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Le discours de macroéconomie africaine d’Ali Bongo à Marrakech

Ali Bongo OndimbaInvité spécial du président Donald Kabéruka à la 48e Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD), tenue du 27 au 31 mai 2013 à Marrakech (Maroc), le président Ali Bongo Ondimba a exposé, le 30 mai 2013, sa vision macroéconomique de l’Afrique. Pour lui, le continent doit rapidement sortir de l’économie de rente et s’activer à une économie diversifiée.

Devant un parterre de personnalités de la finance mondiale et, particulièrement, africaine, le président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, a décliné les voies et moyens à emprunter pour rendre les économies africaines performantes et rentables.

Pour le chef de l’Etat gabonais, «les politiques économiques de nos Etats partent d’une vision et d’ambitions qui se nourrissent et se forgent à l’aune des aspirations multiples de nos concitoyens». De cet aperçu, Ali Bongo a relevé que la destination future du continent est «l’Emergence», voie royale pour sortir d’une croissance économique faible, erratique et essentiellement tirée par les matières premières.

«Avec une moyenne de 5 à 6%, la dynamique de croissance doit pouvoir perdurer et atteindre les deux chiffres, afin de générer suffisamment d’emplois et réduire la pauvreté», a indiqué le président gabonais, ajoutant qu’ «il est désormais impérieux que la croissance repose de moins en moins, sur le cours des matières premières constaté sur marché mondial, qui est non seulement aléatoire, mais aussi, non maîtrisable».

Dans ce discours, le seul présenté par un chef d’Etat lors de ces assises de la BAD, Ali Bongo a invité à tenir compte des trois défis majeurs, cruciaux pour l’Afrique aujourd’hui : l’accélération de la croissance économique et la diversification de ses sources sur le Continent ; la réduction de la pauvreté et des inégalités sociales et la nécessité d’assurer une gestion durable des ressources naturelles pour les générations futures.

Parallèlement, Ali Bongo a fait remarquer que le mode de développement basé sur l’exploitation des matières premières a montré ses limites. Force est en effet de «constater paradoxalement, qu’après des décennies d’exploitation et d’amenuisement de ces ressources, nos pays peinent toujours, à répondre efficacement à leurs besoins de base, comme le logement, la santé, la sécurité alimentaire ou le développement des infrastructures entre autres secteurs».

«Ce modèle de développement dominant, n’est pas porteur car il ne valorise point les richesses pour les générations actuelles et compromet les perspectives de développement pour les générations futures. En outre, au niveau mondial, la gestion durable des ressources naturelles devient également une exigence impérative», a martelé le président gabonais devant les gouverneurs des Banques centrales.

Il a également posé le dilemme qui se présente dans ces situations : Faut-il continuer la surexploitation des ressources naturelles pour répondre aux défis de la croissance et de la pauvreté ou les préserver pour lutter contre les changements climatiques ?

Et de répondre : «Pour ses générations actuelles et futures et pour l’avenir de notre planète, le Gabon a fait son choix, il invite l’Afrique à s’engager dans la voie de la responsabilité en conciliant la valorisation de ses ressources dans une optique de gestion durable. Il est désormais impératif de placer l’Homme au cœur de notre développement, de sorte à assurer un développement durable et une prospérité pour tous».

Toutes choses qui ont fait dire au numéro un gabonais que le concept de l’Emergence prôné et mis en œuvre au Gabon n’est pas «un slogan ou un effet de mode». «Celui-ci doit aussi s’appuyer sur une population éduquée, ouverte et tolérante, terreau d’une classe moyenne, catégorie sociale qui sera majoritaire à l’horizon 2025», a-t-expliqué.

Ali Bongo Ondimba n’a pas manqué de souligner la qualité de la gouvernance qui constitue par ailleurs un préalable à l’attractivité de tout pays. Ce d’autant que dans un environnement globalisé, elle constitue un facteur majeur et déterminant pour tout investisseur potentiel. Autrement dit, au niveau institutionnel, la bonne gouvernance requiert d’une part, la consolidation des règles de l’Etat de droit, la modernisation de l’Administration, mais aussi, la promotion du développement local, de la décentralisation et de la participation citoyenne.

La gouvernance économique quant à elle, requiert un assainissement du cadre macroéconomique dans nos pays, à travers une gestion rigoureuse des finances publiques, le développement de statistiques fiables comme véritables outils d’informations et d’aide à la décision économique, la standardisation aux normes internationales de l’environnement des affaires et une politique dynamique d’appui aux PME.

Le développement du capital humain pour sa part, doit permettre l’offre d’une éducation de qualité pour tous les citoyens afin de favoriser une ascension sociale équitable et avoir une population mieux formée.

Le président Ali Bongo a en outre demandé un effort pour le transport, l’énergie, les télécommunications, entre autres, pour favoriser sur l’ensemble des territoires, des pôles économiques de croissance, reliés par des infrastructures de qualité.

«Notre Continent, dans son ensemble, doit résolument relever le pari de passer d’une économie de rente reposant sur les matières premières, vers une économie à valeur ajoutée et diversifiée», a conclu Ali Bongo.

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