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Pakistan: des diplomates américains visés dans un attentat meurtrier

Des secouristes et membres des forces des sécurité pakistanais sur le site d’un attentat-suicide à la voiture piégée, à Peshawar (nord-ouest), le 3 septembre 2012 (AFP)
Un attentat suicide à la voiture piégée visant des diplomates américains a fait au moins deux morts et une vingtaine de blessés, dont deux Américains, lundi à Peshawar, principale ville du nord-ouest du Pakistan, bastion des rebelles talibans.

L’attaque a eu lieu dans la matinée près des bureaux du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) et d’un quartier résidentiel où sont installés des employés du consulat américain et des bureaux d’ONG étrangères.

Une certaine confusion régnait à propos du bilan de cet attentat. De nombreuses sources pakistanaises ont en effet affirmé à l’AFP qu’il avait fait quatre morts, dont deux Américains, alors que Washington indiquait « ne pas être au courant » de décès de ses ressortissants.

Selon des sources pakistanaise, un kamikaze a foncé avec sa voiture piégée sur un convoi de deux véhicules avec à sa tête un 4 x 4 diplomatique américain qui a été presque entièrement détruit par l’impact. Et un journaliste de l’AFP a vu un passeport américain en partie brûlé qui avait été extirpé de la carcasse du véhicule.

« Après l’explosion, les personnes qui se trouvaient dans le véhicule à l’arrière ont dégagé les personnes qui étaient dans le véhicule avant et les ont évacués rapidement » dans un complexe américain, a dit Mian Iftikhar Hussain, le ministre de l’Information de la province locale de Khyber Pakhtunkhwa.

« Au moins quatre personnes, dont deux Américains, sont mortes dans l’attaque », a-t-il martelé.

Près d’une vingtaine de blessés et deux morts qui n’étaient pas dans ces deux véhicules ont quant à eux été transportés dans un hôpital local, ont indiqué des sources hospitalières.

Le chargé d’affaires américain au Pakistan, Richard Hoagland, a remercié « les forces de sécurité pakistanaises » pour avoir « sauvé la vie de deux diplomates américains et de deux employés locaux du consulat de Peshawar en prenant soin d’eux après l’attaque de leur véhicule ».

L’ambassade américaine n’a dans un communiqué évoqué que le sort de ses employés du consulat, laissant ouverte la possibilité que des ressortissants américains non diplomates (CIA, contractants privés ou autres…) aient été tués ou blessés. « Nous ne sommes pas au courant d’autres Américains (non diplomates, ndlr) tués », a ensuite déclaré à l’AFP une de ses porte-parole.

La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a qualifié de « lâche » cet attentat suicide et loué le travail des autorités pakistanaises. Le gouvernement pakistanais a lui aussi condamné l’attaque et assuré que ses auteurs allaient être retrouvés et traduits en justice.

Une puissante explosion « Le véhicule (du kamikaze) contenait entre 100 et 110 kilos d’explosif, incluant plus de dix obus de mortier », a déclaré le chef de la police de Peshawar, Imtiaz Altaf.

« L’explosion était si puissante que ma voiture a fait un bond sur la route », a confié à l’AFP, Mohammed Sadid, 35 ans, qui circulait en sens inverse lors de la déflagration. « Ma tête a frappé le volant et le pare-brise. Puis, j’ai vu une voiture incendiée qui est devenue une boule de feu », a-t-il ajouté.

L’explosion a creusé un cratère dans la route, endommagé de nombreux véhicules et soufflé les murs d’enceinte de maisons avoisinantes.

L’attentat n’a pas été revendiqué, mais le mode opératoire rappelle celui des rebelles talibans pakistanais alliés à Al-Qaïda, qui dénoncent le soutien d’Islamabad à la « guerre contre le terrorisme » américaine dans la région.

Il intervient alors que Washington tente de convaincre Islamabad de lancer une offensive terrestre contre ces talibans dans le Waziristan du Nord, leur principal bastion tribal du nord-ouest.

Les insurgés sont également la cible répétée d’attaques de drones américains dans cette région. Le Pakistan estime que ces attaques constituent une violation de sa souveraineté nationale et attisent des sentiments anti-américains déjà très forts dans la population de ce pays musulman de plus de 180 millions d’habitants.

Washington ne compte d’ailleurs pas renoncer à ces opérations destinées notamment à éviter que des talibans et combattants d’Al-Qaïda ne se regroupent pour organiser des attaques en Afghanistan ou en Occident.

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