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Législatives au Gabon: raz-de marée de la majorité et critiques de l’opposition

Le Parti démocratique gabonais (PDG) du président Ali Bongo jubilait jeudi après un raz de marée aux élections législatives, malgré un très fort taux d’abstention, mais l’opposition rejette la validité du scrutin.

Le Parti démocratique gabonais (PDG) du président Ali Bongo jubilait jeudi après un raz de marée aux élections législatives, malgré un très fort taux d’abstention, mais l’opposition rejette la validité du scrutin.
Avec 114 députés sur 120, selon les chiffres officiels donnés mercredi, le PDG au pouvoir s’assure sans surprise une majorité absolue écrasante à l’issue d’un scrutin marqué par l’absence d’une partie de l’opposition et le désintérêt des Gabonais, qui ont abouti à une abstention de 65%.
« C’est le plus grand score du PDG depuis la fin du parti unique (en 1991) », souligne un membre du parti présidentiel. Ces résultats étaient contestés à l’avance par l’opposition. « On ne cautionne pas la mascarade électorale. Les gens du PDG vont bourrer les urnes. La participation sera très faible. Ils vont gagner mais quel intérêt? Quelle honte! », avait déclaré vendredi l’opposant André Mba Obame, dont la formation l’Union nationale a été dissoute en janvier 2011 et qui ne participait donc pas.
Mardi, également avant l’annonce des résultats, les partis d’opposition qui avaient boycotté le scrutin, estimant que les conditions de transparence n’étaient pas réunies, avaient affirmé ne pas reconnaître celui-ci.
« L’opposition gabonaise ne reconnaît pas la validité du scrutin du 17 décembre 2011 » car « l’Assemblée nationale qui en est issue représente moins de 10% de la population », a affirmé mercredi Jules Aristide Bourdes Ogouliguende, figure de l’opposition et ancien président de l’Assemblée nationale, pour qui « l’abstention est supérieure à 85% ».
Selon Guy-Bertrand Mapangou, directeur de cabinet du président du PDG joint par téléphone, l’opposition fait en revanche de l’abstention une récupération « de bonne guerre »: « L’opposition pense que quand il y a abstention, c’est parce qu’ils ont appelé à ne pas voter, mais l’abstention est une chose habituelle dans toutes élections ! ».
« Ils cherchent désespérément une bouée de sauvetage et la récupération d’une hypothétique abstention. (…) il n’y a aucun lien de cause à effet entre une prétendue consigne d’abstention (et la faible participation », a pour sa part jugé jeudi le secrétaire général du PDG Faustin Boukoubi, qualifiant le scrutin de « plébiscite ».
« Le taux de participation est relativement le même depuis 1996. On ne dépasse pas les 40% lors des élections législatives et locales. Cette élection est tout à fait normale » juge le ministre de l’Intérieur Jean-François Ndongou.
Quant au déséquilibre de représentation à l’Assemblée, le ministre a estimé: « C’est la dictature de la démocratie. Ce sont des députés élus par le peuple. Le président n’a pas pris un décret pour les nommer ».
Les partis de l’opposition et même de la majorité présidentielle, ont eux connu une défaite cinglante: un certain nombre de figures de la vie politique ont été battus.
C’est notamment le cas de Fidèle Waura, le secrétaire général de l’Union du Peuple gabonais (UPG), un deux principaux partis d’opposition dont le leader Pierre Mamboundou est décédé, de l’ancien ministre de l’Intérieur Louis-Gaston Mayila, de l’ancien Ministre Pierre Maganga Moussavou ou encore de Richard Molomba, ancien cadre de l’UPG.
Les observateurs internationaux quant à eux, ont jugé les élections « crédibles ». L’Union africaine (UA) estime qu’en « dépit des insuffisances relevées », celles-ci « ne sont pas de nature à entacher les résultats du scrutin ».
A l’issue de ce scrutin, le président Bongo peut donc s’appuyer jusqu’à la fin de son mandat (7 ans) en 2016 sur une chambre qui lui sera complètement acquise.
Pendant la campagne, le PDG avait mis en avant le bilan économique du président Bongo, les nombreuses réformes entreprises et le fait que le pays va accueillir la Coupe d’Afrique 2012 de football, en partenariat avec la Guinée équatoriale, alors que son organisation semblait compromise en 2009.

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