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Biens mal acquis : Ali Bongo victime d’«un délit de patronyme»

Ali-Bongo-Ondimba-640Dans sa dernière conférence de presse, le vendredi 8 mars 2013, le porte-parole de la présidence de la République, Alain-Claude Bilie Bi Nzé, a défendu l’actuel chef de l’État gabonais dans les affaires pendantes devant les tribunaux parisiens concernant les biens mal acquis (BMA). Pour lui, le président Ali Bongo Ondimba n’a pas de bien à titre personnel dans l’hexagone. Cependant, il se demande si c’est un délit de patronyme de porter le nom «Bongo ».

A la fois ironique et sérieux, donnant l’impression de connaitre le dossier, le porte-parole de la présidence de la République s’est vu, une nouvelle fois, obligé de s’expliquer sur la question des BMA. Un sujet qui faire couler encre et salive depuis plusieurs années.

Une plainte avait en effet été déposée, il y a quelques années devant les tribunaux de Paris qui vise les conditions dans lesquels un très important patrimoine immobilier et mobilier avait été acquis en France par les chefs d’État du Congo-Brazzaville, du Gabon et de la Guinée Equatoriale, ainsi que des membres de leur entourage.

Le dossier suit lentement son cours, de perquisitions en perquisitions, enregistrant même la disparition de certaines personnalités incriminées comme feu le président Omar Bongo Ondimba du Gabon.

Interrogé sur le fait de savoir si le successeur d’Omar Bongo Ondimba pourrait être inquiété dans ce dossier, Alain-Claude Bilie Bi Nzé a d’abord fixé un préalable : «Je ne voudrais pas me prononcer sur le fond parce qu’il s’agit d’une affaire pendante devant la justice. Ce que je pourrais dire sur le fonds pourrait être retenu et versé au dossier. Donc permettez que je ne me prononce pas sur le fonds. Je vais me prononcer sur le contexte général de ce dossier dit des Biens mal acquis», a-t-il déclaré avant d’ajouter : «C’est un contexte général qui interpelle parce que, soit vous avez un procès qui est fait des relations qu’il y a eu entre certains États de l’Afrique francophone et la France pendant X temps. Ce X temps, il faut le déterminer. Est-ce que c’est pendant la coloniale jusqu’à maintenant ? Est-ce que c’est depuis les indépendances jusqu’à maintenant ? Est-ce que c’est depuis la découverte des côtes africaines jusqu’à maintenant ? On n’en sait rien. Il faut donc le déterminer. Une fois qu’on l’a fait, on se demande ensuite pourquoi certains dirigeants sont visés et pas d’autres. Il me semble que cela devrait concerner l’ensemble des dirigeants».

Alain-Claude Bilie Bi Nzé, qui est par ailleurs conseiller du président de la République, se demande en outre pour quoi, en ce qui concerne le cas spécifique du Gabon, il n’y a que la famille Bongo qui est visée. «Est-ce qu’au Gabon, la famille Bongo aura tout géré depuis le sommet de l’État à la technicienne de surface ? Entendu que tous ceux qui un jour ou un autre ont été au contact de la gestion des affaires publiques devraient rendre compte de leur gestion».

Le Porte-parole de la Présidence de la République s’appuie sur les articles de presse parus ces dernières semaines pour étayer son argumentaire. «Il me semble qu’il y a quelque temps dans la presse, un certain nombre de révélations ont été faites sur les biens détenus par d’autres compatriotes gabonais à l’étranger et en France notamment, et dont on entend jamais parler», relève-t-il.

«On va ensuite s’interroger sur le sujet de savoir en définitive qui sont ces gens qui poursuivent l’État gabonais. Il y a un Gabonais. Sur 1,8 millions habitants, il y a un Gabonais qui s’est plaint. Et ce seul Gabonais qui s’est plaint a joint sa plainte à celles des associations françaises, Survie et Sherpa. Alors le sujet est le suivant : au nom de qui la justice française rend-t-elle le droit ? Est-ce au nom du peuple gabonais ou du peuple français ? Pourquoi les représentants du peuple français devraient-ils être concernés par la situation des Gabonais que les Gabonais eux-mêmes ? L’autre interrogation sur ce sujet et qui est simple c’est en définitive pourquoi y aurait-il des gens qui seraient des sortes de chevaliers blancs de la lutte contre la corruption s’agissant de l’Afrique».

Enfin, c’est avec un humour caustique que Bilie Bi Nzé répond à la question initiale. «Mais, il y a tellement de dossiers en France. Il y en a tellement et c’est tous les jours qu’on en parle et qui n’ont pas du tout le même retentissement. On peut les rappeler au passage. Vous savez comment les partis politiques étaient financés en France pendant très longtemps ? Vous savez tous ce qu’il y a eu autour de la mairie de Paris, l’affaire Karachi et compagnie. Donc il serait bon que chacun essaie de balayer devant sa cour. Pour répondre à votre question, est-ce qu’il y a des chances que le président Ali Bongo soit inquiété ? Il s’est lui-même personnellement prononcé à plusieurs reprises, il n’a pas de bien à titre personnel en France. Et je ne vois pourquoi on le poursuivrait si à titre personnel, il n’a pas de bien en France. Maintenant, si c’est un délit de patronyme, la France inventerait un nouveau délit dans le code pénal : “délit de patronyme” et on verrait ce que ça veut dire».

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