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Micro-trottoir sur la levée de l’immunité d’Eyéghé Ekomie

S’il a fallu du temps au Sénat pour décider de la levée de l’immunité parlementaire du sénateur du Komo-Kango, Gabriel Eyéghé Ekomie, il est désormais indéniable que cette chambre haute du parlement gabonais a marqué un grand coup. Une grande première, déclarent de nombreux observateurs qui croyaient la chose irréalisable.

Micro trottoir : «Enfin, un grand pas pour notre justice» © GR

Un grand nombre de Gabonais, a salué la levée, enfin, de l’immunité parlementaire du sénateur du Komo-Kango, Gabriel Eyéghé Ekomie. Pour de nombreux étudiants de l’Université Omar Bongo les Sénateur, «ont pris leur courage à deux mains pour mettre l’un des leurs face à ses problèmes en lui retirant sa protection devant la justice».

L’affaire remonte à février 2009. Un détenu, Aristide Pambou Moussounda, jugé en mai 2012 par la Cour criminelle spéciale de Libreville, avait cité le sénateur Gabriel Eyéghé Ekomie dans l’assassinat, perpétré le 28 février 2009, de Beverly Bilemba Mouanguela, une écolière de 12 ans. Cet homme depuis lors condamné à perpétuité avait déclaré à la barre qu’il avait agi à la demande du Sénateur qui lui avait promis 20 millions de francs CFA s’il lui rapportait les organes génitaux d’une jeune fille.

La levée, en définitive, de cette immunité parlementaire donne lieu à des appréciations presque unanimes. «Enfin, un grand pas pour notre justice. Je souhaite vraiment que ce dossier aille à son terme et que tous les coupables soient condamnés, sans distinction de titres ou de grades. Trop, c’est trop! On ne peut pas tuer les enfants des autres comme des animaux», a déclaré sur Gabonreview un internaute qui suit cette affaire depuis le début.

«Les Sénateurs n’ont pas voulu apparaître aux yeux des médias au Gabon et à l’étranger et de la communauté internationale comme des complices de crimes rituels.», a ajouté un autre internaute.

«On pensait que ça n’arriverait jamais. C’est déjà un début. Il reste à la justice de faire son travail de façon convenable en permettant qu’une enquête sérieuse soit diligentée à cet effet et en traitant ce dossier comme s’il s’agissait de n’importe quel citoyen. Car, nous sommes censés être égaux devant la loi. Alors, il ne faut pas qu’il y ait un traitement de faveur à cause du titre d’un individu, tout comme il ne faut pas condamner un homme, juste pour en faire un exemple, sans preuve réelles ! Tout ce qu’on espère, c’est que ce dossier sera traité de façon équitable», a ajouté un fonctionnaire de l’enseignement supérieur.

Le scepticisme reste toutefois de mise. « Cette apparente semi-victoire n’est qu’une mise en scène. Cet homme ne sera jamais, au grand jamais, condamné par la justice aux ordres de notre pays. Le système est bien trop pourri, les racines du mal sont bien trop profondes pour espérer qu’un tel évènement arrive aussi facilement», souligne un militant d’un parti politique qui souhaite que le dossier ne s’arrête pas seulement à ce sénateur.

«Il y a trop de crimes dits rituels qui sont restés non élucidés au Gabon. Il faut que ce cas serve de leçon et que l’appareil judiciaire agisse comme il se doit pour dénicher les coupables quels qu’ils soient», a déclaré une mère de famille.

En attendant les suites de cette affaire, d’aucuns en sont arrivés à qualifier cette décision du sénat de «cadeau de Noël du sénat au Gabonais».

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