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Plysorol veut retrouver ses droits sur les forêts du Gabon

La société du Calvados, ex-leader européen du bois contreplaqué, va fermer ses portes. 277 salariés, répartis sur trois sites en France, sont concernés. Le trésor de l’entreprise, des droits sur l’exploitation de forêt, au Gabon, est au coeur d’un bras de fer.

Le tribunal de commerce de Lisieux a tranché jeudi dernier en prononçant la liquidation judiciaire du groupe Plysorol. C’est la fin pour cette entreprise, née en 1907, autrefois leader européen du contreplaqué, qui a employé jusqu’à 1.000 personnes dans les années 1980 et 1990.

Aujourd’hui, trois sites sont concernés par la liquidation : Lisieux, le siège social, avec 70 personnes (150 emplois avaient déjà été supprimés en 2010), mais aussi Fontenay-le-Comte en Vendée qui emploie encore 112 personnes et Epernay, dans la Marne, avec 95 salariés. Le propriétaire, le Libanais Ghassan Bitar, n’a pas apporté les 700.000 euros promis en juillet et qui étaient indispensables à un plan de continuation.
Okoumé précieux

Depuis trente ans, après être devenue Isoroy en 1982, l’entreprise a changé de mains à plusieurs reprises avant de prendre le nom de Plysorol en 2000. Huit ans plus tard, les difficultés s’accélèrent : dépôt de bilan fin 2008, reprise de l’entreprise par un groupe chinois, puis à nouveau redressement judiciaire avant d’être le rachat en 2010 par le Libanais Ghassan Bitar.

A chaque fois, le « trésor » de l’entreprise, 600.000 hectares de forêts au Gabon, attire les repreneurs. « Que ce soit M. Zhang ou M. Bitar, ils ne sont venus que pour voler cette richesse », s’insurge Marie-Christine Malet, secrétaire CGT du comité central d’entreprise (CCE). Et aujourd’hui encore ses forêts, riches en okoumé, un composant principal du contreplaqué, ont été sorties du patrimoine de l’entreprise. « Par un tour de passe-passe, elles échappent à la procédure collective. Il faut qu’elles reviennent dans le périmètre international de l’entreprise et que les salariés retrouvent le permis d’exploitation de ces forêts. J’ai saisi à cet égard le procureur de la République. Il faut mener le combat pour l’emploi et pour le respect de l’état de droit », proteste M e Philippe Brun, avocat du CCE.

« La région Basse-Normandie s’était investie à hauteur de 500.000 euros pour répondre aux besoins que le groupe Bitar avait exprimés lors de la reprise de l’entreprise, soulignait vendredi Laurent Sodini, vice-président chargé de l’Economie. Nous examinons désormais le remboursement de cette somme. »
Audit industriel lancé par l’Etat

En attendant leurs lettres de licenciement, les salariés, « déterminés et combatifs », selon la secrétaire du CCE, veulent croire à une solution nouvelle. Un audit industriel va être lancé par l’Etat. Par ailleurs, un opérateur immobilier français, Quanim, serait, dit-on, intéressé par une reprise de l’usine de Fontenay-le-Comte. « De notre côté, ajoute Marie-Christine Malet, nous travaillons sur un projet alternatif et voulons mener une étude de faisabilité sur une possible société coopérative de production. Nous en appelons aux pouvoirs publics pour la financer. »

Les pouvoirs publics, quant à eux, regardent de très près la situation. Ghassan Bitar a été reçu la semaine passée au ministère du Redressement productif mais rien n’a filtré de l’entretien.

CORRESPONDANT À CAEN
Philippe legueltel

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