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Corruption : Vincent Lebondo Le-Mali commence à trépigner

Le président de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI), Vincent Lebondo Le-Mali, dont l’institution a organisé le vendredi 7 décembre 2012, à Libreville, la 3e Journée nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite sur le thème «la lutte contre la corruption et l‘enrichissement illicite dans le secteur privé» estime que le Gabon perd annuellement 500 milliard de francs CFA de PIB à cause de ce fléau.

Dans une interview accordée à notre confrère Gabonews.com, il s’exprime sur la question de la corruption au Gabon et sur la nécessité d’accroître les moyens de lutte.

Parlant du bilan des activités menées sur le terrain depuis qu’il est la tête de la Commission, Vincent Lebondo Le-Mali a rappelé que plus de 90 dossiers sont en attente de jugement. «Il faut avouer que quand nous avons pris nos fonctions, il y avait 12 dossiers d’investigations. Autrement dit, nous avons ouvert plus de 80 dossiers».

Pour lui, des choses se font même si elles ne sont pas forcément mises ou dévoilées sur la place publique. Car, il n’est pas question pour cette institution de créer des troubles. Ce qui fait que l’intuition agit dans le secret comme le commande la loi. «Nous ne sommes pas là pour exterminer la classe dirigeante ou les intellectuels gabonais. Nous sommes là pour mettre un peu d’ordre. On ne veut pas de troubles. La loi dit que les investigations ou les enquêtes doivent être réalisées sous le coup du secret», a-t-il expliqué

A propos du dossier des fêtes tournantes qui, selon certaines sources ont connu de nombreux détournement de fonds dans les provinces, Vincent Lebondo Le-Mali réplique que tous les dossiers concernant ces fêtes sont ouverts. «Certains défilent au siège de la Commission, le feu vert vient des plus hautes autorités du pays qui ne veulent plus de ces pratiques de magouilles. (…) La nuit est assez avancée, bientôt le jour va se lever devant le juge», a-t-il déclaré avant d’affirmer que la commission contre l’enrichissement illicite a aujourd’hui «des dossiers dans lesquels on a des chiffres qui ont neuf zéros».

Pour ce qui se rapporte aux moyens mis en œuvre pour appliquer efficacement cette politique de lutte pour plus d’efficacité sur le terrain, le président du CNLCEI relève qu’il n’y a que 10 membres et 7 assistants pour cet travail. Il y a donc nécessité d’augmenter des hommes pour mener le combat.

«Donc des hommes, il en faudra encore. On fait un travail qui honore le pays car le Gabon est le meilleur élève en Afrique centrale. On veut aller de l’avant. Il faut qu’on nous donne la possibilité de recruter directement les jeunes gabonais qui viennent de terminer leur formation dans les domaines d’audit, enquête, finances et autres. J’ai l’impression qu’on n’a pas bien cerné l’ennemi. Il faut que tous les Gabonais sachent que le pays est agressé par la corruption ».

A ce propos, Vincent Lebondo Le-Mali s’explique : «On ne peut pas continuer à toujours tirer en deçà du milliard pour combattre un fléau qui nous emporte 25 à 50 milliards de francs CFA par année. Si on reste dans les déclarations des institutions internationales, c’est 25% du PIB que nous perdons par année du fait de la corruption. Notre budget de l’année dernière était de 2 000 milliards de francs CFA. Si vous faites un quart de 2 000 milliards de francs CFA, ça fait 500 milliards que nous perdons. On ne combat pas un lion avec une arbalète».

La Commission estime avoir franchi de grandes étapes, ces derniers mois. Parmi elles, il y a la validation du document de la stratégie nationale de lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux (SNLCCBC) de la République gabonaise. Il s’agit d’un document qui a été avec l’appui technique du PNUD. Il renforce les capacités opérationnelles de cette Commission et de l’Agence nationale d’investigation financière (Anif). Ce renforcement concerne aussi la coordination et la coopération entre les parties prenantes à la lutte contre la corruption (y compris l’Organisation de la société civile, la presse, les organisations publiques dédiées, les partenaires internationaux etc.).

Si depuis ces derniers mois la CNLCEI est à pied d’œuvre et multiplie des stratégies pour parler de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, il n’en demeure pas moins que des actes répréhensifs continuent de se poser et enfoncent encore et toujours le pays dans les profondeurs des classements internationaux. Dès lors, les observateurs notent qu’à force d’organiser des ateliers, séminaires et autres réunions dont les impacts ne sont pas encore visibles, la CNLCEI elle-même finit par se classer finalement comme un gouffre financier, ce qui nécessiterait d’être rapidement infirmé par les responsables de cette commission.

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