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Les «installations araignée»: business et épée de Damoclès des populations

L’installation anarchique des câbles électriques et des conduites d’eau pour alimenter les foyers de certains quartiers populaires de Libreville et de sa périphérie interpellent à plus d’un titre. Et pour cause, il ne se passe un jour sans que les populations, qui côtoient ce méli-mélo dans leur quotidien, ne soient victimes d’électrocutions plus ou moins graves. Car, bien souvent, quand les fils ne traînent pas sur le sol, ils sont à hauteur d’homme, voire d’enfant.

Pour celui qui fréquente ou qui arrive pour la première fois dans des quartiers tels que Montalier, Bel Air, Diba-diba ou Ondongo, pour ne citer que ceux-là, le spectacle du «dangereux voisinage», titre avec lequel le quotidien l’union de ce mercredi 21 novembre 2012 a abordé la question, laisse perplexe. Les tuyaux d’eau et les fils électriques se disputent de maigres poteaux, taillés dans le branchage, plantés à tort et à travers par les habitants de ces quartiers qui aspirent à vivre dans un semblant de modernité.

Ces zones mal loties ou carrément non loties se sont développées anarchiquement au fil des ans avec l’exode rural. Dès lors, cette donne amène les populations à s’établir, coûte que coûte, dans des quartiers choisis en fonction des prix de loyer pratiqués. En outre, certains y ont acquis des parcelles de terrains sur lesquelles ils ont érigé leurs maisons. C’est donc animé d’une forte volonté d’avoir en permanence de l’eau et de l’électricité qu’ils se retrouvent dans l’obligation de transporter parfois sur trois, quatre, voire cinq kilomètres, ces fils et tuyaux à leurs propres frais. Un vrai business s’est développé. Les techniciens sont chèrement payés pour ces installations, tandis que des primo-arrivants revendent à d’autres leur électricité.

Depuis des années, certaines de ces quartiers, qui ont pourtant des représentants à l’Assemblée nationale, sont toujours sans électricité. Et c’est pour pallier la carence de la SEEG, fournisseur exclusif de l’électricité et de l’eau dans le pays, qu’ils ont développés des branchements anarchiques que certains appellent «installations araignée».

Si la nécessité s’impose en réalité, il n’en demeure pas moins que les risques pour les habitants de ces zones sont énormes. Récemment, au quartier Akébé, un jeune homme d’à peine vingt ans a été électrocuté alors qu’il faisait une bricole pour préparer sa rentrée scolaire. Sous une fine pluie, le jeune homme qui transportait la terre pour remblayer un sous-bassement s’est retrouvé pris au piège par des fils électriques entremêlés qui circulaient sur des flaques d’eau, à même le sol. Il est mort sous le coup.

Voilà une scène qui illustre parfaitement ce qu’est le quotidien de ces personnes qui, dans l’optique de la débrouille et de la survie, oublient vite le danger. Certains expliquent ce fait par «un laxisme apparent de la SEEG qui installe, sans autre procès, des compteurs, les uns après les autres, sur des supports non conventionnels et avec une proximité inquiétante». Et derrière, c’est au consommateur de tirer sur le reste de la distance de câble pour alimenter son domicile.

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