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New York Forum Africa : leçons, coût, forum des Indignés et perspectives

Les promoteurs du New York Forum Africa (NYFA), prévu pour la deuxième fois consécutive à Libreville, du 14 au 16 juin 2013, étaient le vendredi 10 mai devant la presse pour fixer le cap de cet agora qui regroupera plus de 700 participants dont au moins six prix Nobels.

Richard Attias, principal promoteur du New York Forum Africa (NYFA), en compagnie d’Eric Chesnel, coordonnateur national du projet, ont présenté les grandes lignes du deuxième acte de ces assises à Libreville. Plutôt que la cité de la démocratie comme l’année dernière, l’événement se déroulera cette NYFA-2fois au stade de l’amitié à Agondjè et enregistrera la présence des personnalités telles que Spike Lee, Frederick De Klerk, Mohammed El Baradei, Olossegun Obassadjo, John Kuffor, entre autres.

Cette deuxième édition s’articulera autour de six «I», représentant l’Indépendance de l’Afrique, l’Investissement, l’Incubation, les Investissements, l’Innovation et le Sport, la culture, la musique et l’Education.

Au terme de l’exposé du jour, Richard Attias s’est prêté aux questions de la presse, ci après retranscrites.

Comparativement à l’année dernière, quelle l’originalité de cette deuxième édition du New York Forum Africa ?

Richard Attias : Premièrement, l’édition 2013 va être encore plus dense que celle de 2012 parce qu’elle est étalée sur trois jours pleins et qu’elle va intégrer un grand nombre d’événements dans l’événement.
©Steeve Jordan/Gabonreview

©Steeve Jordan/Gabonreview

Le premier grand événement, le 14 juin, c’est la tenue du sommet des chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), présidé par le président de la République gabonaise auxquels se joindront un certain nombre d’autres grands chefs d’Etats africains dont je laisserai le soin à la présidence de la République d’annoncer, en temps et en heure, leur participation. Ça c’est très important parce qu’en plus l’un des thèmes à aborder pendant ce sommet des chefs d’Etats va correspondre également au thème qui sera débattu dès la semaine qui suit le NYFA par le G8. Il va donc y avoir une continuité et une voix africaine, une voix Cemac portée même auprès des dirigeants du G8 sur des thèmes très importants comme les taxes, le commerce, la transparence.

La deuxième grande nouveauté c’est que nous avons essayé d’intégrer à la communauté présente en 2012 des chefs d’entreprises affirmées, de grands investisseurs internationaux, le monde des PME (Petites et moyennes entreprises), des jeunes entrepreneurs, des pionniers qui sont, puis-je dire, le vivier de la création d’entreprise et de la croissance.

La troisième dimension, c’est que nous avons aborder des thèmes complémentaires aux grands thèmes traditionnels que l’on rencontre dans les sommets ou dans les conférences internationales en Afrique que sont souvent l’énergie, les infrastructures, l’éducation. Là, nous avons essayé d’amorcer les thèmes sur la nouvelle économie, l’innovation technologique, mais aussi tous ces nouveaux métiers qui se créent en Afrique et qui deviennent de véritables industries : le cinéma, la mode, le loisir et plein d’autres métiers qui font qu’il y a des sources de croissance, des sources d’investissement et un grand intérêt également.

La quatrième grande nouveauté c’est que nous avons également la présence d’un grand nombre d’intervenants, de participants de pays qui n’étaient jamais venus pour investir en Afrique encore moins au Gabon, et qui s’y intéressent de façon importante. Je pense aux délégations russe, turque, indonésienne, souvent des pays du fameux Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), mais aussi d’autres qui sont souvent des puissances économiques émergentes sud-sud dans le continent. Bien sûr, les Américains viennent en plus grand nombre que l’année derrière, les Chinois comme d’habitude sont extrêmement présents avec les grandes entreprises publiques chinoises qui sont présentes dans le domaine de l’industrie et qui fait que le NYFA devrait rassembler 600 à 700 participants au-delà des médias. Car il y a aussi un grand engouement de la part de vos confrères internationaux, en plus 18 partenaires médias internationaux qui ont déjà confirmé leur présence et qui viennent tous avec la volonté d’avoir des studios pour pouvoir s’alimenter, s’abreuver du contenu de ce qui sera débattu. Cela subodore, j’imagine, qu’ils sont optimistes quant à la qualité des échanges, quant à la qualité des contenus de ce qu’évoquera le NYFA.

Enfin, la dernière nouveauté est que nous avons créé une place d’affaires parce que nous sommes dans le concret et nous ne voulons pas que la conférence soit tout simplement une conférence d’échanges intellectuels, même s’ils sont importants, ou que ce soit juste des échanges dans les couloirs, dans les corridors du stade de l’amitié sino-gabonaise où se tiendra le forum, mais également qu’il y ait des opportunités d’affaires qui ont été recensées l’année dernière et qui ont été recensées pendant toutes l’année 2012 et qui se transforment en réalité, parce qu’encore une fois, nous sommes dans le concret. La réalité avec les projets signés qui vont ensuite être générateurs de croissance, je l’espère, tant au Gabon, dans la région qu’à l’échelle de l’Afrique.

Cette année, environ 7OO invités sans compter les médias, vont arriver à Libreville. Combien le NYFA a coûté l’année dernière et combien cela coûtera cette année ?

J’avais déjà répondu à cette question l’année dernière. Je vous redonnerai la même réponse. C’est-à-dire que c’est un événement qui est en permanence financé par la République gabonaise, le gouvernement gabonais, et par ma fondation. C’est un événement qui avant toute chose, n’est pas du tout dans les chiffres faramineux que j’avais entendu l’année dernière. C’est un événement qui va coûter un peu moins de 4 millions d’euros et dont les retombés économiques sont importants puisque nous annoncerons au cours du NYFA 2013, la concrétisation et même, nous signerons des choses, ça aussi c’est une avant-première que je vous livre, qui ont été initiées en 2012 et nous allons profiter de l’édition 2013 pour les signer publiquement au cours de cet événement. Voilà pour répondre à votre question parce qu’il faut toujours mettre en perspective, selon moi, que c’est l’un des meilleurs investissements que le Gabon peut faire par rapport à n’importe quel autre grande campagne de communication ou de promotion qui parfois, malheureusement, ne sont pas génératrice d’événements de concrétisation d’affaires.

L’année dernière, des ONG voulaient organiser un contre forum ; celui des Indigné. Elles avaient été déménagées manu militari. Cette année encore, pendant que vous lancez votre campagne, eux-aussi ont lancé la leur en indiquant qu’ils vont également organiser une autre édition des indignés. Quel est votre avis sur ce forum des indignés ?

Tout simplement, trois choses : je me réjouis que le NYFA leur permette de faire leur propre publicité. Cela montre qu’on sert à quelque chose. La deuxième chose c’est qu’on a l’expérience de ces mouvements de contestations, petits, moyens ou grands, que j’ai vécu depuis 20 ans dans toutes les grandes conférences que nous avons organisés y compris le forum de Davos. D’ailleurs, le forum de Davos a donné naissance au forum de Porto Allègre, le fameux forum social dont la dernière édition a eu lieu en Tunisie malheureusement pas dans de meilleurs conditions qui soient, comme les médias l’ont relaté.

Le mouvement des Indignés en général, parce qu’on récupère un terme qui a été très utilisé en Espagne, en Europe, aux USA où je vis (le fameux mouvement The People Wall Street), je crois que la contestation n’est crédible, n’est fondamentale que lorsqu’on est une force de proposition concrète. Je vais donner un message aux Indignés du Gabon. J’invite le représentant des Indignés du Gabon à venir participer aux NYFA. Plutôt de tenir quelque chose en parallèle, je lui propose de venir à une session que je modèrerai moi-même et auquel j’inviterai d’autres participants, parce que quand il y a contestation, il doit avoir débat avec des personnes qui sont peut-être pour, celles qui sont contre de ce que les uns et les autres avancent. Je propose très humblement une invitation. Plutôt de se tenir à côté, en marge, je propose qu’ils viennent débattre dans une tribune que j’organiserai, que je modèrerai moi-même pour garantir l’objectivité.

Vous avez regretté qu’ils aient été déguerpis l’année dernière et cette année, vous souhaiterez qu’ils soient aussi déguerpis ?

Je n’ai aucun avis sur le sujet. Comme vous vous en doutez, je suis simplement un organisateur d’une grande conférence internationale, une conférence qui n’a aucune vocation politique. Elle n’est l’instrument de personne et je crois qu’à un moment donné, il ne faut jamais récupérer ce type d’événements. Je me battrai toujours pour que notre événement ne soit jamais récupéré. Il est important, il donne une très bonne image du Gabon qui bénéficie aux Gabonais et aux Gabonaises. Vous savez, il y a eu l’année dernière, 400 des participants qui ne seraient jamais venus au Gabon. L’idée ne leur serait jamais passée par la tête de venir s’arrêter au Gabon de s’intéresser au Gabon pour découvrir les parcs naturels du Gabon, pour découvrir les potentialités du Gabon, pour découvrir, vous, la population gabonaise qui représente une certaine élite. Donc il faut se féliciter avant tout chose qu’avant ce type de conférences internationales permet d’attirer des personnalités quel que soit ensuite l’avenir de la relation entre le pays et ces personnes. Je vais vous dire, je suis Africain du Nord, je suis Marocain. J’ai organisé ma première grande conférence au Maroc en 1994. Eh bien, il y a eu, en toute modestie, un Maroc avant 1994, la signature des accords du GATT et la conférence économique de Casablanca, et un Maroc d’après 1994 où un grand nombre de personnalités, d’entreprises se sont intéressées au Maroc qui représente aujourd’hui l’une des grande puissance économique du continent grâce à ce type de plateforme, parce que rien ne remplace le dialogue, l’échange positif.

Vous avez parlez des choses qui seront signées en tenant compte des recommandations du NYFA de l’année dernière, cette année, il y aura encore forum, que sont devenues les recommandations de la première édition ?

Ecoutez, il y a eu un grand nombre de recommandations qui ont été faites, notamment sur l’intégration des PME. Vous voyez que ça se transforme dans la réalité. Et comme l’a souligné monsieur le Secrétaire général de la présidence [Secrétaire général adjoint de la présidence de la République gabonaise – ndlr] et coordonnateur de l’événement, il y aura même des projets sur les incubateurs.

Nous avons évoqué l’année dernière qu’il y avait de nouvelles voies de diversification. Nous avons encouragé à ce que les technologies, à ce que la science soient des domaines de croissance économique et que l’on ne regarde pas uniquement les problèmes d’énergie, de mines ou de pétrole. Ça aussi, c’est intégré. Nous (les participants au NYFA) avons suggéré qu’il y ait également des sources de financement qui s’intéressent aux PME. Il y a un grand nombre de fonds d’investissement publics purement dédiés à la croissance des PME dans l’infrastructure, dans l’agriculture qui viennent et qui sont présents. Un grand nombre de recommandations, de suggestions qui ont été faites par les participants ont été prises en compte et sont mises en illustration concrète au NYFA 2013. Et je sais, pour avoir vu comment le Gabon d’hier a évolué depuis l’année 2012. Je l’ai souligné tout à l’heure, il y a eu la création de 9000 entreprises au Gabon en 2012. C’est quelque chose de concret. Ce n’est pas nous qui l’avons fait, ce sont les Gabonais et les Gabonaises. Ça veut dire qu’il y a une dynamique qui se crée et elle est la prise de conscience qu’aujourd’hui il ne faut pas être en attitude passive et attentiste.

Il ne faut pas tout attendre d’un Etat quel qu’il soit. Il faut aussi se prendre en charge et avoir l’esprit d’entreprise. Je crois que le NYFA apporte une petite pierre à ce qui est l’esprit d’entreprise, qui est fondamental aujourd’hui et qui fait partie de l’ADN des Africaines et des Africains pour passer d’une phase passive à une phase active et dynamique.

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