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Texto du mercredi 1er AOÛT 2012 : La classe politique gabonaise est-elle crédible ?

Zacharie Myboto, Président de l’Union Nationale
La question vaut son pesant d’or au moment où le Gabon a à sa tête un président contesté par la majorité des gabonais, une assemblée nationale quasiment monocolore, un parti politique qui s’accroche depuis 44 ans au pouvoir, un pays riche en ressources minières, mais dont les populations vivent dans la misère, avec une absence criarde des infrastructures, notamment des routes, des logements, des écoles, des centres aérés et sportifs, etc, etc.

On ne compte plus les conférences, les interviews, les réunions, les concertations, les ateliers, les séminaires, symposiums, meetings, les congrès, les retraites, les journées de, les accords…, organisés par les uns et les autres, au total, on observe que les dirigeants politiques et associatifs du Gabon, tous partis et tous camps confondus, semblent plus préoccupés par leur accession au pouvoir, que par le développement du pays ; et quand bien même ils occuperaient des postes au sein de l’Etat et des assemblées locales, comme les pédégistes et leurs alliés, on remarque que les politiques publiques pour répondre aux attentes et besoins de la population ne sont pas inscrits au menu de leur agenda politique.

C’est ainsi qu’on assiste à un véritable jeu de pingpong où l’opposition, dans sa totalité, peine à s’élever pour aller visiter un quartier délabré, un pont cassé, la baie des cochons…, et exiger ensuite du pouvoir qui gère l’argent de tous les gabonais de s’expliquer sur sa gestion.

D’un autre côté, on constate, médusé, qu’on a affaire à un pouvoir truffé de gens incapables d’inventer des politiques publiques crédibles, de les mettre en œuvre, puis et de rendre des comptes des résultats obtenus aux citoyens.

Tâche pourtant exaltante que celle de servir son peuple, les tenants du pouvoir se complaisent en annonces fallacieuses quand ils n’accusent pas l’opposition qui n’aurait rien à proposer, qui serait composée d’aigris, et qui voudrait revenir au pouvoir, comme si cela n’était pas légitime pour un Gabonais d’aspirer à prendre le pouvoir, mais non pour se servir, comme c’est le cas aujourd’hui pour le pouvoir PDG, mais pour servir.

A l’arrivée, on constate qu’on tourne en rond depuis 1990, que rien ne bouge, et c’est tous les Gabonais qui en prennent pour leur grade à cause d’une classe politique finalement enfermée dans des petits calculs de bas étages, et qui n’arrive pas à taire ses querelles et son orgueil mal placé pour se mettre en commun, afin de dégager des actions publiques, une équipe composite, et un chronogramme pour le développement du Gabon, et le bien être des Gabonais.

En définitive, on peut se poser la seule question qui compte à savoir s’il faut vraiment continuer ainsi avec un PDG qui a eu 44 ans de gestion calamiteuse et en qui aucun gabonais conscient n’accorde plus le moindre crédit, mais qui se maintient par la force à la tête de notre pays ?

Ou alors faut-il en arriver à la violence pour voir une autre équipe prendre à son tour la gestion du pays, mais à quel prix ?
Pour ce qui nous concerne, sans occulter tous les problèmes liés à la corruption, à la violation des droits de l’homme, au bidouillage des élections, aux injustices, etc., seul un dialogue franc entre toutes les parties, ayant pour but de mettre en place un ensemble de politiques publiques, financées et programmées dans le temps, avec des équipes pour leur mise en œuvre et pour leur évaluation, peut redonner un semblant de crédibilité à la classe politique gabonaise.

Autrement, nous voici repartis pour 200 ans avec le PDG.

Il n’est pas sure que cela soit le choix de la majorité des Gabonais.

PETIT-LAMBERT OVONO

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