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Port-Gentil, ville chère

En sillonnant les espaces commerciaux, marchés et supermarchés, le portgentillais lambda reste stupéfait devant la flambée des prix de produits de consommation courante. Même les aliments produits localement deviennent inaccessibles aux ménages à revenus modérés dans la capitale économique du Gabon.
L’augmentation presque quotidienne des prix des aliments locaux, tels le taro, la banane, le manioc et autres suscite l’indignation et des récriminations. « Je ne comprends pas que la nourriture cultivée dans nos villages soit vendue à des prix qui énervent les gens », s’indigne Jean-Jacques face à une commerçante au marché de Grand Village.
La baguette de manioc a perdu de son poids et est passée, en moins de deux mois, de 600 FCFA à 800 FCFA. Pour ce qui est du tas de taro, si le prix demeure intact, 1000 FCFA minimum, on observe par contre une diminution dans la quantité, 5 à 6 taros, comparativement à un passé récent où le consommateur pouvait avoir jusqu’à 8 taros dans un tas. Les vendeurs de banane quant à eux ont trouvé un stratagème pouvant attirer le client. Ils mettent les plus grosses au-dessus. Les clients sans vigilance se rendent compte de la supercherie en arrivant chez eux.
« Il y a quelques jours au marché de la Balise, une dame m’a vendu un mauvais tas de banane, et quand je suis revenue pour la réclamation, elle a simplement dit que ce n’était pas avec elle que j’avais acheté le produit », raconte Hortense D, visiblement écœurée.
Interrogée sur la cherté des produits alimentaires locaux, Mme Madjindza, commerçante au Camp Boireau, s’appuie sur la provenance de la marchandise. En effet, les fournisseurs viennent de loin, Lébamba, au sud-Gabon, ou encore dans la lagune du Fernan-Vaz, à l’ouest du pays. Pour le kilogramme de poisson, il est difficile de dire aujourd’hui, avec exactitude son prix minimal, d’autant plus que depuis les débarcadères de Matanda, Camp Boireau ou même dans la banlieue du Cap Lopez, située à une vingtaine de kilomètres de Port-Gentil, pêcheurs et revendeurs peuvent changer les prix devant le plus offrant. Ils oscillent entre 1800 FCFA et 4000 FCFA. Même le prix de la sardine, qui était un poisson accessible à tout le monde, est aussi passé du simple au double, 500 FCFA à 1000 FCFA.
Le directeur provincial de la consommation et de la concurrence, Pacelly Farmer Effa, explique que la cherté de la vie, principalement dans cette localité, est due à la situation géographique de la capitale économique. Port gentil étant une presqu’ île, donc les opérateurs économiques cherchent à faire des bénéfices en surfacturant les marchandises. Il reste muet jusqu’ici sur la lenteur d’application des nouveaux prix de certains produits, une mesure prise depuis le 14 aout 2012 par le Chef de l’Etat. Entre temps, le pouvoir d’achat du citoyen au petit revenu s’effrite de jour en jour.

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