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HOMMAGE A PAUL-MARIE INDJENDJET GONDJOUT, 1er Président de l’Assemblée Nationale du Gabon (4 juin 1912 – 4 juin 2012)

Les morts ne sont pas morts. Ils sont simplement partis se reposer pour continuer de nous côtoyer et de nous inspirer, sous la forme d’ancêtres invisibles divinisés. Et Paul-Marie Indjendjet Gondjout, dans l’au-delà, appartient à cette catégorie et est de ceux-là qui, en ce 4 juin 2012, accèdent à leur centième année.

Les morts sont dans nos forêts, dans nos savanes, dans nos rivières, dans nos montagnes, dans la profondeur de nos lacs, dans le tintamarre de nos villes ; et leur ubiquité est incommensurable. D’ailleurs, on pourrait même croire qu’eux aussi se souviennent que l’on se souvient d’eux et que nous les honorons à travers l’organisation des rites et cérémonies funéraires.

L’esprit de Paul-Marie Indjendjet Gondjout, depuis, éternellement établit partout et nulle part dans l’insondable et infini cosmos, nous observe et nous interpelle pour savoir si nous lui rendrons le culte des anciens qui ont tant œuvré pour la communauté et qui méritent une vénération perpétuelle.

Oui, ce culte est aujourd’hui la commémoration de son centenaire de naissance ; occasion exceptionnelle et fastueuse de rappeler à la nation entière ce qu’il fut dans la construction politique du Gabon contemporain.

Parlementaire expérimenté, il se forgea sa notoriété dans les arcanes de l’activité sénatoriale française en tant que Sénateur du Gabon au Palais du Luxembourg (France) du 24 juillet 1949 au 7 juin 1958. Parallèlement, il fut Grand Conseiller de l’AEF à Brazzaville de 1947 à 1952 et, tard, Sénateur au Sénat de la Communauté en 1959.

Débatteur implacable, il fut, durant ces périodes de représentation, le défenseur inébranlable des intérêts du Gabon dans les arènes politiques et cénacles de l’Union Française, de l’AEF et de la Communauté franco-africaine. C’est à ce titre qu’il peut être considéré comme le père du nationalisme économique gabonais au détriment d’une conception de co-développement dans l’AEF qui consistait à spolier les richesses naturelles du Gabon au profit de la construction des infrastructures de développement des autres Territoires de l’AEF.

Dans le paysage politique qui se dessinait après l’Indépendance, son idéal politique l’avait conduit à militer pour l’installation d’un régime parlementaire, c’est –à-dire en faveur d’une responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée du peuple qui devait lui retirer sa confiance par le vote d’une motion de censure et exiger sa démission. Mais c’est le régime présidentiel qui l’emporta et il paya sa liberté le choix et l’échec de ses posi tions politiques.

Il assuma les fonctions de Président des Assemblées parlementaires gabonaises dans leurs mutations institutionnelles successives :

1957 : élu Président de l’Assemblée Territoriale

1958 : élu Président de l’Assemblée Législative

1960 : Président de l’Assemblée Nationale

1975 : élu Député de l’Estuaire (Libreville) et désigné par ses pairs Président de l’Assemblée Nationale ; il y restera jusqu’en 1979.

L’originalité de son parcours politique est qu’il fut la seule personnalité de la génération des pères de l’Indépendance à avoir travaillé dans les deux chambres de représentant nationale d’une démocratie moderne, le Sénat et l’Assemblée Nationale. Son rôle fut donc important dans l’édification du paysage institutionnel du Gabon moderne.

Lorsque le vieux lion se retire en 1979, il lègue pour la postérité une remarquable profession de foi en proclamant : « Je voudrais alors vous dire que au cours de ma carrière politique, je n’ai eu foi qu’en la démocratie comme système politique. Oui, je crois que la démocratie est le seul système politique qui proclame et met effectivement en application le concept de gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Oui, je crois que la démocratie est le seul système politique qui puisse centraliser le consensus politique sur une équipe, le Gouvernement, sur un seul homme, le P résident de la République pour la bonne gestion des affaires publiques. Oui, je crois que la démocratie est seul système politique où la voix populi est e xprimés par une entité juridique constitutionnelle : le parlement ».

Encore une fois , il aura éclairé les générations futures sur sa logique de l’ordre politique. Le combat de sa vie aura été de le faire reposer essentiellement sur les deux outils essentiels de toute cohésion nationale : la démocratie et la représentation populaire qu’est le parlement.

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