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France : RSF condamne les pressions judiciaires visant les journalistes gabonais qui enquêtent sur les crimes rituels

L’association Reporters sans frontières (RSF) vient de condamner, dans un communiqué que Gabonews s’est procuré ce mercredi matin, «les pressions judiciaires visant les journalistes gabonais à chaque fois qu’ils osent enquêter sur les crimes rituels ou dénoncer leurs commanditaires au sein du pouvoir ».
Ces pressions judiciaires « témoignent de la collusion entre justice et pouvoir politique. Utilisée comme outil d’intimidation, la machine judiciaire gabonaise renforce le tabou sur les crimes rituels et cherche à décourager la presse plutôt que de faire la lumière sur la persistance de cette pratique », a déclaré Reporters sans frontières.
Selon RSF, «L’attitude de la justice est contraire à la volonté du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, qui avait brisé ce tabou en avril dernier en convoquant une réunion de crise pour mettre fin à ce phénomène qui endeuille de nombreuses familles et ternit l’image du pays ».
L’organisation rappelle que les crimes rituels sont liés aux croyances animistes présentes au Gabon, et visent à renforcer les pouvoirs de fétiches en mutilant vivants des hommes, femmes ou enfants, qui doivent mourir de douleur. Commandités par des personnalités politiques, ces meurtres sordides sont particulièrement fréquents en période électorale ou à la veille d’un remaniement ministériel, et restent bien souvent impunis.
Olivier Ndembi, journaliste au quotidien pro gouvernemental L’Union, a été convoqué le 18 octobre 2012 par la Direction Générale des Recherches (DGR) pour être interrogé sur les résultats de son enquête journalistique sur les crimes rituels et leurs liens avec la sphère politique gabonaise.
Dans un article du 14 avril 2012, ce journaliste avait brisé le tabou de l’impunité dont bénéficient les commanditaires de crimes rituels, « tapis dans les arcanes du pouvoir », tout en renonçant à les nommer pour éviter les plaintes en diffamation traditionnellement déposées dans ce genre d’affaires. Le parquet de Libreville a reçu du ministère de la Justice l’ordre de faire auditionner le journaliste et de le menacer de poursuites pour « entraves à l’action de la justice » s’il ne coopérait pas en fournissant les identités des personnes qu’il met en cause.
Le journaliste de L’Union Jonas Moulenda avait ainsi fait l’objet d’une plainte du parquet de Libreville, en mai dernier, pour avoir accusé une personnalité haut placée d’avoir commandité le meurtre d’un militaire.

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