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Issozet Ngondet boudé par l’Assemblée nationale

Une sorte de question préjudicielle a été posée au ministre des Affaires étrangères, le 30 octobre à l’Assemblée nationale, avant l’examen du projet du budget 2013 de son ministère. Elle concerne le retrait, depuis le début de XIIe législature, des passeports diplomatiques aux membres du parlement. N’ayant pu y répondre, Emmanuel Issozet Ngondet a été renvoyé à ses chères études.

Emmanuel Issozet Ngondet, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, de la Francophonie, chargé du Nepad et de l’Intégration régionale, n’a pu défendre, le 30 octobre, son projet de budget, exercice 2013 à l’Assemblée nationale. Les députés ont brandi le principe du respect des lois et surtout le leitmotiv «le Gabon est un État de droit» pour le renvoyer sans l’avoir auditionné.

En réalité, les élus du peuple reprochent au ministre des Affaires étrangères sa décision de ne plus appliquer le texte accordant notamment aux parlementaires le bénéfice du passeport diplomatique, à l’exception des membres des Bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat. Interrogé sur la question en septembre dernier, Luc Marat Abyla, le président du groupe PDG à la Représentation nationale, avait esquivé en soutenant que la défense des droits et intérêts des députés incombe au bureau directeur de l’Assemblée nationale.

Comme s’il s’agissait d’une question préjudicielle, Mme Albertine Maganga Moussavou, élue du canton Ngounié pour le compte du Parti social démocrate (PSD), est montée au créneau, à ce sujet, pour exiger du ministre des explications sur la suspension du décret fixant le régime de délivrance, de prorogation et de renouvellement des passeports diplomatiques et des passeports de service. Pour les députés et à juste titre, il n’y a qu’une loi pour abroger une autre loi et un décret pour abroger un précédent décret. Avec un relent de véhémence, de nombreux élus ont demandé à Emmanuel Issozet Ngondet, de brandir le décret abrogeant celui du 10 mai 2000 (n°349/PR/MAECF), l’accusant d’avoir unilatéralement privé les membres du parlement du droit aux passeports diplomatiques.

Les réponses du ministre ayant été peu convaincantes, les députés, qui estiment que si les lois ne sont pas respectées il est inutile d’examiner le projet de budget du ministère des Affaires étrangères et même de voter la loi de finances pour l’année prochaine, ont renvoyé le ministre, lui demandant de fournir la preuve de l’abrogation du décret revendiqué ou de l’appliquer. Emmanuel Issozet Ngondet est donc ressorti du palais Léon Mba sans avoir présenté le projet de budget de son ministère pour 2013.

Les députés ont donc privilégié la défense de leurs intérêts personnels au détriment du fonctionnement normal des institutions. S’il est devenu commun d’entendre proclamer «le Gabon est un État de droit» et de voir que ceux qui le clament ne respectent pas toujours la loi, on n’a pas souvenance de ce que les députés soient un jour monté au créneau pour exiger le respect de la loi. Doit-on donc comprendre que les intérêts du parlement gabonais sont d’abord les intérêts privés de ceux qui y siègent ? Tout le monde a pourtant une conviction intime : le ministre des Affaires étrangères ne peut avoir décidé de son propre chef de suspendre la délivrance des passeports diplomatiques aux parlementaires et aux membres d’autres institutions concernés par le décret dont il est question. L’ordre vient assurément d’ailleurs. Alors ?

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