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Crise du logement et surenchère effrénée sur le marché locatif

Alors que le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, a présidé le 22 mai dernier le Conseil de cabinet consacré à la question de l’habitat, les Gabonais eux subissent de plus en plus le diktat des propriétaires de logements véreux qui profitent de cette situation calamiteuse pour assouvir leur soif du lucre.

Faite depuis 2009, l’annonce de la construction de 5000 logements sociaux par an tarde à se matérialiser. Près de trois ans après, les Gabonais constatent plutôt la multiplication des «matitis» (bidonvilles) dans l’ensemble des villes du pays.

Cependant, le chef de l’Etat a quant à lui rappelé lors de l’importante réunion du 22 mai toutes les dispositions prises en matière de loi afin de permettre aux Gabonais d’avoir accès, avec facilité, aux logements décents. Il a rappelé également la volonté du gouvernement de traiter avec efficacité l’ensemble des questions liées à l’urbanisation des grandes villes.

Entre temps, sur le terrain, c’est une guerre des prix de loyers qui ne dit pas son nom. Du jour au lendemain, certains propriétaires de maisons augmentent les prix de leurs loyers et se justifient en prenant prétexte sur l’augmentation des prix des matériaux de construction.

«La semaine dernière, mon propriétaire m’a annoncé l’augmentation de 100 000 francs CFA sur mon loyer dès le mois de juin prochain», a confié Pierre M. qui travaille dans le corps médical. Il loue en effet pour 200 000 francs une maison de deux chambres avec un salon, une petite cuisine et une douche dans le deuxième arrondissement de Libreville. Une maison qui a déjà près de dix ans d’existence. «Comment peut-elle me parler de prix de matériaux de construction pour se justifier ?», a-t-il interrogé.

Son cas n’est pas isolé d’autant plus qu’à Nzeng-Ayong dans le sixième arrondissement de Libreville, une dame furieuse a presque sorti les effets d’une famille qui louait l’un de ses studios pour 130 000francs CFA. Selon, elle, le locataire ne voulait pas s’exécuter en lui reversant les 50 000 francs qu’elle avait unilatéralement ajoutés aux frais mensuels de location.

Réagissant par rapport au dernier Conseil de cabinet à l’issue duquel ont été annoncés 1000 premiers logements pour la fin du mois de décembre 2012, un habitant de Sibang relève qu’il faut «voir avant de croire. On nous a trop fait rêver. On ne sait même pas si les autorités se rendent compte que les Gabonais les regardent et apprécient leurs fausses promesses», souligne-t-il.

La crise est d’autant plus accentuée que les matériaux de construction coûtent excessivement cher. Même le sable extrait non loin de Libreville est hors de prix, relève-t-on. «Si vous espérer louer une chambre avec 50 000 francs CFA par mois, il faut chercher dans les endroits comme la Baie des cochons, la Sorbonne, ou Atsibétsos, des quartier mal lotis», explique Sévérin S. «Si le gouvernement ne peut pas construire les cinq mille logements, qu’il nous subventionne les matériaux et réglemente les prix sur le marché pour que chacun se lance sur son chantier. On a parlé déjà des titres foncier en 180 jours, ce serait aussi mieux qu’on permette aux gens de construire facilement sur des terrains aménagés», a ajouté l’habitant de Sibang.

La réalité, expliquent certains, c’est que beaucoup de personnes qui ont construit leur maison il y a de nombreuses années profitent de la situation pour compliquer la tâche à la population. Même s’ils reconnaissent que le nombre d’habitants dans les villes augmentent inexorablement, tandis que les logements, eux, stagnent, ils souhaitent que le gouvernement prennent des mesures pour réguler ce secteur.

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