La Journée mondiale de la lutte contre la lèpre, célébrée ce dernier weekend du mois de janvier, comme il est de coutume depuis 60 éditions, a été l’occasion d’interpeller les consciences sur cette maladie qui n’est pas très contagieuse, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mais très dangereuse au cas où les soins arrivent tardivement.
Classée dans la catégorie des maladies tropicales, c’est-à-dire celles que l’on rencontre seulement ou principalement sous les Tropiques, zones où les climats sont chauds et humides, la lèpre continue de faire son chemin au Gabon. Ceci malgré les quelques actions du ministère de la Santé dans l’optique de renforcer la lutte. Les 16 et 17 juin 2012 à Libreville, un atelier avait été organisé par ce ministère et la Fondation Raoul Follereau de Paris, spécialisée dans la lutte contre la lèpre, dans ce sens. L’objectif était de renforcer cette lutte et d’acquérir les rudiments pour dépister et traiter les malades le plus tôt possible, aussi bien dans les structures sanitaires de Libreville que dans celles de l’arrière-pays.
A ce propos, il avait été noté que 32 nouveaux cas de lèpre avaient été détectés dans le pays en 2011 contre 40 en 2010, dont 17 dépistées tardivement. Cette année 2013, la célébration de la journée mondiale contre la lèpre est placée sous le thème «Malades d’hier, aujourd’hui guéris». Elle donne l’occasion de rappeler qu’en Amérique du Sud, en Afrique, en Asie, les victimes se comptent encore par centaines de milliers. Cependant le Relevé épidémiologique hebdomadaire de l’OMS du mois d’aout 2012 relève que «la lutte contre la lèpre s’est considérablement améliorée en raison des campagnes nationales et locales menées dans la plupart des pays d’endémie. L’intégration des services primaires de lutte contre la lèpre et des collaborations et des partenariats efficaces ont entraîné une réduction considérable de la charge de la maladie. Néanmoins, de nouveaux cas continuent de se produire dans pratiquement tous les pays d’endémie et des poches de forte morbidité peuvent exister même dans un contexte général de faible morbidité».
Le Gabon n’est donc pas resté en marge de cette journée et des activités sont organisées du 25 janvier au 3 février 2013 afin d’apporter du réconfort aux personnes atteintes de cette pathologie. Le premier secrétaire général adjoint du ministère de la Santé, Albert Olong Ndong a rappelé dans son allocution de circonstance, à la suite de l’OMS, qu’il est possible aujourd’hui de guérir de la lèpre en 6 à 12 mois grâce à la Polychimiothérapie (PCT). Un traitement gratuit et disponible dans toutes les régions sanitaires.
L’OMS indiquait à ce titre que le Gabon est parvenu à atteindre un taux d’élimination de 24 000 à 10 000 lépreux qui sont traités dans trois centres principaux, dont l’hôpital de Nkembo à Libreville, l’hôpital Albert Schweitzer à Lambaréné et l’hôpital de Bongolo à Lébamba.
Afin de réduire d’au moins 50% le taux des nouveaux cas de lèpre dépistés avec les invalidités qui en découlent d’ici 2025, le Gabon s’est engagé à maintenir les acquis et à améliorer la qualité des services de lutte contre cette maladie, ce qui mérite davantage que des belles paroles dans la mesure où ce même Relevé épidémiologique hebdomadaire de l’OMS mentionne que «le maintien d’un tel niveau d’engagement reste un véritable défi, notamment dans les milieux à faibles ressources, où l’équité d’accès continue de poser problème».
La lèpre (ou maladie de Hansen) est une maladie infectieuse chronique causée par le mycobacterium leprae. Elle est essentiellement une maladie granulomateuse des nerfs périphériques et des muqueuses des voies respiratoires supérieures ; les lésions cutanées sont le principal symptôme externe. Non traitée, elle peut être progressive, causant des dommages permanents à la peau, aux nerfs, aux membres et aux yeux.
