Dans le cadre de la commémoration de la première journée de Saint innocent, les membres des églises chrétiennes de Lambaréné, dans le Moyen Ogooué, ont organisé, la semaine écoulée, une grande procession pour manifester contre les crimes de sangs dits rituels.

Le cimetière de l’hôpital Albert Schweitzer à Lambaréné © D.R.

Quelques jours après que le Sénat ait décidé de lever l’immunité parlementaire de l’un de ses membres, le sénateur Gabriel Ekomie Eyéghé, accusé d’avoir été le commanditaire d’un crime de ce genre, des milliers de fidèles chrétiens de la ville de Lambaréné ont marché sur près de trois kilomètres pour marquer leur mécontentent face à la permanence des crimes dits rituels, qui troublent la mémoire collective du pays et ne l’honorent pas.

Partis de l’église catholique Saint-Joseph, les marcheurs ont longé les deux rives du fleuve Ogooué avant de terminer leur procession à l’aéroport de la ville. Un message y a été livré à travers lequel les évêques ont rappelé à tous que nul n’a le droit de disposer ni de sa vie, ni de celle d’autrui. Ce d’autant que la pratique de crime rituel porte atteinte à la dignité humaine. Ce qui a conduit à la condamnation de ces actes qui ne répondent à aucune valeur humaine et chrétienne.

«La vie ne doit en aucun cas être détruite pour quelque avantage que ce soit», ont fustigé les membres de cette procession qui n’ont pas manqué à se servir du catéchisme pour faire passer le message. «L’homme, en effet, dans son intériorité, transcende l’univers et est l’unique créature que Dieu a voulue pour lui-même. C’est la raison pour laquelle ni sa vie, ni le développement de sa pensée, ni ses biens, ni ceux qui partagent son histoire personnelle et familiale ne peuvent être soumis à d’injustes restrictions dans l’exercice de ses droits et de sa liberté», ont-ils déclaré.

Les chrétiens de Lambaréné, l’une des villes les plus marquées par ce type de crimes, ont invité tous les citoyens gabonais à plus de solidarité et de vigilance, afin de lutter efficacement contre ces pratiques. Au terme de cette manifestation, les organisateurs ont souhaité que cette journée puisse participer au changement de comportement et de mentalité. Aussi, ont-ils souhaité que des lois plus répressives soient mises en place pour punir de façon exemplaire les coupables de tels actes. La journée du 28 décembre a été décrétée journée de prière pour les victimes innocentes de toutes formes de violences.