Par RFI
Le président en exercice de la Conférence de l’Union africaine Yayi Boni joue son va-tout pour débloquer une situation qui risque de mettre en péril l’institution. Après trois tours de scrutin entre la sud-africaine Dlamini Zuma et le président sortant de la Commission Jean Ping, seul ce dernier est resté en lice pour sa succession, mais n’a pas atteint la majorité des deux tiers requise pour être reconduit. Yayi Boni propose la mise en place d’un comité ad hoc réunissant huit chefs d’Etat des différentes régions du continent.

La mission du comité ad hoc est de trouver une solution à la crise institutionnelle et de proposer un nom pour la présidence de la Commission. Mais ce comité ne reçoit aucun mandat clair. Consulté, le conseil juridique de l’Union africaine estime que « sans termes de référence précis, ce comité de chefs d’Etats ne peut faire que des suggestions ».

De sommets en consultations bilatérales, très fermement, l’Afrique du Sud affirme qu’il n’est pas question qu’elle retire la candidature de Dlamini Zuma. De son côté, le Gabon réaffirme son soutien sans faille à Jean Ping. Face à la position figée des deux camps, la marge de manœuvre du président Yayi Boni est étroite.

Il n’a d’ailleurs que deux options : convaincre ses pairs de mettre entre parenthèses la règle des deux tiers à l’origine du blocage, ou le retrait pur et simple des deux candidats en lice pour la recherche d’un troisième prétendant. Mais le président Yayi Boni a-t-il suffisamment d’autorité pour faire entendre raison à ses pairs?