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Centrafrique : les rebelles dans Bangui, Bozizé en fuite

Les rebelles ont annoncé avoir fait leur entrée samedi dans Bangui. Crédits photo : SIA KAMBOU/AFP

Les rebelles, entrés samedi dans la ville, ont pris le palais présidentiel, abandonné par le président Bozizé qui est fuite. La France a demandé une réunion d’urgence du comité de sécurité de l’ONU.

Bangui est tombée. Les rebelles centrafricains de la coalition Séléka ont annoncé dimanche matin avoir pris le palais présidentiel, où le président François Bozizé était introuvable. Et pour cause. Un de ses conseillers a annoncé, sous couvert d’anonymat, que le président aurait fui vers le Congo. Le Quai d’Orsay a confirmé le départ du président centrafricain mais pas la destination.

Samedi, la coalition avait annoncé qu’elle était entrée dans la capitale centrafricaine. «On appelle les populations à rester chez elles, les Faca (Forces armées centrafricaines, NDLR) à ne pas combattre, et le président Bozizé à partir», déclarait-elle alors. Dimanche matin, plusieurs témoins affirmaient entendre des bruits de combat et de détonation dans la ville, et plus particulièrement autour du palais présidentiel.

Devant l’évolution de la situation, Paris a demandé samedi «une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies», a annoncé Romain Nadal, porte-parole diplomatique à l’Élysée. Samedi, aucune évacuation des ressortissants français n’était envisagée par le Quai d’Orsay, qui incitait cependant à la prudence. La France dispose d’un contingent de 250 hommes dans le pays. Une source diplomatique française a par ailleurs assuré que des troupes françaises supplémentaires avaient été envoyées pour sécuriser l’aéroport de Bangui face à l’avancée des rebelles. «Une compagnie a été envoyée pour renforcer et sécuriser l’aéroport de Bangui. L’aéroport est désormais sécurisé», a dit cette source.

Le président Bozizé dans la capitale

François Bozizé, lors d’une conférence de presse au palais présidentiel à Bangui, le 8 janvier. Crédits photo :
La situation paraissait déjà suffisamment grave vendredi soir pour que la France demande là encore une réunion du Conseil de sécurité. Paris avait placé en état d’alerte ses troupes stationnées à Libreville. Mais le gros des forces tricolores mène actuellement la guerre au Mali. «Si nous sommes présents en Centrafrique, avait, en fin d’année dernière, déclaré François Hollande, ce n’est pas pour protéger un régime, c’est pour protéger nos ressortissants et nos intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d’un pays.»

À Bangui, écoles et commerces ont fermé leurs portes dès vendredi. Des habitants ont cherché à traverser le fleuve Oubangui pour gagner la République démocratique du Congo mais la majorité de la population se terre chez elle. Le président Bozizé était en fait revenu vendredi après-midi de sa visite en Afrique du Sud.

Les accords de Libreville

Le 11 janvier, le président Bozizé a accepté un compromis avec les rebelles en signant à Libreville des accords ayant débouché sur la formation d’un gouvernement d’union nationale. Parmi les points d’accords figuraient le retrait des troupes sud-africaines et ougandaises, l’intégration des combattants de la Séléka dans l’armée, et la libération de prisonniers politiques.

Dimanche dernier, la rébellion de la Séléka a accusé le président Bozizé de ne pas respecter ses engagements. Lundi, des troupes de la Séléka ont fait mouvement dans le sud et commencé une progression vers l’est en direction de la capitale. Mercredi le président Bozizé a signé le décret permettant de libérer «tous les prisonniers politiques et de guerre mentionnés dans les accords de Libreville». Un geste présidentiel arrivé, semble-t-il, trop tard.

Mis à jour le 24/03/2013 à 16:16 | publié le 22/03/2013

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