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Maganga Moussavou : le déni du décret sur la biométrie

maganga-moussavou2Réagissant au communiqué final du Conseil des ministres du 18 juin 2013, Pierre-Claver Maganga Moussavou, président du Parti social démocrate (PSD, opposition), a dénoncé, le 20 juin, le non respect des décisions de la concertation politique autour du Premier ministre, Raymond Ndong Sima, visant à statuer sur l’introduction de la biométrie dans le processus électorale gabonais.

Le décret de la discorde rendu public par le communiqué final du Conseil des ministres indique : «Ce projet de texte décrète que les opérations portant enrôlement électronique et biométrique des citoyens gabonais, aux fins de constitution du fichier d’état civil et de la liste électorale, s’accomplissent dans le strict respect des dispositions de la loi n° 001/2011 du 25 Septembre 2011 susvisée et des recommandations pertinentes de la Commission Nationale pour la Protection des Données à Caractère Personnel». Le texte qui précise le type de données devant être recueillies dénomme sous l’acronyme PIBOG (Projet d’Identité Biométrique Officielle du Gabon) les opérations de collecte des identités des citoyens, de traitement, de transmission et stockage informatique.

Réagissant à ce décret, le président du PSD a estimé à l’occasion d’une rencontre avec la presse que «la contradiction naît du fait que le pouvoir annonce dans ce décret l’authentification des électeurs mais exclut le dispositif permettant son application malgré le travail préalablement accompli lié à l’enregistrement des données biométriques».

Le texte édicté par le gouvernement indique en effet que les données à caractère personnel devant être collectées sont l’identité (nom et prénoms, date et lieu de naissance, domicile, profession, centre de vote, etc.), les empreintes digitales, la photographie et la signature. Il souligne cependant que le «traitement ne comporte, ni dispositif de reconnaissance faciale à partir de l’image numérisée du visage, ni dispositif de recherche permettant l’identification à partir de l’image numérisée des empreintes digitales enregistrées.»

A cet effet, s’interroge Pierre-Claver Maganga Moussavou, «Comment va-t-on authentifier l’électeur ? C’est une duperie de la part du gouvernement qui revient à travers l’adoption de ce décret sur les accords passés entre le gouvernement, la majorité et l’opposition». Déplorant l’indisponibilité, au public, du décret formulé en vue d’une critique beaucoup plus détaillée, le leader du PSD se demande par ailleurs «à quelle fin relève-t-on les empreintes digitales puisqu’on ne peut les utiliser dans la mesure où le pouvoir exclut le dispositif de reconnaissance d’un électeur ?».

L’ex-député de Mouila et candidat à l’élection présidentielle anticipée de 2009 conclut son propos par un coup de gueule : «on ne respecte jamais la parole donnée dans ce pays. On a passé le temps à réfléchir, à discuter et on n’est pas capable d’appliquer ce qu’on a pris comme décision consensuelle».

La sortie de l’ancien ministre d’Omar Bongo rejoint les revendications d’une bonne frange de l’opposition qui tournent, presque toutes, autour de «la codification, de l’authentification et de la traçabilité, la transformation du statut d’observateur des représentants des partis politiques au sein des dites commissions en statut de membre à part entière».

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