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100 milliards pour remettre la Setrag sur les rails

A la faveur d’une conférence de presse tenue le 22 juin à Libreville, les responsables de Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) ont indiqué une série de mesures pour enrayer les déraillements de trains marchandises survenus ces derniers mois, remettre la voie ferrée en bon état et améliorer les prestations de service.

Henri Jobin, directeur général de la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag), filiale du groupe minier français Eramet, a indiqué, le 22 juin à Libreville, que son entreprise compte investir 30 à 40 milliards de francs CFA par an durant les trois prochaines années. Ce qui détermine un plan d’investissement de plus de 100 milliards de francs CFA destinés à la rénovation de la ligne de chemin de fer, l’acquisition de matériel neuf et l’amélioration de l’exploitation.

La voie ferrée, qui relie Libreville à Franceville, a enregistré ces derniers temps des déraillements successifs de trains (voir l’article La Setrag rappelée à l’ordre du 13 juin 2012). Non sans préciser que ces accidents ont eu des «impacts tant sur le fonctionnement de l’entreprise que sur ses résultats», Henri Jobin s’est montré rassurant : «nous maîtrisons aujourd’hui l’ensemble des phénomènes qui ont concouru à ces déraillements.»

On note que 80% de ces déraillements se sont produits en zones instables (lieux où la conception a été mal faite) et durant la saison des pluies, qui amplifie ce phénomène. A ces causes s’ajoute un matériel vieillissant. A cet effet, le patron de Setrag a fait part de son ambition de réfectionner la ligne ferroviaire sur les zones dont l’instabilité du sol a été notée, principalement entre Libreville et Ndjolé.

A titre de perspective, Henri Jobin a indiqué que le trafic sur ce chemin de fer devrait augmenter dans les trois années à venir, du fait de l’entrée dans le secteur minier gabonais d’autres exploitants, à l’instar de la compagnie chinoise CICM Huangzhou et de l’australien BHP Billiton. «L’augmentation du trafic va venir essentiellement des nouveaux milliers de mineurs Sud-africains, Australiens ou Chinois et de beaucoup de projets lancés dans la nouvelle Zone économique de Nkok, des nouveaux chantiers miniers du côté de Ndjolé et de Franceville. Ce qui pourrait doubler le trafic commercial» et ferait passer les charges transportées de 4 à 5 millions de tonnes, actuellement, à 10 millions de tonnes par an.

L’utilisation du Transgabonais pour l’acheminement du fer de Bélinga, en cas d’exploitation de ce gisement, est cependant exclue, ont indiqué les officiels de la Setrag. «Si le projet de Bélinga voit le jour et si le dégagement se fait par le port de Libreville, ou plus au Nord par le Cap Estérias, ce sera sur une ligne complémentaire, une ligne dédiée au minerai de fer. Ce seront des convois très lourds, de l’ordre de 100 millions de tonnes par an alors que nous, on raisonne à 4 ou 5 millions de tonnes par an.»

Le chiffre d’affaires de l’exploitant ferroviaire a été, en 2011, d’environ 43 milliards de francs, une somme pas si éloignée des 30,38 milliards de francs CFA d’investissement préconisé en 2012, pour le renouvellement de la voie, les terrassements et les ouvrages d’art, la réhabilitation et l’acquisition du matériel roulant, et les travaux d’investissements courants. La source des 100 milliards de francs CFA de financement préconisé sur les trois prochaines années n’a pas été indiquée.

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