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Ali Bongo Ondimba : du Qatar à Malabo pour des ACP houleuses

Au terme d’un long séjour Qatarien, de près de deux semaines, au cours duquel il a pris part à la 18e session de la Conférence des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et au Forum international sur le sport, le Forum Doha Goals, le président Gabonais, Ali Bongo Ondimba, s’est rendu à la Malabo où il assiste, le 13 décembre 2012 aux côtés de ses pairs, au 7e sommet des chefs d’État et de gouvernement d’Afrique, Caraïbes, Pacifique (ACP).

La traditionnelle « photo de famille » au 7e sommet des chefs d’État et de gouvernement d’Afrique, Caraïbes, Pacifique (ACP) © AFP

Il n’aura fallu que 7 heures pour parcourir les 5 110 kilomètres entre Doha (Qatar) et Malabo (Guinée équatoriale) à Ali Bongo Ondimba. Il y a rejoint les dirigeants de 78 autres pays ACP afin de débattre sur «l’avenir du groupe ACP dans un monde en mutation : enjeux et opportunités».

Le septième sommet des chefs d’État et de gouvernement impliqués dans les relations économiques entre pays d’Afrique Caraïbes Pacifique (ACP) et ceux de l’Union européenne, qui se tient durant quarante huit heures dans la capitale équato-guinéenne de Malabo, est une occasion pour les différents participants de redéfinir l’avenir du partenariat avec l’Union européenne.

Les discussions sur l’avenir du groupe ACP portent sur les enjeux commerciaux, notamment les accords de partenariat économique avec l’Union européenne (UE), ainsi que la nature des relations ACP-UE en général.

Les chefs d’État entendent également parler de la paix, de la sécurité et de la bonne gouvernance des États et régions ACP ; de l’avenir du financement du développement (y compris le Fonds européen de développement) et des partenariats faisant suite au partenariat de Busan ; de la coopération plus poussée au sein du groupe ACP ; et des partenariats diversifiés, notamment avec des groupes tels que les pays BRICs.

Une session sur l’environnement, le changement climatique et la sécurité alimentaire, et un dialogue de haut niveau sur l’énergie et le développement durable sont également à l’ordre du jour.

Ce sommet devrait représenter une étape importante pour les 79 pays membres du groupe ACP, qui compte 40 pays parmi les moins développés et 30 petits États insulaires en développement. «Nous sommes dans un monde en pleine mutation avec plusieurs crises : crise financière, crise alimentaire, crise climatique, crise énergétique… donc il est important que ce groupe des pays ACP se réunisse pour voir comment travailler ensemble», a déclaré le secrétaire du groupe Mohamed Ibn Chambas lors d’une conférence de presse le 12 décembre 2012.

«L’une des pommes de discorde (entre l’UE et le groupe ACP), ce sont les négociations des Accords de partenariats économiques (APE)», a déclaré dans son discours d’ouverture le secrétaire général du groupe, le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas, cité par l’AFP. L’une des raisons majeures de la discorde est notamment la décision du Parlement européen de réduire le nombre de pays bénéficiant du Système de préférence généralisé (SPG, régissant les échanges des pays ayant adhéré à l’OMC) à partir de 2014.

Le SPG propose des réductions de droits de douane ou un accès au marché communautaire en franchise de droits pour les exportations de 178 pays et territoires en développement. Le taux d’ouverture aux produits et services européens, (l’UE demandant 80% d’ouverture alors que l’Afrique centrale n’est prête à en concéder que 71%) sera aussi au centre des pourparlers.

Autre point de désaccord: la volonté de l’Union européenne de modifier les conditions des APE, introduisant des «questions supplémentaires telles que (…) la gouvernance fiscale», explique le projet d’ordre du jour du sommet. «La Commission européenne a imposé la date butoir de janvier 2014 (prolongé à janvier 2016) pour la finalisation de ces négociations et va pénaliser les pays qui ne sont pas à même d’atteindre un accord sous ce délai», a encore déploré Mohamed Ibn Chambas.

«Après une dizaine d’années de négociations (au sujet des APE), nous sommes loin de parvenir à un accord», a souligné pour sa part John Dramani Mahama, le président du Ghana qui avait accueilli le dernier sommet ACP en 2008. M. Mahama a qualifié de «déplorables» les échéances fixées pour la fin des négociations.

«A part quelques détails, notre offre de partenariat pour le commerce est claire», a réagi le commissaire européen chargé du Développement, Andris Piebalgs. «Le temps est venu pour les ACP de s’engager ou non dans ce partenariat et d’en recueillir les fruits ou non», a-t-il lancé dans son allocution. «Ne pas saisir cette opportunité serait regrettable», a ajouté le responsable européen, soulignant que «le partenariat UE-ACP a un rôle essentiel à jouer».

De son côté, le président équato-guinéen Teodoro Obiang a proposé «la création d’une organisation de coopération économique Sud-Sud» dont Malabo serait «le berceau», ou de «renforcer le groupe des 77 afin de le réorienter vers des objectifs politiques, économiques et commerciaux pour les pays du Sud». Grâce à ses pétro-dollars, la Guinée équatoriale est beaucoup plus présente sur la scène internationale ces dernières années, la coopération Sud-Sud étant l’un des chevaux de bataille de son président.

Cette rencontre de deux jours doit déboucher sur la mise en place d’un groupe de personnalités de haut niveau qui sera chargé, pendant les deux prochaines années, de réfléchir sur les pistes relatives à l’avenir du partenariat ACP-UE afin de faire évoluer les accords de partenariat économique (APE) qui continuent d’accentuer la dépendance des pays africains.

Sont notamment présents, lors de cette rencontre, le chef de l’État béninois et président en exercice de l’Union Africaine (UA), Thomas Yayi Boni et la présidente de la commission de l’UA Nkosazana Dlamini-Zuma. La présence du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, pourtant annoncée avant le sommet, n’a toutefois pas été confirmée.

En 1975, les pays ACP avaient signé avec l’UE la convention de Lomé, remplacée en 2000 par l’accord de Cotonou, portant principalement sur des accords de partenariat économiques (APE), un processus encore très loin d’aboutir aux résultats escomptés.

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L’ANTT tente de s’arrimer aux normes internationales Libreville a abrité le 12 décembre dernier un atelier projet de renforcement institutionnel des membres de l’organisation internationale de normalisation (ISO) dont fait partie le Gabon. L’ANTT a pour mission d’assurer les travaux de normalisation, d’accréditation et de certification au Gabon – © Gabonreview.com Ce projet a pour but d’aider l’agence de normalisation nationale à augmenter sa participation dans les travaux d’élaboration, d’adoption et de mise en œuvre de normes internationales dans les secteurs prioritaires. En d’autres termes, cette rencontre était axée autour de l’arrimage de l’agence de normalisation de transfert de technologie (ANTT) aux normes internationales. Les travaux ont été dirigés par Tidzani Malem, directeur général de l’ANTT, en présence notamment de la responsable du pôle développement de l’Association française de normalisation (Afnor), Elisabeth Barzykowski. «L’appui institutionnel de l’Afnor inclus la formation et le conseil en matière de normalisation, de parrainage donnant droit de participer aux réunions de groupes technique de l’ISO», a indiqué cette dernière, relayé par l’AGP. Selon Elisabeth Barzykowski, la métrologie, la normalisation et l’évaluation de la conformité sont des trois piliers distinct, interdépendant et inter-reliés de l’infrastructure qualité. Ils sont essentiels pour développer une infrastructure fiable qui participer pleinement et entièrement au commerce international et satisfait les exigences techniques. Si la métrologie désigne une création de mesures exacte, fiable, traçable, basées sur les exigences de la performance dans les normes, la normalisation, quant à elle, sert de base technique pour le commerce des produits finis et des services entre acheteurs et vendeurs, en moyen de faciliter la conformité à la réglementation technique. L’évaluation de la conformité, pour sa part, renvoie au respect des exigences spécifiques relatives à un produit, un système, une personne ou un organisme. «Les normes internationales garantissent des produits et services sûrs, fiables et de bonne qualité. Elles sont, pour les entreprises, des outils stratégiques permettant d’abaisser les coûts en augmentant la productivité tout en réduisant les déchets et les erreurs», a rappelé la responsable du pôle développement de l’Afnor, soulignant que «ces normes ouvrent l’accès à de nouveaux marchés et établissent des règles du jeu équitables pour les pays en développement et facilitent le libre-échange et le commerce équitable dans le monde». L’ANTT est un établissement public à caractère commercial et industriel qui a pour mission d’assurer les travaux de normalisation, d’accréditation, de certification, de promouvoir la qualité dans les activités productives et de mettre en place un cadre propice au développement de la métrologie. Elle est également chargée de la promotion de la politique nationale en matière de normalisation, de management de la qualité et de transfert de technologies.

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