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Au contact des prix

La guerre du gouvernement contre la vie chère a bel et bien avancé depuis la signature en août dernier de « deux arrêtés gouvernementaux qui mettent en place un plafonnement des prix de soixante-quatre produits de consommation courante », mais sur le terrain la preuve d’une longue et difficile lutte à venir est concrète puisque les commerçants ont du mal à suivre la cadence.

Le soulagement a encore beaucoup de mal à se faire ressentir chez les populations qui constatent simplement que « les prix n’ont pas baissé ». Pour les mères de familles rencontrées dans quelques grandes surfaces et au grand marché Mont-Bouët, la différence ne se voit pas. Quelques francs ont, certes, été enlevés notamment sur les produits laitiers ou sur les volailles mais le constat général des consommateurs donne lieu à beaucoup d’inquiétude.

Dans quelques grandes surfaces, l’application est effective mais depuis seulement quelques jours sinon quelques heures. A certains endroits, l’oubli de certains agents a certainement permis à la presse de constater que les anciens prix avaient encore le vent en poupe.

Ce qui ressort finalement de cette tournée organisée par le COCOM (en charge de la communication de la Présidence de la République) c’est que la volonté du gouvernement à soulager les ménages est réelle, que certains grossistes et demi-grossistes et même détaillants veulent bien respecter leur engagement à baisser les prix pour permettre à la population d’avoir un quotidien moins difficile. Mais il ressort également que la Direction Générale de Concurrence et de la Consommation (DGCC), n’a pas suffisamment de moyens et même de courage pour rattraper et punir les indélicats. Certains commerçants affichent des prix qui, en vérité, ne sont pas pratiqués, poussant des consommateurs dans l’erreur. Et quand ces indélicats respectent les prix, il est fort urgent de vérifier la qualité desdits produits.

La DGCC a certainement du mal à faire appliquer ces nouvelles mesures car la mauvaise graine est plantée depuis. Chaque maillon de la ‘chaîne de distribution’ tente de tirer quelques profits à son niveau.

Et pour ceux qui appliquent strictement les nouveaux prix, et ils sont rares, le contre coût a de quoi donner quelques regrets car les pertes, sur les produits importés notamment avant la suspension des taxes douanières, ne sont pas à sous-estimer. L’impact financier existe et certains consommateurs suspectent déjà les demi-grossistes et les détaillants de répercuter ces pertes sur d’autres produits, qui ne sont pas concernés par le contrat signé entre le gouvernement, les opérateurs économiques de la filière agro-alimentaire et les associations de consommateurs.

Il faut rappeler que « les coûts supportés par l’Etat gabonais sont de l’ordre de 11 milliards de FCFA ». « Ce sont 11 milliards pour le pouvoir d’achat, 11 milliards qui doivent aller chez le consommateur », selon Luc Oyoubi, Ministre de l’économie.

Mais ces 11 milliards ont, semble-t-il, du mal à arriver chez ce consommateur qui est peut-être le seul à relever, sans mauvaise foi aucune, que les prix n’ont pas forcement changé. Et puisqu’il s’agit de l’argent de l’Etat, il faut bien que des mécanismes soient mis en place pour que ce ne soit pas de l’argent donné pour « rien ».

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