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Le Gabon à la traine dans la lutte contre la pauvreté en Afrique

gabon-pauvreteLe rapport DATA 2013 de l’organisation non gouvernementale ONE, intitulé «Financer la lutte pour la transformation de l’Afrique», indique que seize pays africains seraient sur le point de réduire considérablement l’extrême pauvreté avant 2015 et se conformeraient ainsi aux Objectifs du millénaire pour le développement, pour lesquels il reste moins de 1000 jours. Le Gabon ne figure malheureusement pas sur la liste des bons élèves.
Comment atteindre l’émergence si on a du mal à lutter efficacement contre la pauvreté ? Cette question dont seuls les dirigeants gabonais détiennent la réponse et les formules magiques, nécessite d’être posée au regard des richesses naturelles du Gabon et des conclusions du dernier rapport Data 2013 ONE.

Examinant les derniers progrès réalisés par différents pays, principalement d’Afrique subsaharienne, sur les huit Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) fixés par l’ONU dans le but de diviser par deux la pauvreté, l’ONG ONE s’est tout particulièrement intéressée au financement domestique de l’éducation, à la santé et à l’agriculture.

Les gouvernements ont pris, au cours des dix dernières années, une série d’engagements financiers en rapport avec plusieurs secteurs liés aux OMD. Pour rappel, en 2000, les gouvernements ont adopté le Cadre d’action de Dakar, s’engageant ainsi à affecter 7 % de leur PIB au secteur de l’éducation d’ici à 2005, et 9 % du PIB d’ici à 2010. En 2001, les chefs d’État et de gouvernement africains ont adopté la Déclaration d’Abuja s’engageant ainsi à affecter 15 % des dépenses publiques à la santé. Cinq ans plus tard, ils se sont également engagés à assurer l’accès universel aux soins de santé. Et en 2003, les dirigeants africains ont adopté la Déclaration de Maputo. En signant cet accord, ils ont promis de consacrer 10 % de leurs dépenses publiques à la promotion de l’agriculture et du développement rural d’ici à 2008. L’eau est le seul OMD clé n’ayant pas fait l’objet d’un engagement concret de dépenses de la part des gouvernements.

Dans le tableau des Scores pour l’Indice de progrès des OMD concernant les pays d’Afrique subsaharienne, le Gabon figure dans la catégorie des «pays à la traine», réalisant à peine 1,5 du score, sur une échelle de 8 et arrivant derrière le Tchad et le Burundi et à cinq places des derniers de la classe que sont le Soudan, le Congo, la RDC et le Zimbabwe.

Santé

Selon ONE, depuis les engagements pris à Abuja en 2001, les gouvernements sont loin, dans l’ensemble, d’avoir réalisé leur objectif de consacrer à la santé 15 % de l’ensemble des dépenses publiques. La performance des différents pays pour honorer leur engagement a été inégale. En moyenne, le Rwanda et le Malawi dépassent systématiquement le pourcentage de dépenses requis au titre de la Déclaration d’Abuja.

En revanche, plusieurs pays n’ont même pas atteint, en moyenne, la moitié de l’objectif qu’ils s’étaient fixés. C’est le cas de l’Angola, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, de l’Érythrée, du Gabon avec environ (38%), de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Nigéria, de la République du Congo et de la Sierra Leone.

Éducation

À ce jour, selon le rapport Data 2013, un seul pays d’Afrique subsaharienne, le Lesotho, a atteint ses objectifs de dépenses pour l’éducation. Il est aussi le seul pays qui dépasse en moyenne systématiquement le pourcentage de dépenses requis au titre du Cadre d’action de Dakar. Le Gabon pour sa part avec ses efforts n’est pas loin de toucher la barre des 50%.

En revanche, certains pays ne sont pas parvenus à respecter ne serait-ce que 30 % de cet engagement en moyenne au cours de la période : la Gambie, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Tchad et le Zimbabwe.

Dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, la part du secteur privé dans le financement de l’éducation a considérablement augmenté au cours de ces dernières années. «Notre analyse ne recense pas l’ensemble des investissements nationaux dans les services d’éducation», précise ONE.

Agriculture

Selon les analystes de l’ONE, les données disponibles montrent que les gouvernements d’Afrique subsaharienne ne respectent pas l’engagement pris à Maputo de consacrer 10 % des dépenses publiques au secteur de l’agriculture. Les données recueillies par ONE, datant de 2011, montrent que quatre pays seulement, sur les dix-neuf pays évalués, tiennent les promesses faites à Maputo : l’Éthiopie (19,7 %), le Niger (18,9 %), le Malawi (12,6 %), et le Cap-Vert (10,1 %). Deux autres pays sont très près de tenir leurs engagements : le Sénégal (9,5 %) et la Sierra Leone (8,9 %).

En revanche, sept pays n’atteignent même pas la moitié de leurs objectifs de dépenses : le Ghana (1,1 %), le Nigeria (1,7 %), le Libéria (1,4 %), le Bénin (2,3 %), le Togo (3,0 %), le Burundi (3,2 %) et aussi le Burkina Faso (2,5 %), alors que ce dernier avait honoré sa promesse de financement auparavant.

À cause d’un manque de données sur les dépenses dans le domaine de l’agriculture, le Gabon et certains pays de l’Afrique subsaharienne ne figurent pas dans les analyses consacrées à ce secteur.

À la suite des enquêtes menées dans les trois secteurs retenus par l’ONG ONE, il ressort selon son rapport, que l’Afrique dispose encore d’un peu d’espoir pour connaitre la réduction de la pauvreté de manière significative. Et que le Mali se classerait en tête des pays qui s’investit le plus dans le cadre de la réduction de la pauvreté. ONE lui décerne six étoiles dans son indice de progrès vers l’objectif de développement. Il est suivi par le Rwanda. Au second rang, avec cinq étoiles et demi, on retrouve l’Éthiopie, le Ghana, le Malawi, l’Ouganda. Mais c’est le Burkina Faso qui remporte la palme des pays qui consacre le plus important effort financier à la santé, l’agriculture et l’éducation avec 51,6% du PIB.

En tout, l’ONG a établi un palmarès où figurent 16 pays africains en voie de respecter cet objectif dont le Burkina Faso, la Gambie, le Bénin, le Niger, le Sénégal, la Guinée, le Mozambique, la Namibie, le Cameroun, le Libéria, le Togo et la Zambie.

L’association recense également quelques mauvaises performances comme le Congo, le Zimbabwe, ou encore le Gabon pourtant bien loti en matière de ressources d’hydrocarbures. Dans son rapport, One constate en effet que «la croissance économique n’est pas autant corrélée avec la réduction de la pauvreté qu’elle le pourrait».

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