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Jean Ping doit jeter l’éponge et regagner immédiatement le bercail !

Par M. Aymar Ibondzy-Pandzou, Secrétaire Exécutif intérimaire du BDP-Modwoam
Au regard de l’acharnement avec lequel le régime PDG-Bongo s’évertue désormais à défendre la candidature de Jean Ping au poste de Président de la Commission Permanente de l’Union Africaine, il y a de quoi s’interroger sur le sens profond de cette gesticulation quasi puérile du gouvernement d’Ali Bongo. On a beau être patriote et souhaiter légitimement que son pays soit bien représenté au niveau des instances internationales, on ne saurait néanmoins cautionner l’attitude incohérente et rétrograde de nos compatriotes bongoïstes qui croient pouvoir diriger le monde actuel à partir de recettes obsolètes, surtout quand eux-mêmes ne constituent aucun exemple à émuler aux yeux du monde, encore moins aux yeux de l’Afrique. Pour pouvoir donner des leçons de démocratie et de gouvernance responsable aux autres, il faut pouvoir, au moins, chez soi, se poser en exemple de probité morale et intellectuelle. Comment peut-on prétendre promouvoir la démocratie en Afrique quand chez soi un peuple est soumis au diktat et pris en otage depuis 44 ans?

Au-delà de la valeur intrinsèque que tout intellectuel pourrait honnêtement reconnaître en Jean Ping, qui est par ailleurs titulaire d’un Doctorat en Sciences Economiques, force est de constater que celui-ci a acquis toute son expérience politique et administrative dans le giron d’Omar Bongo qui, selon certains, l’appelait affectueusement ou dérisoirement (c’est selon le cas) « le Chinois » ou « Mao ». Autrement dit, malgré ses compétences potentielles que nous ne saurions remettre en cause ici, il faut en revanche admettre que ce monsieur est un pur produit du bongoïsme. Il ne s’en est jamais ni écarté ni désolidarisé au moment des crises qui ont traversé notre pays depuis 1990 et qui ont été très mal gérées par le régime bongoïste au détriment du peuple gabonais. On aura alors bien compris que Jean Ping n’a, en effet, jamais publiquement été porteur de valeurs démocratiques comme le fut, par exemple, son défunt et illustre frère aîné, Pierre Agondjo Okawé. Tous les Gabonais résidant habituellement à Port-Gentil, ou ayant vécu pour un certain temps dans cette capitale économique du Gabon, savent à quel point Monsieur Jean Ping ne peut être vu comme un homme du peuple. C’est plutôt un homme du sérail d’Omar Bongo et compagnie, qui s’est toujours tenu à l’écart des préoccupations du peuple gabonais.

C’est bien son appartenance servile au clan des bongoïstes les plus fidèles qui lui a valu une longue carrière au sein des gouvernements successifs de Bongo-père, avant d’être parachuté à la Commission de l’Union Africaine par les pédégistes en tête desquels Omar Bongo lui-même. Ali Bongo n’a fait qu’entériner cette même logique en continuant à promouvoir cet infâme leg du père.

En évoluant servilement sous la bannière de feu Omar Bongo, ennemi de la démocratie et dictateur mondialement reconnu, et en continuant à servir Ali Bongo, fils du premier lui-aussi dictateur, Jean Ping n’a malheureusement pas su s’affranchir de l’influence politique de son mentor, dont le Bdp-Modwoam n’a cessé de condamner sans ambages les réflexes antidémocratiques et la soumission abjecte à la mafia françafricaine depuis 1967. En d’autres termes, notre Jean Ping national n’a pas su faire preuve d’indépendance vis-à-vis d’un bongoïsme particulièrement dominé pendant 44 ans par la politique africaine de la France, surtout après que la métamorphose de l’O.U.A (Organisation de l’Unité Africaine) en U.A (Union Africaine) exigeait désormais que les élites africaines songent principalement à défendre les intérêts de leur continent et de leurs peuples. Or, seuls les représentants des pays d’Afrique réellement démocratiques (comme le Ghana, l’Afrique du Sud, le Sénégal, etc.) sont capables de saisir le sens profond de la notion de souveraineté au point de la mettre en pratique. Seuls ces dirigeants africains, issus de pays où la démocratie est loin d’être un leurre, sont effectivement en mesure de traduire dans les faits des concepts qui s’articulent autour de l’émancipation politique, économique et sociale de l’Afrique. Autrement dit, la richesse minière africaine n’est pas toujours une malédiction. La preuve, le Botswana est, en termes de valeur, le premier producteur mondial de diamants, mais aussi l’une des démocraties les plus solides en Afrique. Tout est d’abord, donc, une question de génie national. Rien d’autre. Le Gabon a été tout simplement malchanceux de se retrouver avec les Bongo à sa tête.

Il est clair qu’empêtré dans ses réflexes bongoïstes antidémocratiques vis-à-vis du peuple gabonais, Jean Ping ne pouvait pas résoudre convenablement et avec la fermeté nécessaire le problème du violent hold-up électoral perpétré en 2009 par Ali Bongo (son beau-frère) et sa bande. Il n’a pas défendu publiquement le peuple gabonais, alors que celui-ci s’est fait massacrer à Port-Gentil (la capitale provinciale dont il est pourtant originaire) par l’armée qui agissait sous les ordres d’Ali Bongo. Et pourtant, toute la communauté africaine a bien entendu la voix et les propos critiques de Jean Ping lors des crises qui ont souvent secoué d’autres pays du continent (Madagascar, Côte d’Ivoire, les deux Guinées, etc.). A travers cette étrange différence de traitement des dossiers brûlants en Afrique, nous retenons évidemment que Jean Ping a fait preuve d’une honteuse partialité dans ce sens qu’il a préféré protéger le régime des Bongo qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui, c’est-à-dire une « personnalité importante » à l’échelle continentale et internationale. Nous pensons très sincèrement que son manque d’impartialité dans le règlement du problème gabonais est de nature à le disqualifier d’emblée de son maintien au poste africain qu’il convoite pour un second mandat.

La partialité de Jean Ping nous paraît évidente et effarante dans la mesure où c’est cette même personne qui vante les mérites de la démocratie au Sénégal à travers l’accession au pouvoir de Macky Sall. Faut-il donc croire que ce monsieur se permet d’admirer et d’exiger la démocratie dans d’autres pays du continent africain, mais de la refuser à son propre pays ? Rien que pour cela, notre compatriote Jean Ping n’est pas, à la Commission de l’Union Africaine, « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». C’est plutôt « un cheveu dans la soupe » nauséabonde des Bongo !

Face au désaveu dont il fait l’objet depuis plusieurs mois maintenant de la part des pays africains les plus influents, puisqu’il n’a pas obtenu la majorité requise pour être immédiatement reconduit au poste de Président de la Commission de l’Union Africaine, le « Chinois » des Bongo doit simplement jeter l’éponge et regagner le bercail, son Gabon natal. Peut-être qu’il y serait plus utile pour mieux éduquer Ali Bongo aux vrais principes de démocratie dont il s’est finalement imprégné tout au long de son séjour à Addis Abéba. Le PDG-Bongo aura plus besoin de lui au bercail pour effectuer en profondeur les réformes démocratiques auxquelles aspirent le peuple gabonais depuis belle lurette, pourvu, évidemment, que Jean Ping comprenne véritablement le sens de la démocratie. Cette mue fondamentale du PDG, parti-Etat, est absolument nécessaire pour éviter l’embrasement prévisible de notre pays où règnent en permanence l’arbitraire, les crimes rituels, l’injustice et la violence d’Etat.

De toutes les façons, le départ de Jean Ping de l’U.A ne saurait être un souci pour le peuple gabonais. Ce n’est même pas une fierté, surtout parce que, en outre, le « Mao » national n’est pas à plaindre d’un point de vue financier. Il a accumulé suffisamment d’argent durant toute sa carrière de « béni-oui-oui » des Bongo pour se couler des jours heureux à profiter d’une retraite dorée dans sa ville natale d’Omboué et sa chère province de l’Ogooué-Maritime. Celle-là même qu’il n’a pas cherché à désenclaver malgré toutes les années qu’il a passées au pouvoir, lui le fidèle et « sage toutou » des Bongo Ondimba.

Il est donc inutile pour Jean Ping de continuer à s’entêter. Il ne sera pas reconduit. L’Afrique ne veut plus de ces indignes représentants de régimes mafieux à sa tête.

Fait le 27 mai 2012 à Bordeaux, France

Aymar Ibondzy-Pandzou
Secrétaire Exécutif Intérimaire
BDP-Modwoam

P.O. Box 3216 TCB
West Orange, NJ 07052, USA
Tél.: (+1) 973-447-9763

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Exprimez-vous!

  1. L’exclamation de Mr Aymar est fondamentale. Il détaille bien le contexte pure sang bongoïste de l’homme. Rentrez au bercail,tout simplement, Mr Ping n’a pas été à la hauteur des enjeux stratégiques, géostratégiques qui concernent le continent Africain.
    La CI, la Libye, le printemps arabes. Son alignement à la françafrque, son manque de leadership, pour faire attendre une autre voix avec des concepts assez forts.
    Par conséquent, la dissolution de UN, le manque de démocratie dans son propre pays, le Gabon. Au regard de tout ces éléments, je confirme les propos de Mr Aymar que Mr Jean Ping doit jeter l’éponge et rentrer dardard à la maison. Son incompétence est bien est avérée, sa diplomatie molle ruine la vision stratégique que l’Afrique doit devenir un continent avec les nations cadre.Oui à une nation cadre, qui peut attendre une autre voix, le pragmatique Afrique du Sud. Pays que nos illustres hommes partent se soigner et y mourrir.

  2. M Ludovic Batoka, toutes mes excuses!
    j’ai cru que votre commentaire s’adressait à l’article, mais je viens de réaliser que vous répondiez à un autre commentaire.
    Vous m’en voyez navré!

  3. M. Ludovic Batoka, je ne comprends pas votre intervention, j’en arrive à me demander si vous savez lire.
    Je trouve cet article très clair et cohérent. Des exemples précis sont pris concernant ses prises de position lors de litiges dans certains pays africains mais pas lorsqu’il s’agissait du Gabon.

  4. Bonjour,

    je ressens comme un air de déjà-vu, des propos enflammés, un ton de révolte contre le pouvoir en place, suivi de … rien.
    Tout se répète, l’histoire n’est qu’une boucle, sauf pour certains, mais le Gabon semble mal engagé.

  5. Votre remarque est la plus idiote que j’ai jamais entendu. Si on suit votre logique, du moment que tout le monde a été dans le giron d’Omar Bongo, il faut laisser tomber et ne plus rien dire, ne rien faire? Il se trouve simplement que vous ne savez pas ce que vous dites. Vous confondez les 1% de la population qui ont été dans le giron d’Omar Bongo et les 99% qui en ont souffert depuis 44 ans. C’est ça le drame des Gabonais, quand vous en venez même à faire l’apologie de votre bourreau. C’est grave.

  6. juste une petite question, qui au Gabon à quelques exceptions près, n’a pas été dans le giron d’Omar Bongo?
    le défunt Omar Bongo prenait un plaisir à dégommer et à ridiculiser ses proches même Ali, que tout le monde trouve des qualités aujourd’hui, il se moquait aussi de lui.

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