spot_imgspot_img

Gabon : Le sénateur Gabriel Eyeghé Ekomie s’en tire si bien !

Gabriel-Eyege-Ekomie-299x190Le sénateur de Kango Gabriel Eyeghe Ekomie, qui avait été accusé par l’assassin d’une fillette de 12 ans d’être l’instigateur, a été entendu le 21 mars 2013 par un juge d‘instruction du tribunal de première instance de Libreville, pour le chef d’inculpation d’instigation d’assassinat. Il est rapporté que le procureur de la république a assisté à cette audition.

Si cette information traduit la reprise des poursuites, néanmoins elle se révèle être une moisson bien maigre pour l’opinion nationale et internationale. Et même pour les hautes institutions de la république que sont le Chef de l’Etat, le président du sénat et le ministre de la justice garde des sceaux qui ont chacun à son niveau œuvré à la levée de l‘immunité du sénateur et mis leur confiance entre les mains de la justice, certainement pas pour qu’elle s’arrête à cette audition.

Mais pourtant, sitôt après, le sénateur a été laissé en liberté et la prochaine étape annoncée de cette procédure serait l’audition de l’agent de liaison du sénateur au moment de faits.

Il ne fait donc l’ombre d’aucun doute que cette orientation de l’instruction ne donnera pas grand-chose. Ce qui ferait que, Gabriel Eyeghe Ekomie s’en sort plutôt mieux avec la justice gabonaise qu’avec les politiques.

Et l’audition de son agent de liaison est à priori une bonne chose pour le sénateur car le juge va auditionner quelqu’un qui a travaillé pour lui et qui est en cela son proche et son homme de confiance. On peut donc s’attendre à ce que ce témoin défende son ancien patron par reconnaissance, et peut être qu’il en sera fini de cette affaire s’il n’y a aucun autre témoin, ni autres preuves de culpabilité du sénateur.

Bref, il se pourrait bien que par manque d’expérience du juge d’instruction désigné dans cette affaire ou par insuffisance des moyens et pistes d’investigation, l’on s’achemine vers l’abandon des charges pour insuffisance de preuves contre le sénateur.

Ce qui serait un échec cuisant pour la justice gabonaise et la gouvernance judiciaire au Gabon. En effet la justice gabonaise échouerait là où le politique, à savoir, le chef de l’Etat, la présidente du sénat et la garde des sceaux ont réussi à faire avancer les choses, à la grande satisfaction de l’opinion nationale et internationale.

Cette justice gabonaise se révélerait donc incapable de réunir les preuves suffisantes contre le sénateur présumé instigateur d’un odieux assassinat sur une fillette de 12 ans dans sa circonscription politique.

Mais ce qui apparaitrait encore plus scandaleux, c’est que le juge d’instruction s’éloigne pour on ne sait quelle raison des pistes sérieuses déjà ouvertes dans cette affaire notamment, la carte de visite du sénateur produite par l’assassin ; elle mentionne certainement des numéros de téléphone du sénateur, le juge d’instruction a-t-il demandé un relevé des communications téléphoniques enregistrées à ces numéros au moment des faits ? Car les maisons de téléphonie peuvent accéder à cette demande de la justice et produire des enregistrements des conversations téléphoniques entre le sénateur et l’assassin et savoir la nature de leur relation ou entente.

Il semble que le juge d’instruction saisi du dossier du sénateur, a plutôt choisi la piste de l’agent de liaison, donc un proche, du sénateur en dépit de ce que les témoignages des proches de l’inculpé sont réputés peu crédibles car généralement solidaires de leur proche inculpé.

Bref, cette instruction semble mal embarquée pour être susceptible d’aboutir à des preuves suffisantes contre le sénateur de Kango. Et le doute bénéficie à l’inculpé.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES