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Gérard Ella Nguema en hors-la-loi

Homme politique clairement engagé dans l’opposition gabonaise, Gérard Ella Nguema a rencontré la presse jeudi après-midi pour annoncer sa nouvelle démarche face aux problèmes qui se posent au Gabon et dont il tient pour responsable la famille Bongo.

« Nous récupérerons par tous les moyens notre victoire ». C’est essentiellement ce qui ressort du point de presse de Gérard Ella Nguema, opposant gabonais qui a situé son intervention dans le cadre d’un engagement citoyen et personnel. Il a d’abord voulu fixer l’opinion : « je ne parle pas en tant que Secrétaire exécutif de l’Union Nationale » (parti dissout), a-t-il-dit.

Gérard Ella Nguema Mintoghe, fils d’un opposant historique au régime d’Omar Bongo et leader du MORENA dans les années 1980, a accusé vertement le pouvoir en place de procéder à une destruction morale et sociale des Gabonais avec les pratiques de crimes rituels, de maltraitance ou de sodomie. Il a surtout affirmé que le régime qu’il dit combattre aujourd’hui a l’ambition de faire disparaître le peuple gabonais de sa terre pour la laisser aux étrangers qui arriveraient par grands groupes d’immigrés notamment « au débarcadère d’Ambowè où les commerçants ont été chassés un matin pour laisser entrer librement des clandestins ».

Gérard Ella Nguema a repris l’un des slogans d’André Mba Obame en 2009 : « nous ne nous laisserons pas voler notre victoire ». Il a donc invité ceux des Gabonais qui sont prêts à le suivre à devenir des « hors-la-loi » et a lancé un appel à « la désobéissance civile ».

Il a, par ailleurs, réclamé la libération des « prisonniers politiques » des événements du 15 août 2012, arrêtés à l’issue des manifestations violentes consécutives au meeting interdit de l’opposition ce jour-là.

Gérard Ella Nguema se déclare prêt à mourir. Il a souvent été accusé de payer des casseurs dans les quartiers populaires de la capitale gabonaise pour sémer le trouble, notamment après les meetings de l’opposition. Ses derniers propos ont de quoi donner raison à ses détracteurs. Sa position contraste avec celle des leaders politiques de l’opposition et notamment de Zacharie Myboto et Jean Eyeghe Ndong qui, au cours du dernier meeting de l’opposition, avaient « supplié » une jeunesse motivée pour la rébellion à faire preuve de méthode à de responsabilité, Myboto ayant même soupiré ce désir de père : « nous devons vous léguer un héritage gérable ». Il reste donc à savoir comment les leaders de l’ex Union Nationale vont considérer les propos de leur membre, qui a bien évidemment parlé en son nom propre, mais qui reste tout de même pour des milliers de sympathisants de l’ex UN « une voix autorisée » de ce groupement politique.

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