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Quid de la loi sur la décentralisation au Gabon

DecentralisationÀ l’heure où les discussions sur l’action des gouvernements locaux dans la renaissance de l’Afrique sont soulevées au sein de grandes institutions panafricaines et mondiales, en particulier à la Banque mondiale et à la Banque africaine de développement, le cas Gabon devrait en interpeler les dirigeants.

Au moment où les autorités Gabonaises se déploient pour l’organisation, dans les meilleurs délais, des élections locales biométriques sur l’ensemble du territoire national, il importe de s’interroger sur le rôle et les actions de ces hommes et femmes, qui interviennent dans la gouvernance locale pour le développement du pays, mais également sur l’application de la loi sur la décentralisation adoptée depuis bientôt trois ans.

L’effectivité de cette loi qui fixe les règles relatives à la création, à l’organisation, aux attributions, au fonctionnement et à la libre gestion des collectivités locales qui sont fonction des critères territoriaux, démographiques et économiques, devrait permettre aux responsables des collectivités locales du Gabon d’apporter des solutions adéquates à leurs différentes préoccupations ainsi qu’à ceux de leurs concitoyens.

Pour l’essentiel, ces inquiétudes se résument à un questionnement : «quelles compétences pour les communes gabonaises ? Comment évolueront leurs ressources financières ? Comment favoriser leur développement ? Comment répondre aux difficultés économiques et sociales de leurs concitoyens ?», entre autres.

L’absence d’indépendance de ces «gouvernements locaux» dans la gestion de leurs collectivités ne favorise pas la réussite de ce palier de la société dans la prestation des services qui leur sont assignés tels que l’assainissement, la lutte contre l’insalubrité, l’emploi, la santé, la cohésion sociale, l’aménagement urbain.

Pourtant selon certains analystes, le niveau local de gouvernance dans les pays africains a un grand rôle à jouer dans le développement de ces États et du continent en général. Malheureusement, il n’est pas encore administrativement et financièrement autonome. Il y a également peu ou pas de relations entre le gouvernement local et d’autres composantes de l’État dans ces pays. Les transferts financiers de l’État central vers les collectivités locales sont généralement retardés.

Les réalités actuelles font apparaître la concentration des prérogatives de la puissance publique entre les mains du pouvoir central comme étant la normalité, et leur décentralisation, au-delà de leur simple déconcentration, comme un dangereux risque qu’un État unitaire soucieux de persévérer dans son être devrait se garder d’envisager. Les décisions qui pourraient être prises par les autorités comme les maires sont toujours prises par les États centraux.

Ne dit-on pas qu’un seul doigt ne peut pas laver un visage ? Alors comment croire à un supposé développement sans implication totale de tous les maillons de la vie publique du pays, quand l’on sait pertinemment que ces acteurs du gouvernement de la République ne disposent pas d’assez de moyens pour initier et suivre les projets sur l’ensemble du territoire.

Des solutions sont proposées ici et là pour résoudre la difficulté d’action et d’autonomie de ces gouvernements locaux. Un de ces moyens appliqués par certaines villes gabonaises, notamment, Port-Gentil et la ville de Wenzhou (Chine), Oyem et Clermont-Ferrand (France), est le jumelage entre les municipalités d’Afrique et celles d’autres villes dans le monde. Ce, afin de renforcer la participation des collectivités locales aux questions traditionnellement réservées à l’État central, comme le commerce et les investissements internationaux. Cela entraînerait certainement la baisse des nombreuses barrières à l’échange qui existent entre communautés.

En outre, il est important que les pouvoirs administratifs et financiers des collectivités locales soient constitutionnalisés. De cette façon, elles seront, en toute autonomie, en mesure de prendre des décisions efficaces pour leur population dans des domaines essentiels. Toutefois cette indépendance ne signifie pas qu’il ne devrait y avoir aucune supervision de ce niveau de gouvernance, surtout par le gouvernement central. Cet échelon local de gouvernance doit être surveillé, sans aucun abus de pouvoir.

La formation des cadres du personnel municipal en particulier, comme les maires et les responsables municipaux n’est pas en reste, car une administration en panne de ressources humaines qualifiées ne peut que naviguer à contre-courant. Il est également nécessaire d’établir des relations intergouvernementales entre toutes les sphères de gouvernement. Car ces responsables des collectivités locales ont une influence significative sur la qualité de la vie des citoyens.

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