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Des experts de la BAD en appuis à la CNAMGS

Des experts de la Banque Africaine de développement (BAD), notamment du consortium Str@tec-arc, commis sur appel d’offre, sont depuis une dizaine de jours dans les locaux de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), à Libreville, où ils procèdent à une évaluation des infrastructures, du personnel, ainsi que de tout élément qui concourt à la réalisation de la protection sociale.

La présence à Libreville de ces experts entre, en effet, dans le cadre du Projet d’appui pour une étude sur le renforcement des capacités de la CNAMGS, issu du don de la BAD sur le fonds pour les pays à revenu intermédiaire dont fait partie le Gabon. En amont, le pays avait sollicité en décembre 2009 un financement de ce Groupe bancaire pour une meilleure prise en charge des Gabonais économiquement faibles (GEF). Mais il s’agit aussi de mieux appliquer l’assurance maladie obligatoire (AMO) afin d’accélérer l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), particulièrement dans son volet santé.

En définitive, la finalité de ces études sera de renforcer les capacités de gestion de la CNAMGS en se fondant sur les systèmes de gestions existants.

Les experts de cette institution sont à Libreville pour identifier et spécifier les améliorations et les nouveaux systèmes nécessaires, mais aussi d’améliorer la formation des personnels concernés. A cet égard, l’étude se concentre sur trois points essentiels, dont le système d’information décisionnel et le système de gestion relatif à l’AMO, ainsi que sur les définitions et la mise en œuvre d’une stratégie de communication.

Explicitant ces points, le coordonnateur du projet, Pierre Parfait Gondjout, a indiqué que le premier point est «un élément d’aide à la décision qui sera propre à la CNAMGS, tout comme pour le ministère de la Santé, en ce sens qu’il permettra de faire des études sur l’état de l’épidémiologie, les structures sanitaires, la prévalence dans divers domaines etc., afin de déterminer les poches de résistance pour enfin établir les politiques préventives».

Le second, quant à lui, actualisera la maîtrise des coûts, la gestion financière, les immatriculations et la gestion de l’assurance maladie. Pour lui, «c’est le point qui va permettre de pérenniser l’assurance maladie. C’est le maillon fort de l’intervention des partenaires de la BAD».

Enfin le troisième point est axé sur la mise en œuvre d’une stratégie de communication qui sera tant interne qu’externe. Cette étape envisage d’apporter des solutions aux blocages, à toutes les pesanteurs psychologiques. De cet fait, il faudra un référentiel commun entre tous les partenaires de l’AMO, notamment les officines, les dépôts pharmaceutiques, les hôpitaux etc. Il faut noter que depuis sa création en 2007, la CNAMGS se heurte à une difficulté de communication qui est liée à la nouveauté du dispositif dans le paysage de la protection sociale gabonaise et à la mauvaise image des anciennes structures de protection sociale. Cette stratégie de communication ciblera en particulier les femmes et les personnes économiquement démunies afin de réduire les difficultés d’accès auxquelles ces catégories de population sont confrontées.

Ayant déjà effectué des déplacements dans des structures partenaires de la CNAMGS, principalement à Lambaréné et à Libreville, les experts de la BAD relèvent que leur «approche est de voir ce qui a été fait, de comprendre, d’apporter un regard extérieur et de travailler avec toute la chaîne afin de dresser un constat et des corrections qui seront présentés à la direction générale de la CNAMGS qui prendra, elle, des décisions.»

«Notre rôle est d’apporter des outils pour suivre le fonctionnement, le paiement, les enregistrements et la gestion des dépenses. Il s’agit d’adapter le personnel de la CNAMGS à la clientèle. Les services de soins doivent être en adéquations avec les besoins des assurés», a précisé Pierre Auffret qui relève par ailleurs que «chaque pays a ses particularités et il y a un modèle gabonais. Par conséquent, il ne s’agit pas de faire une transposition».

Le projet a un coût financier de plus de 640 millions de francs CFA répartis à hauteur de 40% pour l’État gabonais et 60% pour la BAD.

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