider les jeunes à développer leur capacité d’exercer un jugement autonome, de mener une réflexion critique et non de critique.

Voici un peu ce que je peux partager avec vous en ce jour du 16 novembre que je vis chaque année et que je m’efforce de vivre chaque jour en faisant la promotion d’un meilleur vivre ensemble dans la diversité et l’unité.

C’est le 16 novembre 1995, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’UNESCO que les Etats membres de cette organisation ont adopté une déclaration de principe sur la tolérance.

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