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Des contrôles de police renforcés au Gabon

Face à la persistance des crimes, notamment des meurtres à inscrire dans le cadre du grand banditisme ou des assassinats à enregistrer dans le lot des crimes rituels, le ministère de l’Intérieur a rendu public ce lundi 21 janvier 2013 un communiqué à travers lequel il annonce l’intensification des contrôles sur tout le territoire gabonais.

Jean-François Ndongou à Mouila en décembre 2012, lors de de la conférence annuelle des forces de police nationale © Jordan/Gabonreview

Il ne se passe plus en effet un jour sans que les médias nationaux ne relèvent dans leurs colonnes des faits divers macabres. Des crimes qui sont maquillés parfois en de simples accidents, en suicide, en noyade au regard du nombre croissant de corps sans vie qu’on retrouve désormais sur la plage du lycée Léon Mba de Libreville, très fréquenté le weekend.

Dans sa publication de ce lundi 21 janvier 2013, le quotidien L’union, sur le titre «retrouvée morte aux Charbonnages» fait cas d’un autre meurtre qui a été perpétré dans ce quartier du deuxième arrondissement. «Un morceau de bois était fiché dans son sexe.», indique l’auteur de l’article avant d’ajouter que c’est «la deuxième fois en l’espace de deux mois que des assassins de jeunes femmes se livrent à pareille mise en scène». Et c’est le cinquième, selon ce journal, depuis 2010 qu’on retrouve dénudée avec un manche fiché dans le sexe. A ce qui semble, les auteurs de ces meurtres n’ont jamais été retrouvés et les villes du pays pullulant ainsi de violeurs et d’assassins invétérés, prêts à récidiver à la moindre occasion.

On peut donc en déduire que l’ascendant que prend ce phénomène a, finalement, poussé le ministère de l’Intérieur, qui restait jusqu’ici sans voix, à prendre une décision. «En dépit de la tenue régulière ces dernières années des sessions criminelles par les juridictions compétentes, le ministre de l’Intérieur constate pour le regretter et s’indigner, qu’il ne se passe pas un jour sans qu’un fait macabre ne soit perpétré par des individus sans scrupules qui sèment ainsi la peur, l’insécurité et la terreur auprès des populations », annonce en préambule le communiqué du ministère de l’Intérieur parvenu ce lundi à notre rédaction et signé du ministre Jean-François Ndongou.

Au regard de ces circonstances, le texte de ce département ministériel indique: «En conséquence, le ministre de l’Intérieur informe les populations que des contrôles de police seront renforcés sur toute l’étendue du territoire à compter de ce jour (NDLR : lundi 21 janvier 2013)».

La note appelle à la compréhension et à la coopération des citoyens pour que cette opération puisse se dérouler de manière efficiente. Dès lors, il est demandé à tous de dénoncer «systématiquement tout suspect auprès des autorités judiciaires» et deux numéros verts, 1720 et le 1722, sont mis en service à cet effet.

L’acte et l’intention sont certes bons, mais des questions fusent. Qu’est-ce qui fait que les enquêtes sur ces meurtres n’aboutissent jamais ? Incompétence des enquêteurs ? Manque de volonté ? De moyens ? Protection des criminels ? Fallait-il attendre qu’il y ait autant de victimes pour que des mesures soient prises ? Que font les organisations de la société civile face à ce genre de terrorisme ? Et le ministère de la Justice dans tout cela ? Dénoncer systématiquement les suspects ne conduirait-il pas aux règlements de comptes sous cape ? Quelles garanties que les forces de sécurité et de l’ordre qui seront commis à cette tâche auront l’honnêteté de ne faire que leur travail ?

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