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Le barreau déterminé à balayer la maison !

Libreville(AGP)- La tournure que prennent les événements dans l’affaire opposant le barreau de l’ordre des avocats du Gabon à la Cour de cassation ressemble à un roman policier de la célèbre Agatha Christie.

Le barreau, à ce qu’il semble, veut se saisir de la drôle d’opportunité que lui offrent les errements de trois de ses membres pour nettoyer les écuries d’Augias. Pour lui, les trois avocats ont, à travers des pratiques peu recommandables, foulé au pied les règles de déontologie régissant leur corporation. C’est ainsi qu’après concertation, il a souverainement décidé de suspendre pour cinq ans Me Bongho Mavoungou, un des trois accusés, pour non respect desdites règles.

Estimant lourde et disproportionnée la sanction infligée par leurs pairs, les accusés ont saisi la Cour de cassation qui, dans un arrêt rendu le 25 mai , a suspendu la décision de l’ordre des avocats. Face à cette situation, Maitre Akumbu, le bâtonnier, et l’ensemble du barreau ont décidé de passer à la vitesse supérieure en lançant un mouvement de grève de trois jours à partir de ce jour, afin de protester contre cet arrêt de la Cour de cassation.

Cette décision des avocats de boycotter les prétoires pendant trois jours aura des incidences fâcheuses sur le déroulement des procès inscrits au rôle pendant cette période dans l’ensemble des juridictions du pays.

Selon le bâtonnier, dans le cas d’espèce, il est prévu que les avocats mis en cause puissent recourir à la Cour de cassation. Cette haute juridiction doit vider se prononcer dans un délai bien précis. Or à ce qui semble, le temps imparti aurait été largement dépassé ; par conséquent la suspension de la mesure prise par le barreau est désormais frappée de nullité.

Face à cette situation, le Garde des sceaux s’est saisi du dossier en recevant les deux parties afin de trouver une solution qui ne fasse perdre la face à personne.

Malheureusement, le barreau a déclenché hier un mouvement de grève et n’entend nullement lâcher du lest. Ainsi, lors de l’assemblée générale d’hier de l’ordre des avocats, il a été prononcé des sanctions très lourdes à l’endroit de Me Bongho Mavoungou, qui se voit interdit de mener ses activités professionnelles pendant une durée de cinq ans.

Pour un avocat qui a requis l’anonymat, la sentence est sévère dans la mesure où l’accusé, Me Bongho Mavoungou, a reconnu les faits qui lui sont reprochés et aurait même commencé à indemniser certains de ses clients qu’il aurait abusés. Pour lui, le barreau aurait pu gérer cet affaire en interne sans la porter sur la place publique.

Compte tenu de ce que les arrêts de la Cour de cassation sont inattaquables, l’opinion commence déjà se demander ce que pourrait être l’épilogue de ce feuilleton juridico-judiciaire qui n’honore pas la justice, fonctionnaires et auxiliaires confondus !

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