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Mali et Somalie: l’armée française opposée à un ennemi plus fort que prévu

Combattants islamistes mieux armés et mieux entraînés que prévu surprenant les militaires français au Mali, preneurs d’otages alertés de l’arrivée des commandos d’élite français en Somalie : les militaires français sont à la peine au Mali et en Somalie.
Combattants islamistes mieux armés et mieux entraînés que prévu surprenant les militaires français au Mali, preneurs d’otages alertés de l’arrivée des commandos d’élite français en Somalie : les militaires français sont à la peine au Mali et en Somalie.

En moins de quarante-huit heures, l’armée française a connu des pertes coup sur coup sur les deux théâtres d’opération : un pilote d’hélicoptère tué au Mali et un otage, plus a priori deux soldats, l’un mort, l’autre soit tué soit disparu en Somalie.

Les deux opérations n’ont certes pas de lien, mais elles ont mis en lumière la qualité des combattants opposés aux forces françaises.

Episode révélateur : la rapidité de l’exécutif français à annoncer le « coup d’arrêt » porté à l’avancée vers le sud des islamistes au Mali avant de reconnaître que l’intervention serait plus compliquée que prévu.

« Un coup d’arrêt a été porté à nos adversaires », a ainsi déclaré samedi le président François Hollande, tout en soulignant que la mission n’était pas « achevée ».

Dimanche, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, se montrait, lui, plus prudent et confessait que l’avancée vers le sud du pays des groupes armés n’était pas « totalement empêchée ». « Les interventions sont toujours en cours et nous poursuivrons pour empêcher la progression vers le sud, ça c’est en partie fait, pas totalement », a-t-il dit.

Peu après, il révélait que la France avait fait entrer dans la guerre contre les jihadistes quatre Rafale, un bombardier ultra-moderne, le plus performant de l’armée…

Ennemi bien armé contrairement aux attentes

Dimanche, l’entourage du chef de l’Etat a fait une confession d’une candeur surprenante. « A l’origine, on pouvait penser qu’il s’agissait de quelques soudards à bord de Toyota avec quelques armes », a reconnu une source dans cet entourage.

« Ils se révèlent en réalité bien équipés, bien armés et bien entraînés », a ajouté la même source, notant que les groupes islamistes « ont récupéré en Libye un matériel moderne sophistiqué, beaucoup plus robuste et efficace que ce qu’on pouvait imaginer ».

« Ce qui nous a beaucoup frappés, c’est la modernité de leur équipement, leur entraînement et leur capacité à s’en servir », affirme cette source. Ces groupes armés ont « montré comment ils pouvaient endommager un hélicoptère et blesser mortellement son pilote », a-t-on souligné, faisant allusion au pilote d’hélicoptère tué par un tir d’arme légère d’un combattant islamiste.

Interrogé dimanche soir, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a démenti toute surprise : « non, on ne s’est pas laissé surprendre ».

A plusieurs milliers de kilomètres de là, dans la Corne de l’Afrique, région de prédilection des pirates somaliens, les troupes d’élite de l’armée française ont aussi connu des difficultés pour une mission qui s’est soldée par deux morts et un disparu côté français. Selon Paris, 17 Somaliens ont été tués.

Le ministre de la Défense a ainsi reconnu que la résistance avait été « plus forte que prévu » pour les commandos chargés de libérer l’otage français en captivité depuis plus de trois ans, manière de reconnaître que les shebab somaliens avaient été sous-estimés.

L’opération a été décidée par M. Hollande « il y a un mois », « lorsqu’on a su avec un maximum de certitudes où se trouvait très précisément l’otage », a-t-il ajouté.

Mais selon des habitants sur place, les Français héliportés à partir d’un navire de guerre ont atterri à trois kilomètres de la localité où était censé être détenu l’otage et leur présence a été rapidement éventée.

« Les combattants moudjahidine étaient déjà au courant de l’attaque et nous étions prêts à nous défendre, grâce à Dieu », a dit à l’AFP un commandant local islamiste, Cheikh Mohamed Ibrahim.

Les Français « étaient environ une quarantaine face à plus de cent combattants shebab lourdement armés. Leur mission était impossible et très peu professionnelle », s’étonne un employé somalien d’une agence humanitaire locale, s’exprimant sous couvert d’anonymat.

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