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La passionnante histoire de la CAN

(Par Lucien MINKO)

Le ballon rond n’a plus jamais arrêté sa course folle d’un bout à l’autre du continent pour les besoins de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) depuis le Coup d’envoi de la première édition le 10 février 1957 à Khartoum (Soudan).

Cette première édition a été marquée d’une pierre blanche avec la création, deux jours auparavant, de la Confédération africaine de football (CAF), instance dirigeante du football continental.

Elle a regroupé le Soudan, l’Ethiopie et l’Egypte, vainqueur du trophée grâce à son écrasante victoire (4-0) sur l’Ethiopie, qualifiée à disputer la finale à la suite de l’exclusion de l’Afrique du Sud qui n’avait pas présenté une sélection nationale multiraciale comme exigé par la CAF.

Le premier but de l’histoire de la CAF a été marqué, au cours de cette première édition par le défenseur égyptien Raafat, lors du match d’ouverture remporté par son équipe face au Soudan (2-1).

La sélection égyptienne va réussir la passe de deux en remportant à domicile la 2ème édition de la CAN en 1959 aux dépens de l’Ethiopie et du Soudan qui, avec les « Pharaons » sont les trois pionniers de la Coupe d’Afrique des nations.

La 3ème édition de la CAN disputée en 1962 en Ethiopie avait regroupé, en plus du pays organisateur et du tenant du titre (Egypte), le Maroc et la Tunisie, qualifiés au terme d’une phase éliminatoire, la première du genre. Sur ses terres, la sélection éthiopienne va s’imposer, empêchant l’Egypte, battue en finale (4-2), d’épingler un troisième trophée à son palmarès.

Après l’édition éthiopienne, la CAN change de cap, quitte l’Afrique de l’est pour l’Afrique du l’ouest où elle est accueillie par le Ghana en 1963. De quatre, le nombre de participants passe à six. Cette 4ème édition se déroule en deux poules de trois équipes basées à Accra et Kumasi, une première. Poussé par son public, le Ghana va triompher à domicile en battant en finale le Soudan par 3-0.

La légende ghanéenne commençait. Les « Black Stars » vont s’adjuger un 2ème trophée, lors de la 5ème édition de la CAN organisée en 1965 par la Tunisie.

Grâce à des joueurs pétris de talent comme Osei Koffi, la sélection ghanéenne va battre le pays organisateur en finale (3-2), après les prolongations.

Après un tour éclair en Afrique de l’ouest, la CAN revient dans la corne de l’Afrique en 1968. L’Ethiopie accueille cette 6ème édition qui marque une étape importante dans l’évolution de la compétition. De six, le nombre de participants passe à huit équipes réparties en deux poules de quatre dont l’une est basée à Addis Abeba et l’autre à Asmara.

Le Congo-Kinshasa, actuelle République démocratique du Congo (RDC) va s’imposer en finale, d’une courte échelle, devant le Ghana, battu par 1 but à 0, but inscrit par Pierre Kalala devenu Kalala Mukendi, qui fut Directeur technique national.

Les Ghanéens qui pratiquaient pourtant l’un des meilleurs sinon le meilleur football du continent vont connaître une seconde désillusion, deux ans plus tard, en 1970, en perdant la finale de la 7ème édition de la CAN par le même score de 1 à 0 face au Soudan, pays organisateur.

Au Soudan, un homme éclaboussera la compétition par sa classe, l’avant-centre ivoirien Laurent Pokou qui secouera les filets à huit reprises, dont cinq contre l’Ethiopie. Pokou s’était déjà signalé lors de la précédente édition, en 1968 en Ethiopie, en marquant six buts, un record qui a tenu longtemps avant d’être battu récemment par le Camerounais Samuel Eto’o.

En 1972, l’Afrique centrale accueille à son tour la crème du football africain à Yaoundé au Cameroun. La finale de cette 8ème édition va opposer deux invités surprises, le Congo de François Mpelé et le Mali de Salif Keita, deux joueurs qui firent une brillante carrière professionnelle en France. Cette année-là le trophée a été raflé par les « Diables rouges » du Congo, au plus grand désarroi des supporters camerounais dont l’équipe avait été éliminée en demi-finale par les vainqueurs.

Le trophée de la 9ème édition de la CAN organisée en 1974 par l’Egypte a été remporté par l’autre Congo, devenu entre-temps Zaïre. Sur les bords du Nil, les Léopards ont eu raison de la Zambie à l’issue d’une double confrontation dont la première s’était soldée par un nul (2-2) et la seconde à l’avantage des Zaïrois (2-0).

En 1976 en Ethiopie, une curieuse formule est expérimentée comportant un premier tour à l’issue duquel devait sortir les quatre équipes devant s’affronter dans le cadre d’un championnat. Le Maroc terminera de justesse devant la Guinée au cours de cette 10ème édition à laquelle avaient également participé le Nigeria et l’Egypte. L’expérience s’est arrêtée là.

Revenue à l’ancienne formule au Ghana en 1978, les Black stars remportent le trophée de cette 11ème édition de la CAN. Après avoir dominé la compétition de la tête et des épaules, la sélection ghanéenne va battre en finale par 2 buts à 0 une bien surprenante équipe des « Uganda Cranes », épinglant le 3ème trophée à son palmarès.

En 1980, le Nigeria, qui accueille la 12ème édition de la CAN, s’impose à domicile aux dépens de l’Algérie. Dans le chaudron de Surelere chauffé à blanc par des supporters nigérians fanatiques et xénophobes, les Algériens apeurés vont frôler l’humiliation (3-0).

Les Black stars vont reprendre le flambeau en s’adjugent le quatrième titre africain de leur histoire en 1982, lors de la 13ème édition de la CAN organisée par la Libye. La victoire finale sera difficile contre le pays organisateur qui tombera tout de même lors de la séance des tirs au but (7-6), après un score de parité (1-1) à l’issue du temps réglementaire.

Au sein de la sélection ghanéenne, un certain Abedi Ayew « Pelé » faisait ses débuts en équipe nationale. Il fera par la suite une brillante carrière professionnelle en Europe et sera sacré meilleur footballeur africain.

En 1984, la Côte d’Ivoire accueille la 14ème édition de la CAN. En finale, les Lions indomptables du Cameroun dominent le Nigeria par 3 buts à 1. La légende ghanéenne s’achevait, une autre commençait, celle du Cameroun.

Sur les bords de la lagune Ebrié la sélection camerounaise aligne un certain Roger Milla, attaquant véloce. Après une carrière professionnelle en dents de scie, Milla va exploser et connaître une renommée digne de son talent lors de la coupe du monde qui s’est disputée en Italie en 1990.

La saga de la sélection camerounaise va fléchir sur les bords du Nil en 1986. Cette année-là les Lions indomptables sont battus en finale par l’Egypte. Hôte de la 15ème édition de la CAN, les Pharaons vont s’imposer aux tirs au but (5-4), après avoir fait jeu égal avec leurs adversaires à l’issue du temps réglementaire.

Mais ce n’était que partie remise pour les Camerounais qui vont rebondir deux ans plus tard et renouer avec le succès, lors de la 16ème édition de la CAN organisée par le Maroc en 1988.

En finale, les Lions indomptables vont une nouvelle fois dicter leur loi au Super Eagles du Nigeria, battu sur le score étriqué de 1 à 0, comme à Abidjan. C’est le même score serré que Rashidi Yekini et ses coéquipiers vont encore s’incliner en finale à Alger contre l’Algérie, pays hôte de la 17ème CAN qui, en match d’ouverture, avait déjà infligé un cinglant 6-1 au Nigeria, lavant ainsi l’affront subi à Surelere.

La 18ème CAN organisée par le Sénégal en 1992 verra la consécration, contre toute attente, des Eléphants de Côte d’Ivoire, vainqueurs de l’épreuve aux dépens des Black Stars du Ghana, à l’issue d’une mémorable séance de tirs au but (11-10).

Au Sénégal, pour la première fois de son histoire, la compétition a regroupé douze équipes réparties en quatre groupes dont deux basés à Dakar et deux autres à Ziguinchor.

La 19ème édition de la CAN organisée en 1994 par la Tunisie sera celle de la consécration du Nigeria qui courait derrière un second sacre depuis 1980.

En finale, le groupe de joueurs talentueux (Augustine Okocha, Emmanuel Amunike, Georges Finidi, Victor Ikpeba, Rachidi Yekini) conduit par le Néerlandais Clemens Westerhoof va battre la Zambie de Kalusha Bwalya par 2 buts à 1. Au sommet de leur art, ces joueurs atteindront les quarts de finale de la Coupe du monde organisée cette année-là aux Etats-Unis.

(à suivre).

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