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Congrès du PDG : la crainte du renouvellement

PDG-Congres-3Le 10e congrès ordinaire du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) s’est ouvert ce vendredi 5 avril à Libreville, avec l’objectif principal de renouveler les instances du parti, selon l’expression du président Ali Bongo.

Comme de coutume, la plus grande formation politique du pays a fait la démonstration de sa force de mobilisation, à la faveur de l’ouverture de son 10è congrès ordinaire. Le gymnase omnisport Président Omar Bongo débordait en effet de monde, ce vendredi 5 avril 2013, pour le lancement de la grand-messe du Parti démocratique gabonais (PDG) dont les véritables travaux se tiennent à la cité de la Démocratie jusqu’au 7 avril.

Pour cette deuxième grande assemblée de l’ère Ali Bongo, après le congrès extraordinaire de juillet 2010, le thème «Demain le Gabon : patriotisme pour une nouvelle alliance», servira de fil conducteur des travaux. Cette «thématique est porteuse de modernité, de volontarisme et d’engagement pour des lendemains meilleurs. Nous sommes en phase avec vous, distingué camarade Président. Car, au risque de disparaître, notre Parti ne saurait tourner le dos à la modernité», a expliqué Faustin Boukoubi, secrétaire général du PDG, dont l’allocution a suivi celles des représentants des partis-frères, le Parti pour le renouveau démocratique (PPRD) de la R.D. Congo, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) et le Parti démocratique de Guinée Equatoriale (PDGE), elles-mêmes précédées de celle de Vincent de Paul Gondjout, secrétaire communal du PDG pour Libreville. On signalera également un message du Parti communiste chinois et le discours de Guy-Christian Mavioga, secrétaire général exécutif du Bloc démocratique chrétien, qui s’exprimait au nom de la Majorité républicaine pour l’émergence.

L’allocution de Faustin Boukoubi, fort offensive dans le ton, aura pour l’essentiel porté sur le bilan de son action depuis 2008, année de son accession au secrétariat général du PDG. Il s’est donc réjoui de ce que le PDG a remporté toutes les consultations organisées depuis lors, mais a également déploré que sa deuxième mission, consistant «à veiller à l’exercice à bon escient du pouvoir ainsi conquis», ait enregistré de nombreuses anicroches de la part de certains membres du gouvernement qui «au lieu d’accepter la nécessaire complémentarité de nos actions, le développement des synergies entre toutes les forces qui soutiennent l’action du Président, préfèreraient que nous nous contentions de leur servir de porte-voix pour faire la propagande de leurs activités, même si celles-ci prêtent à caution.» Et de citer ce qu’il a qualifié de testament politique d’Omar Bongo, lu il y a cinq dans le même gymnase : «nous ne sommes pas à l’heure des calculs pour assouvir des ambitions démesurées et personnelles. Je ne comprends pas alors tous ces militants du PDG plus prompts à s’attaquer à leurs Camarades et qui ménagent dans le même temps nos adversaires politiques.»
Ali Bongo, pour sa part, a donné le véritable enjeu de ce congrès : «un temps qui permet de redynamiser le parti et de renouveler les instances du parti en choisissant les hommes qui peuvent porter la vision». Il ne s’agira vraisemblablement que de ce renouvellement du personnel durant ces assises. Le président du PDG a d’ailleurs annoncé la couleur en faisant d’Alain-Claude Billié Bi Nzé, transfuge du Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP), un membre du bureau politique du PDG, également nommé vice-président du comité d’organisation de ce congrès dont le bureau est présidé par Michel Essonghe. La crainte d’un chamboulement de la nomenclature du PDG, s’est d’ailleurs ressentie dans l’allocution de Faustin Boukoubi qui a conseillé : «Personne ne doit chasser personne, car le Président a besoin de tout le monde. Et surtout, que les nouveaux croyants ne chassent pas les inconditionnels fidèles qui acceptent de collaborer avec eux, dans l’intérêt de tous.»

Dehors, de nombreuses militantes, fédérées au sein des groupes socioculturels du parti, ont relevé de nombreux manquements faisant regretter l’époque d’Omar Bongo. «À l’époque, on disposait au moins un écran géant et une sono hors du gymnase pour que ceux qui ne sont pas parvenus à y entrer puissent suivre ce qui se passe. Là, il n’y a rien et nous ne pouvons pas suivre. En plus c’est un congrès radin : on a donné 1,5 million de franc CFA par groupe d’animation pour payer les per diem et les sandwichs. Il n’y a pas eu de distribution du pagne blanc «Grand camarade», comme d’habitude, et on a confié à Patience Dabany la gestion des tee-shirts et des casquettes alors qu’elle n’est pas la déléguée nationale. Tout ça parce qu’elle est la mère du président. Et voilà, elle a distribué des casquettes et des tee-shirts à tout son groupe, Kounabéli, alors que tous les autres groupes n’ont eu droit, chacun, qu’à 11 casquettes, juste pour les encadreuses !», vociférait une militante en colère avant d’ajouter : «les traditions du PDG se perdent, alors que le congrès était parallèlement un moment de fête, on nous dit de repartir à la maison et de ne revenir qu’à la clôture du congrès, ca c’est quoi ?» Le PDG est donc véritablement en mutation. La suite de ce congrès réserve certainement des surprises.

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