À l’approche des grandes joutes électorales annoncées pour 2013 et 2014 au Gabon avec le renouvellement des élus locaux et celui de la grande chambre du parlement, le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance (ROLBG) soutenu par le Fonds des Nations unies pour la démocratie (FNUD), prend des dispositions pour contrer le fléau de l’abstention noté chez les jeunes qui représentent 60% de la population.
Comme pour se conformer au proverbe «qui veut aller loin doit ménage sa monture», le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance (ROLBG), annonce son départ pour une croisade de 24 mois contre Une campagne qui s’inscrit dans le cadre du projet «d’appui à l’implication des jeunes dans le processus électoral au Gabon» financé par le Fonds des Nations unies pour la démocratie (FNUD).
D’un montant de 200 000 US dollars, ce projet à destination de la jeunesse de quatre provinces du pays (Estuaire, Moyen-Ogooué, Ogooué-Maritime et Woleu-Ntem) contribuera, à travers la sensibilisation, les concerts populaires, les causeries, les universités d’été et un forum national, à la conscientisation de la tranche d’âge des 18-30 ans et à la suscitation de leur intérêt pour la vie politique de leur pays. Ce qui, à terme, pourrait atténuer la désaffection civique et politique et l’abstention, et contribuer au renforcement de la démocratie au Gabon.
Selon une enquête menée par le ROLBG, sur ce phénomène qui s’installe progressivement dans les habitudes civiques de la jeunesse gabonaise, «seulement 27% des répondants (jeunes de 18 à 30 ans) disent avoir participé à l’élection présidentielle de 2009 et 17% aux législatives de 2011». Toute chose qui trouverait ses origines dans le manque de transparence et la non-prise en compte de l’expression démocratique au sortir des joutes électorales. Cette situation se traduit par le taux de participation aux élections qui n’a cessé de diminuer. Lors des dernières législatives (décembre 2011) par exemple, certaines sources évoquent un taux d’abstention de 85% (l’opposition) alors que d’autres parlent de 66% (chiffre officiel).
Au Gabon, selon le ROLBG, «il existe des déficiences importantes au niveau de la culture politique et plus globalement de l’éducation civique et citoyenne dans la population dans son ensemble, et chez les jeunes en particulier. L’ignorance des populations réside fondamentalement sur les véritables rôles assignés à chacun des acteurs politiques et des différentes institutions. Sans oublier l’ignorance sur le rôle important que doit jouer un citoyen averti et actif qui connaît ses droits et obligations dans la société. Ce rôle s’exprime notamment par l’exercice du droit de vote».
«La culture politique actuelle au Gabon, notamment chez les jeunes, porte le message clair que les élections ne comptent que peu, que l’Assemblée nationale et les autres institutions juridiques et démocratiques comme la Cour constitutionnelle, les Courts de justice et le Sénat, ne sont pas pertinentes (ou du moins sont très partiales) et que les politiques du pays sont surtout déterminées par l’exécutif (le président de la République), appuyé par le dispositif policier et militaire», poursuivent les acteurs du ROLBG.
En vue d’atteindre les objectifs escomptés, à savoir l’engagement des jeunes dans la vie civique et politique, notamment par une participation accrue aux élections ainsi que leur positionnement en tant que leaders, plusieurs stratégies reposant sur trois piliers d’activités sont mis en place : la mobilisation sociale, le renforcement du leadership des jeunes et le plaidoyer auprès des décideurs politiques.
