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Les véritables enjeux du concert de Patience Dabany au Zénith

À 68 ans, Patience Dabany, affectueusement appelé «La Mama», va se produire au Zénith de Paris le 2 novembre. Au-delà de la célébration de la culture gabonaise, à travers différentes autres formes d’arts qui y sont adjoints, l’opération comporte notamment les défis du remplissage et de la rentabilité mais aussi de la forme physique de l’artiste. Patience Dabany se produit ce vendredi 2 novembre au Zénith, une célèbre salle de concert à Paris (France). La «locomotive» de la chanson gabonaise s’était déjà produite à l’Olympia de Paris en 2001. La prestation était belle, les spectateurs ravis, mais il n’y avait essentiellement que des Gabonais. Cette fois, Patience Dabany a le devoir de faire mieux qu’à l’Olympia, c’est-à-dire remplir la salle de Gabonais, bien sûr, mais aussi d’autres nationalités que compte la ville cosmopolite qu’est Paris.

Le défi est immense, car si dans les années 60-70, se produire à l’Olympia de Paris était le nec plus ultra et la consécration pour un musicien africain, la norme s’est déplacée et il s’agit désormais de se produire dans des salles beaucoup plus grandes. Cette nouvelle norme a été posée par le congolais Koffi Olomidé qui, après la défunte Abeti Masikini dans les années 80, a joué au Zénith en novembre 1998, puis à Bercy en février 2000 faisant de lui premier artiste africain à avoir rempli la plus grande salle de France (plus de 15 000 personnes). La salle du Zénith compte 5860 places et c’est toujours un défi, surtout chez les Congolais, de pouvoir la remplir.

La diva de la chanson gabonaise devrait y parvenir… même à perte. Il faut en effet compter 55.000 euros (36 millions de francs CFA environ) pour la location du Zénith de Paris, auxquels il faut ajouter la location des instruments de musique, des lumières, des techniciens, mais aussi le transport intramuros à Paris, l’hébergement et la restauration de 82 personnes parties de Libreville le 30 octobre, aux «frais de la princesse», selon les sources d’une compagnie aérienne africaine. Parmi ces invités on compte les artistes Amandine, Arielle T, Franck Ba’ponga, Bénédicte Andeme, Diane Amédée, le groupe DBS, Kifra-L, Lauriane Ekondo, Mathis Mabaka, le groupe Mouyanga, Omar Defunzu mais aussi Régis Massimba, Ericson et Claudy Siar qui vont officier en tant que maîtres de cérémonie. L’évènement sera d’ailleurs une véritable fête de la culture gabonaise. Une exposition de sculpture, peinture, mode et art culinaire gabonais y sera en effet organisée aux abords de la salle.

Mais sans doute, les producteurs du concert, Harissa Music et Sushiraw Prod, se sont-ils assurés de la rentabilité de l’événement dont les tickets étaient vendus au départ à 33 euros, avant que n’interviennent les nombreux rabais signalés sur Twitter et Facebook où on a parlé de billets à 10 euros au dernier moment. Sans compter les 200 billets offerts par Africa N°1 à ses auditeurs et ceux offerts en lots de concours par Trace TV.

Le concert ressemble à une opération de prestige, pensent de nombreuses personnes. On note que l’ambassadeur du Gabon à Paris, Germain Ngoyo Moussavou, «mouille le maillot» pour que la communauté gabonaise y soit en grand nombre – il a offert 100 billets à des étudiants gabonais de Paris. De nombreux membres du gouvernement et leurs épouses vont faire le déplacement de Paris, de même que des personnalités comme Jean-Marie Adzé, Pascaline Mferri Bongo et autres. Mais il serait bien pour «La Mama» de voir la salle remplie par d’autres Africains et par des Français.

Une autre interrogation qui alimente le Kongossa à Libreville concerne la santé de Patience Dabany qui, de sources concordantes et dignes de foi, n’est sortie que le 18 octobre de l’Hôpital d’instruction des armées Omar-Bongo-Ondimba de Libreville où elle était internée, il est vrai pour de simples soucis dus à son âge, 68 ans. Nombreux pensent que, convalescente, elle aurait pu reporter le concert.

Il faut espérer que les affiches publicitaires de ce concert que l’on voit dans certaines rues du 19e arrondissement de Paris où se situe le Zénith et dans certaines villes de la banlieue parisienne (où résident de nombreuses communautés africaines), ainsi que toute la promotion sur Africa n°1-Paris et sur internet (les sites de l’UJPDG à Paris), vont convaincre les Africains et les Français de se déplacer. Sinon, à quoi servirait-il de venir se produire à Paris si ce n’est que pour célébrer, à chaque fois, des «retrouvailles gabono-gabonaises». 6 000 places à Paris, ce n’est sans doute pas la mer à boire pour une star internationale… Bon vent !

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