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Hollande-Bongo : rencontre critiquée

Le président François Hollande accueille son homologue gabonais, Ali Bongo, jeudi à l’Élysée. Crédits photo : MAL Langsdon/Reuters
La France a d’importants intérêts militaires et économiques au Gabon.

En recevant jeudi le président gabonais, Ali Bongo, à l’Élysée, François Hollande a pu mesurer l’extrême complexité des relations entre la France et ses anciennes colonies africaines. La simple annonce de cette visite a suffi à réveiller de vives controverses et de vertes critiques de l’opposition gabonaise et des associations qui réclament la mise de mort de la «Françafrique». «Cette visite est incompréhensible à moins d’être celle d’une rupture totale avec le passé et avec la famille Bongo», souligne Georges Mpaga du collectif Ça suffit!

Le Gabon et le régime d’Omar Bongo, mort en 2010 après quarante et un ans de pouvoir, symbolisent, il est vrai, plus que d’autres la dérive affairiste d’une certaine politique française. Le fils, Ali Bongo, élu en août 2010 lors d’un scrutin contesté, n’est pas parvenu a changé cette image. Les élections législatives, un an plus tard, boycottées par l’opposition et qui ont conduit à une chambre presque entièrement aux mains du Parti démocratique gabonais, le parti du pouvoir, n’ont pas arrangé les choses. «Le système Bongo père est toujours en état. Ce qui a changé, c’est que le père utilisait plus la carotte que le bâton pour contrôler le pays, alors que le fils use plus du bâton que de la carotte», résume un spécialiste du Gabon. «Je ne comprends pas ces polémiques. On ne fait qu’adapter les textes comme cela se fait en France», affirme le porte-parole du président gabonais Alain Claude Bilié Bi Nzé. «Nous sommes dans une dictature qui ne fait que s’aggraver. La France se doit, au nom du passé, d’intervenir pour résoudre la crise», assure l’activiste Marc Ona.

La France connaît ces critiques. La raison de cette visite tient sans doute plus à l’obligation pour Paris de conserver des liens avec son ancien pré carré. François Hollande, qui repousse pour l’instant les demandes d’entretien du Congolais Denis Sassou, ne peut faire de même avec tous les pays. «La France est le principal partenaire économique du Gabon, mais sa part s’effrite», rappelle opportunément le porte-parole du président gabonais. Et le Gabon abrite l’une des deux dernières bases militaires tricolores sur le continent, dont la pérennité reste à confirmer par Libreville. «Hollande ne peut pas complètement ignorer les intérêts économiques et stratégiques de la France», explique un diplomate.

Fin de la Françafrique souhaitée

Officiellement, les relations entre les deux États ne connaissent pas de problème. Libreville comme Paris souhaitent la mort de la Françafrique. «L’entretien a été très cordial», disait-on dans l’entourage d’Ali Bongso. La réalité est plus complexe. Les élites gabonaises se méfient des critiques émises à Paris contre la gestion du Gabon, notamment par le Parti socialiste, et la colère ne faiblit pas contre l’ouverture d’une enquête par la justice française sur les conditions d’acquisition d’un plantureux patrimoine en France par la famille Bongo. «Ce dossier n’a pas été évoqué», tranche Alain Claude Bilié Bi Nzé. De son côté, l’Élysée s’est contenté de souligner que la rencontre a été «l’occasion, pour le président de la République, de souligner les principes (…) sur les questions de gouvernance, de lutte contre la corruption».

Exprimez-vous!

  1. Ces gens du Figaro ne savent apparemment pas que Bongo est mort en juin 2099 et qu’Ali Bongo a pris la relève dynastique en septembre 2009 après le vote du 30 août 2009…

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